Après un record de 3,8 MMDH de levées de fonds en 2024, les professionnels du private equity au Maroc mettent le cap sur 2030, avec un objectif ambitieux de 6 milliards de dirhams de levées. Les détails. Suivez La Vie éco sur Telegram Classe d'actifs de plus en plus prisée par les investissements marocains et étrangers, le capital-investissement a atteint la fleur de l'âge. Cette année, l'Association marocaine du capital-investissement (AMIC) souffle, en effet, ses 25 bougies. En un quart de siècle, les levées de fonds de l'industrie du private equity ont atteint un total de près de 30 MMDH, avec à la clé le financement de 350 entreprises. Autres données édifiantes : les levées de fonds destinées au capital-investissement ont enregistré un nouveau record de plus de 3,8 MMDH en 2024. En résumé, en 25 ans, les levées de fonds ont été multipliées par trois. Il en est de même des fonds investis qui ont triplé. En dépit des performances louables, les principaux acteurs de l'écosystème de cette classe d'actifs structurée comptent pas s'arrêter en si bon chemin. Lors de la conférence annuelle de l'AMIC, qui s'est déroulée ce vendredi 30 mai dans la capitale économique, les principaux acteurs ont mis en exergue les ambitions de la feuille de route 2030. Celle-ci s'est fixé un objectif de 6 MMDH de levées de fonds à l'horizon 2030, émanation d'un diagnostic sur les forces et les défis de ce financement alternatif qui affiche une grande marge de progression. Et ce, eu égard, entre autres, au potentiel de développement du Maroc, pays organisateur du Mondial 2030, et à son attractivité croissante aux yeux des investisseurs internationaux. Intervenant lors d'un panel, Hatim Ben Ahmed, managing partner, co-fondateur de Mediterrania Capital Partners et ex-président de l'AMIC, a fait preuve d'optimisme. «Avec l'effet de levier du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, l'objectif des 6 MMDH de levées de fonds d'ici 2030 peut être dépassé et flirter avec la barre symbolique des 10 MMDH de levées de fonds», prédit-il. Il est utile de préciser, qu'en plus de son effet de levier sur les fonds de capital-investissement, le Fonds Mohammed VI pour l'investissement boostera l'intervention des fonds sur le ticket 50-100 MDH, correspondant aux besoins de financement d'une grande partie des PME marocaines. Pour avoir un ordre de grandeur, le ticket moyen en capital- développement est de 136 MDH entre 2018 et 2024, contre 52 MDH en 2012 et 2017. Par ailleurs, dans l'optique d'atteindre les objectifs escomptés à l'horizon 2030, les professionnels s'accordent sur la nécessité de lever la principale contrainte d'ordre fiscal, celle de la TVA sur les frais de gestion de fonds. Elle est jugée pénalisante pour la rentabilité des mises des investisseurs. Autre point de vigilance : la liquidité pour les investisseurs, très regardants sur les options de sortie ou de désinvestissement (marché secondaire, IPO, etc.). De plus, de l'avis de Hatim Ben Ahmed, les sociétés de gestion de fonds doivent promouvoir le co-investissement avec les investisseurs marocains et étrangers.