Pendant le festival Mawazine, deux doux dingues ont bravé les multiples barrages de vigiles pour rencontrer le légendaire groupe de metal, après le concert. Au Royaume des cartes «Gold» et «Black», Amine et Bilal n'ont eu besoin que de quelques adorables sourires (et d'un brin de malice) pour boire des coups… avec les Scorpions ! «Ils nous ont même offert des morceaux du gâteau d'anniversaire de Klaus Meine, le chanteur du groupe, qui fêtait ses soixante-quatre ans ce soir-là !», exulte Bilal, n'en revenant toujours pas d'avoir pu faire la fête avec les mythiques papys du heavy metal. Sans encombres… Ou presque ! Car tout cela a franchement très mal commencé pour nos jeunes gaillards. Rembobinons : «On est arrivés en retard à Rabat, pile au moment où les Scorpions finissaient le concert», raconte Amine. «On était dégoûtés. Puis on s'est dit : pourquoi ne pas carrément aller à leur rencontre ? On n'est quand même pas venus jusqu'ici pour rentrer bredouilles à Casablanca ! Et puis c'est leur tournée d'adieu, quand même ! On n'aura certainement plus l'occasion de les voir, faut pas déconner !» Entièrement d'accord. Ils loupent le concert, mais pas la soirée Mais comment fait-on pour accéder à l'hôtel des superstars allemandes, armé de sa seule bonne volonté, ce qui est très maigre pour un festival comme Mawazine où il faut remuer ciel et terre dans l'espoir d'obtenir une invitation ? «On a supposé que les Scorpions étaient logés dans l'hôtel cossu à côté de la scène OLM Souissi. Alors, on y est allés. Au début, on a essayé avec une vieille carte de visite d'un copain journaliste, confesse Amine. Le bout de papier informe, lavé cinq fois à la machine dans la poche d'un jean. ça ressemblait à un papyrus ! Forcément, les vigiles ont eu des soupçons, ils ont insisté pour qu'on leur montre des badges presse». Les jeunes diables font alors mine de s'impatienter. Ils gesticulent, crient au scandale, en vain. «Puis on a décidé d'aller faire un tour en voiture, pour se changer les idées. Quand on est revenus, le portail de l'hôtel s'est magiquement ouvert !», jubile Bilal. Enfin ! Les voilà dans le parking, stationnant leur citrouille au milieu des carrosses, puis filant à toute vitesse vers le bar, où ils tombent sur les Scorpions ! Alors, comment étaient-ils ? «Vieux, un peu fatigués et très éméchés !», résume Amine, ce farceur. «On a discuté, rigolé, pris des photos», fanfaronne Bilal en dégainant les «preuves» sur son profil Facebook. «Bref, c'était une soirée inoubliable !», s'exclame Amine, qui devrait sérieusement songer à se reconvertir : «Un jour, je vous raconterai aussi comment j'ai fait pour rencontrer Emir Kusturica». On est tout ouïe !