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Ça roule pour le premium !
Publié dans Les ECO le 24 - 07 - 2013

Généralement insensible à la tendance globale du marché, le segment des marques haut de gamme s'est relativement maintenu au terme des six premier mois de 2013. Telle est la déduction que l'on pourrait d'emblée faire, même si à comparer avec le premier semestre 2012, le volume des ventes de voitures premium (officiellement importées au Maroc) a enregistré une baisse de 14,59% à environ 3.500 véhicules. Comme pour le reste du marché, ce repli s'explique par la non-tenue du Salon Auto Expo cette année.
Au passage, on précisera que le marché de la voiture de luxe est constitué par 11 marques, en attendant le déploiement de Maserati, Rolls-Royce et Ferrari, même si ces deux dernières restent des labels à part ! Ces remarques faites, il n'en demeure pas moins que certaines marques tirent beaucoup mieux leur épingle du jeu par les temps qui courent.
L'étoile en chef de file
C'est le cas de Mercedes qui a remarquablement repris le dessus sur tous ses concurrents. Ragaillardie par le succès du duo Classe A-Classe B (qui réalise à lui seul 45% des ventes), la marque à l'étoile frôle déjà les 850 immatriculations neuves en 2013. Les ventes de Mercedes n'accusent qu'un léger repli (-3,3%), qui risque bientôt de s'estomper vers l'équilibre. Et pour cause, son importateur vient de relancer la gamme Classe E, tandis que la très élancée CLA effectue de bons débuts commerciaux. Et justement, c'est à ce niveau de gamme que s'opère principalement le marché premium, c'est-à-dire, dans une tranche de prix débutant juste au-dessous des 300.000 DH et allant à moins de 500.000 DH. On en veut pour preuve la fulgurante percée de Land Rover qui occupe actuellement la deuxième place avec plus de 650 véhicules vendus en 2013, dont plus de 300 portent le nom de Range Rover Evoque (lire encadré). Mieux encore, ce dernier s'adjuge désormais le statut de voiture premium la plus vendue au Maroc ! À n'en pas douter, ce crossover tire vers le haut les ventes du reste de la gamme, autorisant à la marque une part de marché proche des 20%. Du jamais vu au Maroc !
Audi prend le large sur BMW
C'est aussi un 4x4 qui permet à Audi de conserver son avance sur le premier challenger BMW et d'occuper la troisième marche du podium, avec quelque 600 véhicules vendus à fin juin. Il s'agit du Q5, dont l'engouement du public est resté assez soutenu durant ces derniers mois, faisant d'ailleurs qu'il est toujours le plus vendu des Audi au Maroc (130 unités en 2013), suivi par la berline A4 (125 unités). Si la petite A1 n'a pas eu un effet booster en termes de volume, l'importateur de la marque aux anneaux peut au moins se rassurer d'avoir des ventes assez équilibrées entre les différents modèles, soit une centaine d'A6 et environ 70 unités pour chacune des A1 et A3. En perte de vitesse (-35%), BMW peine à retrouver son rythme mensuel d'avant, surtout après avoir mal démarré l'année (53 unités en janvier). Ses ventes cumulées en 2013 atteignent tout juste les 527 unités, grâce notamment à la Série 5, qui réalise plus d'un tiers des livraisons et ferme le top-3 des voitures premium les plus vendues au Maroc. Malgré cela, la marque à l'hélice conserve une part de marché respectable, puisque au-dessus des 15%. Visiblement, l'extension de garantie à 4 ans, accompagnée d'un contrat d'entretien gratuit sur la même durée, n'a pas eu le succès escompté auprès des acheteurs. Par ailleurs, la Série 3 se comporte moyennement bien (111 unités), tandis que la Série 1 a séduit moins que son potentiel réel, puisqu'il ne s'en est vendu que 89 unités cette année.
Alfa et Volvo au coude-à-coude
Explication : la compacte de l'hélice souffre d'une concurrence exacerbée et notamment de l'Alfa Romeo Giulietta. Certes, les deux modèles ont deux orientations différentes (design et prix agressifs pour l'italienne, propulsion et sportivité pour l'allemande). Toutefois, cela le client marocain n'en tient pas compte au moment de l'achat, privilégiant surtout un bon compromis. Voilà comment la Giulietta (dont le ticket d'entrée se négocie souvent sous les 240.000 DH) totalise, à elle seule, quelque 212 unités vendues à fin juin, soit la place de quatrième voiture la plus vendue dans le marché des marques haut de gamme. Elle est aussi devenue une valeur sûre au fil des ans, à l'image d'un certain XC60, car c'est bien ce dernier qui maintient à un seuil honorable les ventes de Volvo au Maroc, puisqu'il réalise toujours plus de la moitié des ventes de la marque suédoise. Celle-ci, occupant la sixième place de ce classement, a cumulé un peu plus de 200 ventes cette année, détenant ainsi un peu plus de 6% en parts de marché (premium), mais accusant un net repli (-23,7%). Plus que jamais, les ventes de la compacte V40 seront cruciales sur l'évolution commerciale de Scandinavian Auto Maroc.
Près de 100 Porsche neuves en 6 mois
Juste derrière, Porsche comptabilise déjà 92 ventes au terme du premier semestre, alors que l'année 2012 s'était arrêtée à 152 unités livrées. Merci aux Cayenne et notamment sa version diesel, grâce à laquelle le plus sportif des labels allemand est l'unique marque premium à avoir clôturé ce premier semestre, avec une croissance à deux chiffres au Maroc. Et quelle croissance : +31,43% ! Se suivent ensuite les marques Mini et Lancia qui évoluent à quelques encablures l'une de l'autre, avec respectivement 70 et 61 unités vendues depuis le début de l'année, soit des baisses respectives de 42% et 46,4%. Si le label jeune du groupe BMW peut réduire ce déficit, grâce notamment à sa diversification (Paceman), on voit mal comment la marque italienne pourrait passer dans le vert en l'absence de nouveauté et surtout d'actions marketing et commerciales agressives. Enfin, les trois modèles (DS3, DS4 et DS5) de la ligne DS (gamme Citroën) totalisent une cinquantaine de ventes à fin juin, soit un volume encourageant pour atteindre un niveau record par rapport à l'an dernier. Reste à voir si le segment premium va continuer à subir l'impact de la tendance négative du marché total. Une chose est sûre : beaucoup d'automobilistes marocains continueront à vouloir se distinguer au volant, d'une façon ou d'une autre. Arborer un prestigieux emblème au bout du capot en est une.


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