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Une journée à la ferraille de Sidi Moumen et de Sbata
Publié dans La Vie éco le 22 - 11 - 2012

La ferraille de Sidi Moumen accueille environ dix conteneurs de pièces de poids lourds chaque semaine et la demande est tout aussi soutenue. Pour les pièces des véhicules légers, la ferraille de Sbata offre tous les articles nécessaires aux taxis comme aux voitures de luxe. Le secteur ferait vivre plus de 10 000 personnes.
La boîte de vitesses du camion de Si Mohamed a rendu l'âme. Pour ce transporteur indépendant de marchandises qui fait des économies de bout de chandelle pour boucler les fins de mois, il est impensable de débourser 20 000 DH pour se payer une pièce neuve. Sa solution, comme il en a l'habitude, est de se rendre à la ferraille de Sidi Moumen spécialisée dans les poids lourds. Et il n'est pas le seul, loin de là. C'est pourquoi cet endroit ne désemplit pas. En entrant dans ce bric-à-brac, on a l'impression de se retrouver dans une grande décharge publique. Il n'en est rien. Au contraire, ce sont des dizaines de milliers de dirhams qui y changent de mains tous les jours.
Les rues de cette ferraille, un grand terrain entouré d'une clôture, sont larges, et le pavé est entaché d'huile moteur. Les parties de carrosserie de différents types de camions ainsi que de nombreuses pièces d'un volume imposant sont entassées dans le désordre devant les échoppes.
Des camions en bon état sont stationnés sur les bords. Preuve que les clients ne manquent pas. Un vendeur assure que ce ne sont pas seulement les petits transporteurs qui fréquentent la ferraille. A l'en croire, les sociétés de transport, bus ou camions, s'y approvisionnent souvent pour faire des économies. A titre de comparaison, une pièce de rechange qui coûte 500 DH à la ferraille revient à 7 000 DH en neuf.
La plupart des commerçants se sont spécialisés dans une marque unique de véhicules, comme Berliet, DAF, Volvo, Mitsubishi… «Cela facilite l'approvisionnement en pièces, à cause de leur poids et de leur volume», explique le gérant d'un dépôt. D'un moteur entier, à la plus petite vis, on trouve un peu de tout dans ce marché. Une vraie caverne d'Ali Baba pour les transporteurs. Selon un habitué, dix conteneurs approvisionnent le marché chaque semaine.
«La ferraille ne laisse pas de déchet, tout est utilisé»
Occupés à démonter un moteur, un professionnel et un mécanicien passent un bon moment à discuter sous un camion, visiblement en réparation, avant de se rendre compte de la présence de deux curieux qui les scrutaient. Omar, le mécanicien, un homme élancé vêtu d'un blouson bleu entaché de graisses des véhicules, est aussi intermédiaire dans la ferraille. Il y travaille depuis 1999. En quelque sorte, il prospecte des clients pour les commerçants et essaie de les aider à trouver ce qu'ils cherchent comme pièces détachées, en contrepartie d'un pourboire et/ou d'un marché de réparation. Selon lui, la marge des commerçants dépend de la nature des pièces. Marge comprise, un moteur de camion peut être vendu à 60 000 DH, souligne-t-il. Aucun commerçant ne va divulguer son chiffre d'affaires. Ceux qui acceptent de parler des affaires soulignent comme d'habitude que les temps sont durs tout en invoquant la grâce de Dieu.
C'est la même ambiance qui règne à la ferraille de Sbata, à Sidi Othmane, où l'on vend uniquement les pièces de rechange de voitures. On trouve de tout : pneus, jantes, moteurs, pots d'échappement, carburateurs, portières, tapis, tableaux de bord… Installé sur les coussins d'une voiture dans son échoppe, Chakib raconte qu'ici on a les pièces de toutes les marques qui circulent au Maroc, y compris les voitures haut de gamme et les modèles récents. «On ramène tout ce qui est utile pour une voiture», explique ce vendeur qui s'approvisionne, plusieurs fois dans l'année, en Europe, en pièces de rechange d'origine directement chez les distributeurs agréés pour les vendre à la ferraille après un délai de dix ans. Les seules pièces que l'on trouve difficilement sont les consommables, comme le kit d'embrayage, les bougies et les lampes.
Au beau milieu de la conversation, un client arrive et demande une porte Dacia, le vendeur dit qu'il n'en dispose pas. Le rétroviseur qu'il cherche n'est pas non plus disponible. Toutefois, Chakib se charge d'aller le trouver chez un confrère et, comme promis, revient au bout de quinze minutes avec la pièce demandée. Ici, comme dans beaucoup de marchés, les commerçants se font totalement confiance et coopèrent sans a priori, même si la concurrence y est rude.
On peut exploiter toutes les pièces de rechange. Par exemple, un moteur qui n'est plus opérationnel recèle toujours des pièces fonctionnelles. Ce qui n'est pas exploitable est vendu au kilo aux ferrailleurs. «La ferraille ne laisse pas de déchets et tout est recyclé et utilisé», affirme Chakib.
Il n'y a pas que du vieux dans les ferrailles…
Il n'y a pas que du vieux que l'on vend dans les deux ferrailles. Tout autour, il y a des boutiques qui proposent des pièces neuves adaptables fabriquées en Turquie, Chine, Tunisie ou à Taïwan.
Il y a aussi des mécaniciens aux alentours qui changent et installent les pièces. Youssef, qui travaille dans la ferraille de Sidi Moumen depuis trente ans, déclare que c'est un secteur «indispensable dans le pays» qui «rend des services importants». Il cite que la ferraille manque d'infrastructures, comme l'eau, l'électricité et l'assainissement. En plus on ne peut pas faire des aménagements dans le local. Pourtant, c'est un secteur qui fait vivre 10 000 personnes au total. Abdelkbir est un mécanicien de 44 ans. Il travaille à la ferraille dans les garages. Selon lui, l'activité est soutenue et les vendeurs réalisent de bons chiffres d'affaires. Il affirme que les pièces ne restent pas longtemps à la ferraille, vu la forte demande. Ce ne sont pas les exploitants de taxis qui se font refaire entièrement le moteur de leur véhicule qui le démentiront.


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