Les larmes d'un patron qui annonce son jubilé, la grimace déplacée d'un chef de gouvernement quand il annonce une bonne nouvelle, le tic révélateur d'un dirigeant qui agace son interlocuteur... et l'irréparable peut arriver. Pire qu'une annonce stratégique, une image mal gérée peut faire de gros dégâts. Tout comme les entreprises, les patrons aussi ont leur Bourse. Leurs actions sont corrélées à celles de leurs entreprises. Un patron dynamique, jeune, prometteur et surtout crédible est capable de relancer les cours de son action sur de simples promesses. L'impression que donne le dirigeant, son assurance, peuvent propulser la valeur de la société au sommet de la Bourse ou, au contraire, semer le doute dans l'esprit des investisseurs et en provoquer le crash. Au Maroc nous n'en sommes pas encore tout à fait là, mais l'esprit anglo-saxon s'installant, plusieurs managers semblent se soucier un peu plus de l'image qu'ils dégagent ou qu'ils veulent dégager lors de leurs sorties médiatiques. L'entreprise marocaine évolue dans un milieu de plus en plus concurrentiel, où la communication pèse lourd dans la balance de la notoriété. Il n'y a plus de place pour le hasard ou l'improvisation. Et ce qui est valable pour une entreprise l'est pour un pays. Le choix du chef de gouvernement passe certes par les urnes, les convictions politiques... mais aussi par l'image. Quand on veut inviter les jeunes à aller voter, et qu'ils ne se reconnaissent pas dans les candidats en face, il ne faut pas leur en vouloir. Un leader ne pourra fédérer les foules que s'il leur parle le même langage et qu'il partage leurs convictions et leur vécu. Et sur ce registre, l'erreur peut être fatale.