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Syndicaliste, un métier à risques
Publié dans Les ECO le 13 - 06 - 2010

Plus que quiconque, les syndicats sont les premiers à savoir qu'un droit ne se donne pas. Il se prend et à défaut... il s'arrache ! Le bras de fer qui oppose les syndicalistes aux autorités et aux employeurs ne date pas d'hier et les premiers à en récolter les mauvaises retombées sont, dans la quasi-totalité des cas, ces mêmes syndicalistes lorsqu'ils se mettent en position de porte-voix et de défenseurs des droits des travailleurs. Une situation de plus en plus alarmante à en juger par le dernier rapport publié par la Confédération syndicale internationale (CSI) qui dresse une cartographie des violations des droits syndicaux, commises en 2009 dans quelque 140 pays dans le monde. Le document, constitué à partir de témoignages des syndicalistes dans leurs pays respectifs, fait en effet état d'une série de violations dont sont victimes les syndicalistes. Mais, le rapport n'est pas aussi exhaustif que le veulent les membres de la CSI, qui revendique quelque 166 millions de membres répartis entre 156 pays. Dans certains pays, «d'autres violations n'ont pas été rapportées, dans la mesure où les travailleurs sont privés du moyen de faire entendre leur voix, ou craignent de se prononcer en raison des conséquences qui pourraient en découler par rapport à leur emploi, voire à leur intégrité physique», expliquent les rédacteurs du rapport. Mais encore, le document avance que le nombre d'assassinats des syndicalistes a augmenté de 30% entre 2008 et 2009 : «Sur les 101 syndicalistes tués, 48 ont été assassinés en Colombie, 16 au Guatemala et 12 au Honduras».
Vox populi des salariés
Au Maroc, la tension n'en est heureusement plus à ce point. Les évènements de juin 1981, désignés comme une «Hailala» (grand vacarme) par l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri, et qui avaient laissé sur le pavé des centaines de «chouhada koumira» (martyrs de la baguette de pain), témoigneront pour la mémoire que le Royaume a eu sa part des affrontements entre les classes ouvrières et l'Etat, du temps où l'action syndicale et les calculs politiques se confondaient allègrement, au grand dam du pouvoir. Ce dernier ne trouvait d'ailleurs d'autres voies de recours que «la force contre la grève». Toutefois et bien que garantis par la Constitution, les doits des travailleurs dans pratiquement tous les secteurs, sont aujourd'hui encore bafoués et les militants des centrales syndicales sont parfois menacés ou réprimés pour avoir revendiqué de meilleures conditions de travail. Dans sa plainte contre le gouvernement, adressée fin 2009 au comité des libertés syndicales de l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation démocratique du travail (ODT) dénonçait les nombreuses entraves à la liberté syndicale qui sévissent encore : «Le gouvernement qui devrait, en fait, assurer et garantir le respect des dispositions du Code du travail et des relations sociales, entre le plus souvent en connivence avec le patronat et pratique des mesures antisociales et antisyndicales». L'accusation de la centrale syndicale, contenue dans la plainte, est appuyée par des exemples relayés presque chaque semaine par la presse : «recours aux intimidations, sanctions abusives, suspensions, prélèvements injustes sur les salaires, privations d'indemnités et d'avantages sociaux, mutations injustifiées, voire même des licenciements des dirigeants et responsables syndicaux nationaux et locaux», étaye la plainte signée par Ali Lotfi, le secrétaire général de l'ODT. Des exemples de ces faits sont en effet relayés par le rapport de la CSI pour la partie concernant le Maroc. Le document cite même en exemple les secteurs les plus touchés par les violations des droits de travailleurs (textile, agriculture et BTP).
Chaînons manquants
Selon les centrales syndicales, cet état de fait s'explique par une raison simple. Les textes de loi limitent dans leur essence l'action d'un syndicaliste et refusent certains droits aux travailleurs. Parmi ces deniers, certaines catégories, notamment parmi les fonctionnaires de l'Etat, ne sont pas autorisées à créer des syndicats (policiers, magistrats,... ). Les négociations collectives, elles, ne deviennent éligibles avec le patron d'une entreprise ou d'une institution que quand un syndicat est considéré comme représentatif, c'est-à-dire qu'il représente au moins 35% du nombre total des salariés : «Certaines entreprises se retrouvent avec 6 ou 7 syndicats qui tendent à représenter les salariés. Même si les centrales non représentatives s'en sentent lésées, cette mesure reste plutôt bénéfique, puisqu'elle évite la balkanisation du champ syndical», commente Abdeslam Belfhil, secrétaire général-adjoint de l'Union marocaine du travail (UMT) à la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP). Mais le dialogue tripartite est rendu encore plus difficile au regard de ce que présente la loi. Pour les centrales syndicales, l'article 288 du code pénal «constitue un véritable danger menaçant toute velléité revendicative des salariés». Cet article stipule que quiconque aurait recours à la force, aux menaces ou à des activités frauduleuses visant à provoquer un arrêt de travail afin d'obliger à une modification salariale ou mettrait en péril le libre exercice du travail, encourt des peines de prison jusqu'à deux années fermes. Une arête en travers de la gorge que les syndicats verraient bien disparaître du texte de loi. Mieux, dans certains cas, les employeurs peuvent traduire en justice les grévistes qui participent à une occupation de locaux ou participent activement à des piquets de grève. Et pour «moins que cela», la Confédération démocratique du travail (CDT) et l'Union nationale du travail du Maroc (UNTM) ont décidé de quitter la table du dialogue social : «Le seul point que le gouvernement et le patronat veulent aujourd'hui discuter est celui de l'indemnité pour perte d'emploi», déclarait récemment aux Echos quotidien, Mohamed Yatim, le secrétaire général de l'UNTM. La CDT de Noubir Amaoui, elle, a fini hier par organiser à l'échelle nationale ses marches de contestation ajournées. Principale raison invoquée : «mettre le gouvernement devant ses responsabilités».


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