Dans «Et Alors !», Lino Bacco, fils de Casablanca aux racines italiennes, raconte un demi-siècle de passions, des terrains des Roches Noires aux ondes de Radio Mars. Entre les exploits de son père, légende du foot local, et ses propres envolées, de Planète Foot à Planète Mars, il signe un hymne à la vie, à fond, toujours. Suivez La Vie éco sur Telegram Il y a des voix qui vous collent à la peau, des timbres qui charrient des souvenirs, des éclats de vie. Lino Bacco, c'est de cette trempe-là. Avec son accent qui roule comme une vague méditerranéenne, ce fils de Casablanca, Italien de cœur et Marocain d'âme, balance un uppercut de tendresse et de fougue dans son livre «Et Alors !». Une autobiographie ? Pas seulement. Un chant d'amour à la passion, celle qui cogne dans les stades, vibre sur les ondes et fait battre les cœurs, des ruelles des Roches Noires aux studios de Radio Mars. Lino, c'est d'abord un gamin de trois ans, traîné par ses parents dans un stade un dimanche de printemps. Il n'en a aucun souvenir, mais une photo en noir et blanc, volée par un de ces photographes de rue qui savent saisir l'éphémère, raconte l'histoire : sa mère, éclatante dans une robe à fleurs, son père, brun ténébreux en chemise à carreaux, et lui, petit bonhomme épuisé, entre les deux. Ce jour-là, les Roches Noires affrontent le Stade Marocain à Rabat. «Mes premiers pas dans le monde du football», écrit-il, presque en riant de ce cliché qui dit tout de ses origines. Car le foot, chez Lino, c'est une affaire de sang. Son père, François Lo Bianco, est une légende des Roches Noires, un buteur de feu qui, le 24 avril 1938, plante un hat-trick contre l'US Cheminots – trois buts et une passe décisive en moins de dix minutes. «Papa n'aurait jamais raté ce but», répétait sa mère, jusqu'à ce que Lino, dubitatif, tombe sur un vieil article du Petit Marocain… La légende était vraie. Lino, lui, hérite de cette flamme. Dans «Et Alors !», il retrace un demi-siècle de vie, de ses Roches Noires natales à l'épopée de Radio Mars, en passant par une adolescence «yé-yé» dans le Casablanca bouillonnant des sixties. Né à Casablanca de parents eux-mêmes nés au Maroc, il revient sur ses racines méditerranéennes, sur cet attachement viscéral à sa terre et sur la capacité d'intégration des Italiens, la sienne et celle de sa famille. On le suit dans ses doubles vies, toujours à la croisée des chemins : enseignant technique et chroniqueur sportif, il fait ses premières armes au Matin du Sahara, plongé dans l'odeur du plomb et de la linotype, avant de s'investir dans les relations commerciales entre le Maroc et l'Italie. Puis vient l'irruption dans les foyers marocains via le petit écran de 2M, la chaîne révolutionnaire, et son envol, de Planète Foot à Planète Mars, où sa voix devient un compagnon familier. Un demi-siècle, ou presque, d'une narration sur soi, vécue, vibrante, entre ses racines et ses rêves. Les pages de ce livre sont un terrain de jeu. On y rit des frasques de François, on pleure la disparition soudaine de sa mère, emportée en 1998 à la mi-temps d'une finale Real-Juventus, et on salue les figures comme «Tatou», mémoire vivante des Damiers. «La vie, c'est comme un match de foot : il faut jouer jusqu'au bout, même quand le score n'est pas en ta faveur», lâche Lino, avec une désarmante simplicité. Au Festival du Livre de Paris, le matin du 13 avril, au Grand Palais, retrouvez Lino. Il sera là, son livre en main, prêt à vous entraîner dans son univers. Un univers où l'on vit intensément, où l'on aime sans retenue, où l'on répond aux incertitudes par un éclatant et joyeux «Et alors!».