Les jeunes et l'engagement citoyen figurent parmi les sujets récurrents dans le débat public. Ce jeudi à Casablanca, l'association à l'origine des «Cafés Citoyens», fondée il y a près d'une dizaine d'années, a présenté son rapport 2024-2025. Suivez La Vie éco sur Telegram Toute forme de généralisation, lorsqu'il s'agit d'aborder des faits sociaux, risque de faire passer toute analyse à côté de certaines spécificités propres au contexte même de recueil des données sur le terrain. Toujours est-il que, pour comprendre les évolutions sociétales, toutes les remontées du terrain sont à prendre en considération. La compréhension des dynamiques sociales l'exige. C'est à cet exercice, en partie, que s'est attelée l'équipe de l'association «Les Citoyens» ce jeudi, en présentant son rapport 2024-2025. Ce rapport synthétise, en effet, une «démarche de recherche-action (...) à l'occasion de sa tournée nationale des Cafés Citoyens organisée en 2024 à travers les douze régions du Royaume». Il s'agissait, selon l'association, de l'ambition «de comprendre, de documenter et surtout de faire entendre la voix des jeunes Marocains sur les enjeux de la participation citoyenne». En filigrane, c'est bien de participation politique qu'il est question. Combinant enquête quantitative (plus de 1 100 jeunes ont répondu à un questionnaire national) et analyse qualitative, le rapport ne se présente pas comme un réquisitoire, mais s'inscrit dans une approche de type «constatif», tout en proposant des pistes pour renforcer l'inclusion démocratique, estiment ses rédacteurs. S'agissant des constats, on retrouve des tendances similaires à celles relevées par des institutions officielles telles que le CESE ou le HCP, concernant le rapport des jeunes à l'action citoyenne et à ses diverses déclinaisons. Les jeunes, selon les résultats de l'enquête, ne seraient ni passifs ni indifférents. On apprend ainsi que 72 % d'entre eux considèrent le monde associatif comme «un lieu privilégié d'engagement citoyen». Si la terminologie mérite parfois d'être précisée, 70 % des répondants affirment toutefois «ne pas faire confiance aux élus et aux institutions». Fait marquant : 42 % des personnes interrogées déclarent «n'avoir jamais participé à un mécanisme de démocratie participative». Dans le même sens, 45 % réclament «des mécanismes clairs de valorisation de l'engagement citoyen». Ils dénoncent ce qu'ils perçoivent comme une «invisibilisation» de leurs actions sur le terrain dans «les radars des politiques publiques». Outre ces constats, le document esquisse plusieurs pistes d'action. Il insiste notamment sur l'importance d'activer les commissions consultatives de la jeunesse dans les communes et les régions, de valoriser l'«engagement informel» afin de stimuler l'innovation sociale locale, mais aussi d'introduire l'éducation citoyenne pour former une génération d'acteurs du changement. Les rédacteurs du rapport plaident enfin pour «rendre visibles les engagements citoyens», avec pour objectif d'«amplifier l'implication collective».