Les recettes devraient atteindre 791 MDH en 2026, soit une hausse de 10% par rapport à 2025. Les dépenses, elles, progresseront de 11% pour s'établir à 541 MDH. Le solde budgétaire prévisionnel est évalué à 250 MDH, en augmentation de 8%. Suivez La Vie éco sur Telegram À la Commune d'Agadir, la session d'octobre a ouvert, ce lundi, un cycle décisif : l'examen du budget 2026, désormais pensé comme un instrument de rattrapage territorial autant que de performance financière. Les signaux sont au vert. En trois exercices, les recettes communales ont changé d'échelle : 514 MDH en 2022, 827 MDH en 2024, et une trajectoire 2025-2026 qui confirme la dynamique. Signe de crédibilité, la Commune a honoré la totalité de ses engagements dans le cadre du Programme de développement urbain : 2 milliards de dirhams effectivement décaissés. Rares sont les collectivités qui peuvent en dire autant. Cette montée en puissance n'a pas dégradé les équilibres, bien au contraire. L'excédent global 2024 s'est établi à 450 MDH, et Agadir demeure une exception nationale : parmi les grandes et moyennes villes, c'est la seule où le budget d'investissement dépasse celui de fonctionnement. Un choix assumé, adossé à une autre singularité : 90% des recettes proviennent de taxes locales effectivement collectées, quand la moyenne nationale oscille autour de 45%. Autrement dit : autonomie et solvabilité plutôt que dépendance aux transferts. Le cadrage 2026 prolonge cette ligne : 791 MDH de recettes (+10%), 541 MDH de dépenses (+11%) et un solde de 250 MDH (+8%). La Commune reconduit sa discipline de maîtrise des charges, d'achats rationalisés et de programmation pluriannuelle, tout en rehaussant l'effort d'équipement. Les enveloppes iront d'abord là où le besoin est le plus criant : voirie et éclairage, espaces verts, équipements de proximité – sociaux, sportifs et culturels – ainsi que marchés de quartier. L'objectif n'est pas de «faire des chantiers», mais de réduire les disparités intra-urbaines selon le cap tracé par les Hautes orientations Royales : agir par «paquets» cohérents, livrer vite et lisible. La méthode a été clarifiée le 25 août dernier lors d'une réunion de mobilisation générale présidée par Aziz Akhannouch : accélérer le Programme d'action communal, sécuriser les calendriers, fluidifier les procédures. Et moderniser la gestion du quotidien : musées, Kasbah d'Agadir Oufella, piscines sportives, refuge pour animaux errants, parkings... Partout où la continuité de service, la maintenance et la qualité requièrent une ingénierie dédiée, la Commune assumera des modèles opératoires plus performants, jusqu'à l'implication ciblée du privé pour l'entretien des espaces verts, de l'éclairage, des fontaines et des sanitaires. La gare routière et la Maison des arts feront l'objet de schémas spécifiques. Nouvelle donne, et elle compte : la budgétisation sensible au genre entre au cœur du budget 2026. Concrètement, chaque ligne sera regardée à l'aune des vulnérabilités (accès, sécurité, mobilité, usage des espaces), pour que chaque dirham public dépensé produise aussi un impact social mesurable pour les femmes, les jeunes, les personnes âgées ou en situation de handicap. C'est une évolution de culture budgétaire, pas un simple label. L'épreuve du réel a déjà eu lieu : la haute saison touristique. Face à une affluence record, les services municipaux ont tenu la cadence, confortant l'idée que l'organisation peut délivrer sous pression. Il s'agit désormais de pérenniser ce niveau d'exigence en vue des grands rendez-vous à venir, à commencer par la Coupe d'Afrique 2025. La compétition impose des standards : mobilités, sécurité des espaces, propreté, éclairage intelligent, signalétique multilingue. Le budget 2026 les anticipe, sans sacrifier l'équité de proximité. Au final, Agadir pose une boussole claire : investissement utile, gouvernance prudente, justice territoriale. L'assise fiscale solide, l'excédent maîtrisé et la priorisation des quartiers sous-dotés donnent au budget 2026 une cohérence rare. Reste l'essentiel : tenir les délais, publier les résultats et associer les habitants à la mesure de l'impact. C'est à ce prix que la capitale du Souss pourra conjuguer qualité de vie et attractivité, en installant durablement la confiance entre la ville qui finance, la ville qui construit et la ville qui vit.