Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a détaillé à la Chambre des conseillers les mesures prioritaires pour réformer les services d'urgences et renforcer l'accès aux soins, notamment en milieu rural. Entre plans à court et moyen terme, modernisation des infrastructures et incitations pour le personnel médical, le gouvernement vise une prise en charge plus efficace et équitable des patients à l'échelle nationale. Suivez La Vie éco sur Telegram La question des Urgences constitue une priorité majeure dans le chantier de réforme du système de santé, en tant que service vital pour sauver des vies et assurer une prise en charge immédiate des citoyens, a affirmé, mardi à la Chambre des conseillers, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui. En réponse à une question orale sur « La situation des services des urgences au secteur public », Tahraoui a indiqué que ces services connaissent certaines difficultés, notamment la surpopulation et le sous-effectif en ressources humaines, outre le fait que près de 60% des cas qui s'y présentent ne relèvent pas réellement de situations d'urgence, ce qui augmente la pression et affecte, selon lui, la qualité de la prise en charge. Dans ce sens, il a souligné que le ministère a adopté une panoplie de mesures pour améliorer et développer les services d'accueil des urgences, à travers un plan d'action à court terme (10 semaines) basé sur la réorganisation des services internes, l'unification des protocoles et des procédures médicales de prise en charge des patients en situation d'urgence, ainsi que le renforcement de la présence des médecins dans les services des urgences de manière permanente. Ce plan, a-t-il poursuivi, prévoit également l'adoption d'une signalétique unifiée pour les services d'urgence à l'échelle nationale, l'amélioration des salles de repos du personnel de santé afin de garantir des conditions de travail décentes, ainsi que l'aménagement des espaces d'accueil et des salles d'attente pour garantir un environnement confortable aux patients et mieux organiser leur accès aux services médicaux. Dans le même sillage, Amine Tahraoui a relevé que son département a adopté un plan de réforme structurelle à moyen terme, axé notamment sur la réforme de la formation en médecine d'urgence, le renforcement des ressources humaines, l'introduction d'incitations financières et professionnelles spécifiques pour attirer davantage de médecins et d'infirmiers vers cette spécialité, le développement des réseaux de type « SAMU » pour garantir la prise en charge pré-hospitalière, outre l'unification des protocoles médicaux relatifs aux cas d'urgences. En réponse à une autre question sur « La réhabilitation des centres de santé dans les zones rurales », le ministre a souligné que les difficultés rencontrées en milieu rural en matière d'accès aux services de santé sont traitées dans le cadre d'un chantier de réforme global lancé en 2021, visant à réduire les disparités territoriales et à garantir une plus grande équité dans l'accès aux soins. Dans ce cadre, il a cité notamment la création de plusieurs infrastructures de santé, notamment les hôpitaux de proximité de Midar (province de Driouch), Talsint et Ahfir, qui présentent des services de santé à environ 170.000 habitants, ainsi que l'Hôpital provincial de Tinghir, qui couvrira plus de 300.000 personnes et constituera une référence régionale. Ces réalisations en milieu rural s'inscrivent dans le cadre d'un ambitieux programme national d'investissement dans les infrastructures de santé, reposant sur le lancement d'un programme de réhabilitation de 1400 centres de santé de proximité d'ici décembre 2025, selon des normes unifiées pour les centres de santé de nouvelle génération, comprenant des espaces d'accueil modernes, des équipements biomédicaux, une pharmacie intégrée, des salles d'attente confortables et une connexion au système numérique national, a-t-il fait savoir. Le programme, a ajouté Tahraoui, inclut également 22 nouveaux projets hospitaliers entre 2022 et 2025, avec une capacité litière supplémentaire de 2433 , ainsi que 24 projets en cours de réalisation (2025–2026) avec une capacité litière de 2273 et 20 projets supplémentaires programmés d'ici 2027, avec une capacité de 2430. En parallèle, la construction de centres hospitaliers universitaires (CHU) a été lancée dans différentes régions du Royaume, afin que chaque région se dote d'infrastructures universitaires modernes offrant des services médicaux avancés et une formation médicale sur le plan local, ce qui réduira la migration interne vers les grandes villes, a-t-il conclu.