Mohamed El Ouafa, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, est catégorique. Selon lui, la rumeur sur la hausse du prix n'est qu'une information fallacieuse. Une telle décision doit d'abord faire l'objet d'un arrêté ministériel. «Ce ne sont pas les opérateurs qui dicteront la politique du sucre au Maroc». C'est en ces termes que s'est exprimé Mohamed El Ouafa, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, en réponse aux rumeurs qui circulent depuis une semaine, quant à une éventuelle hausse du prix du sucre. Des rumeurs qui par le caractère «stratégique» du produit sur lequel elles portent, circulent comme une traînée de poudre. Interrogé, le ministre tient à préciser qu'une telle décision n'est prise que par arrêté ministériel devant être signé par ses soins et «que je ne signerais pas d'ailleurs», souligne El Ouafa. Sur ce point, le ministre tranche net: «Trois produits ne seront pas touchés: le sucre, la farine et le gaz butane. Nous oeuvrons pour l'intérêt du Marocain et pas contre lui». En effet, si demain il y a levée des subventions, les répercussions seront désastreuses notamment pour le consommateur. Contacté par les ECO, les responsables de Cosumar déclarent que cette décision serait la bienvenue. L'opérateur estime qu'aujourd'hui, sa situation est désastreuse. Auprès de l'industriel, l'on explique que depuis la mise en vigueur de l'indexation, en 2012, une augmentation de 2.000 DH/tonne a été enregistrée. Ce chiffre représente 25 à 30% du coût de transformation du sucre à partir de la betterave. «Nous demandons une revalorisation des prix surtout que la flambée du fuel a eu un impact important sur l'activité qui s'estime à 60%. Il faut aussi signaler que le prix du sucre au Maroc reste le plus bas sur le marché international», déclare un responsable de Cosumar. Pour ce qui est de la compensation, l'Etat a débloqué 2.661 DH/tonne hors taxes pour une production globale estimée à 1,250 million de tonnes. Toutefois, afin de protéger les consommateurs contre la volatilité des marchés internationaux, pour chaque tonne de sucre vendue et en vue de maintenir un faible niveau des prix au consommateur marocain et d'assurer un meilleur revenu aux agriculteurs, l'Etat marocain subventionne le prix de vente à hauteur de 2.661 DH. En effet, la subvention permet de soutenir indirectement des prix d'achat élevés des plantes sucrières, qui se situent à plus de 470 DH/t au Maroc contre 270 DH/tonne en Europe par exemple. Ceci implique in fine une part revenant à l'agriculteur au Maroc représentant plus de près de 65% du prix de vente après subvention. De plus, cette subvention est collectée par le Groupe Cosumar, mais bénéficie au consommateur marocain à travers un prix de vente unique appliqué par le Groupe en sortie d'usine, est plafonné. Le maximum est ainsi fixé à 3.849 et 4.680 DH hors TVA, respectivement pour le granulé 50 kg et le pain/lingot/morceaux, et ce par tonne de sucre blanc produit que ce soit à partir du sucre brut raffiné ou des plantes sucrières. Ainsi, le prix de vente final toutes taxes comprises et après subvention, est fixé à 4.611 DH par tonne. Par ailleurs, il est mentionné dans le dernier rapport de la Caisse de compensation que sous l'effet de l'ascension des cours de sucre brut sur le marché international et de l'accroissement des importations au titre de la période 2008-2012, la charge de compensation allouée au sucre a doublé. Ainsi, elle est passée de 2,4 milliards à 5 milliards de DH et ce, en raison de la subvention additionnelle à l'importation du sucre brut. Pour l'année 2013, et en raison du repli des cours du sucre brut sur le marché international et d'une consommation mensuelle moyenne du sucre raffiné de l'ordre de 99.960 tonnes, la charge de compensation de la période janvier-août 2013, est estimée à 2,3 milliards de DH. Ainsi, la charge globale serait de l'ordre de 3,5 milliards de DH contre près de 5 milliards l'année précédente. Tandis que le financement de la compensation du sucre est assuré à plus de 95% pour le budget général.