La Cour d'appel a débouté les diplômés chômeurs qui revendiquaient de l'emploi direct. C'est un verdict indépendant et surtout raisonnable. Car, comme nous l'avons toujours soutenu, il n'existe point d'emploi direct pour un pays déjà en sureffectif de fonctionnaires et dont la masse salariale dépasse de loin les standards internationaux. Faut-il rappeler que le Maroc débourse quelque 120 MMDH en salaires, ce qui est équivalent à 12% du PIB, quand la moyenne tolérée par les instances financières internationales ne dépassant guère les 8%? Les diplômés chômeurs doivent comprendre que le Maroc a changé depuis 2011. Il n'y a plus de place à la rente, fusse-t-elle sous forme d'emplois déguisés. Car, quand on revendique de l'emploi dans un secteur public saturé, c'est comme demander une rente qui permettrait un salaire sans contrepartie. C'est pourquoi, l'abolition par le cabinet Benkirane de l'embauche directe est l'une des meilleures décisions prises par ce gouvernement. N'en déplaise aux populistes qui utilisent cette carte beaucoup plus pour des raisons politiciennes et électoralistes que par conviction de cette revendication, la prise de position de Benkirane sur ce dossier est un courage politique qu'il y a lieu de signaler. Le Chef de gouvernement aurait pu éviter cette levée de boucliers et cette baisse en côte de popularité, en choisissant une fuite en avant et en noyant davantage le pays comme d'autres l'ont fait. C'est pourquoi on peut reprocher beaucoup de choses à Benkirane sauf celle-là.