Le Maroc, future plateforme d'échanges et de partenariats des constructeurs et équipementiers du pourtour méditerranéen ? A en juger par l'importance de la participation des exposants étrangers à cette première édition du salon Solutrans Méditerranée, dont le nombre a atteint les 48 sur 155 exposants, le secteur marocain de l'industrie du transport routier, dans ses filières de montage, de carrosserie et équipementière, semble séduire les industriels d'Europe et des pays de la méditerranée, après avoir traversé la crise sans trop de dommages. Il s'apprête même à rebondir de plus belle et jouer son rôle de fournisseur de solutions de transport routier, afin de répondre à la densité croissante des flux de marchandises circulant d'Europe vers l'Afrique ou les pays du Maghreb et vice-versa. Pour Adil Zaidi, président du GPLC (Groupement du poids lourd et de la carrosserie), cette «présence remarquable d'opérateurs étrangers de renom venus d'Europe et de pays du bassin méditerranéen, y compris de Tunisie, témoigne de la confiance qu'ont les industriels du monde dans le potentiel de l'industrie du transport du royaume qui, raison de plus, se distingue par sa stabilité à un moment où des pays de la méditerranée connaissent des troubles». Née d'un partenariat entre le GPLC et la Fédération française de la carrosserie, cette foire dédiée aux véhicules «poids lourds» et à leurs équipements se veut donc être cette «vitrine qui donnera plus de visibilité à ce qui se fait au royaume en matière de matériel de transport». Conçu sous l'enseigne de «l'Union pour la Méditerranée», et soutenue par l'Union Européenne et les pouvoirs publics marocains, l'événement a été «organisé sur le modèle des salons internationaux», reconnaît un exposant venu d'Espagne. Principalement destiné aux professionnels du secteur, le salon a enregistré un nombre de visiteurs avoisinant les 5.000, ce qui semble en-deçà des espérances des organisateurs, qui tablaient sur 8.000 ou plus, selon une source proche des partenaires de l'événement. En revanche, des exposants ne cachent pas leur satisfaction d'avoir fait de «bonnes affaires», comme le représentant de cette filiale marocaine d'une marque de camions qui venait de conclure la vente d'un camion de 40 tonnes destiné aux gros travaux. «En ce moment, il y a plus de demande pour les 40 tonnes à cause des mesures d'encouragement destinées à éradiquer le transport vétuste et à renouveler le parc des petits tonnages. Certains bénéficiaires en profitent et basculent vers le gros tonnage de 40 tonnes». Une raison de plus de penser que le Maroc s'apprête à faire de son industrie des transports un puissant tracteur de développement. Cela ne manquera pas de conforter Ahmed Réda Chami, qui a coupé le cordon d'inauguration de Solutrans vendredi.