jamal Noumane Trio musical Une rencontre aussi naturelle qu'imprévue a donné lieu à une belle collaboration musicale et humaine entre Mehdi El Kindi, Hicham Benabderazik et le maestro Jamal Noumane. Une histoire que le trio veut bien partager avec nous. Leurs sons viennent du cœur et cela s'entend. Quand Mehdi El Kindi, Hicham Benabderazik et Jamal Noumane sont sur scène, un profond respect et une belle amitié se dégagent de leur musique. Le patrimoine musical et l'expérience de Jamal Noumane avaient besoin de sang neuf, d'une cure de jouvence, et ceci a été rendu possible grâce à deux amis, un percussionniste mélomane et un guitariste précoce, Mehdi El Kindi et Hicham Benabderazik. «J'ai rencontré Jamal via Myspace. On a commencé à s'échanger des mails. On s'est rencontré une première fois au Festival de Dakhla où on animait tous les deux des ateliers de musique pour une association. On a travaillé pour un premier EP. Quand Hicham est rentré au Maroc, on s'est retrouvé à trois. Voilà comment est né le trio», se souvient le percussionniste du groupe, Mehdi El Kindi. Une rencontre qu'il qualifie avant tout d'humaine, le jeune homme connaissant le travail de Jamal et le respectant depuis longtemps. «La nostalgie du pays a fait que, lorsque j'ai écouté la musique de Noumane, un mélange de melhoun et de gharnati, cela m'a tout de suite touché. C'est un mélange de classique que j'aime beaucoup, de flamenco que j'aime tout autant et à côté, il a cette manière singulière d'aborder tout cela», raconte le percussionniste. Ayant vécu à Paris, il y a côtoyé le beau milieu de la musique. «J'ai commencé la musique au collège avec les amis et Hicham entre autres, qui est un ami d'enfance. Ensuite, quand je suis arrivé à Paris, j'ai toujours travaillé dans le milieu musical où j'ai tout fait, du catering et de la production. J'ai été musicien de sessions pour Cheb Mami par exemple, j'ai fait pas mal fait scènes parisiennes», continue Mehdi El Kindi qui apporte une touche de folie et de bonne humeur communicative sur scène. Son énergie est débordante et ses rythmes, à la fois discrets et marqués, donnent le ton et de la vivacité aux morceaux. Une fraîcheur qu'il met au service du travail de Jamal Noumane, dont la musique est imprégnée par ses origines, sa famille et surtout un Nord qui ne l'a jamais quitté. «Je suis un garçon de la Kasbah de Larache. Quand on parle de Kasbah, c'est déjà une référence dans la musique en général. Il y avait des grandes familles de Fès, d'Algérie, de Turquie une «mode musicale», et s'est installée une mode musicale, d'autant plus qu'elle a été colonisée par les Portugais et les Espagnols. Duant mon enfance, j'ai un peu vécu l'avant informatisation et mondialisation, tout était naturel, et j'ai été imprégné par les trois écoles musicales : la fanfare, l'école de musique traditionnelle et le conservatoire de musique. Ma famille m'a beaucoup influencé également : ma mère est chanteuse et mes oncles sont musiciens. Mon orientation musicale était devenue une obligation, même pas un choix, mais c'est une belle obligation», raconte le leader du groupe qui aime chanter la vie et la femme marocaine avec beaucoup de poésie. Des paroles singulières, une voix qui emporte, le tout accompagné par des percussions, un «guembri» et la guitare espagnole du talentueux Hicham Benabderazik. «À 10 ans, j'ai commencé la guitare, poussé par mes parents. Je n'ai pas accroché à l'époque. À 13 ans, il s'est passé quelque chose et j'ai commencé à l'apprécier, jusqu'à en devenir totalement indépendant», raconte le guitariste qui affectionne le manouche et le flamenco sans oublier son premier amour: le classique. Habité par la musique, il se distingue sur scène par sa dextérité bien entendu mais surtout par son calme, sa concentration qui donne de lui l'impression qu'il est dans une bulle, à part. Influencé par le grand Paco de Lucia, il a été bercé depuis son enfance par Said Chraibi du côté de son père et les frères Souissi du côté de sa mère. Un tout qui fait que le Jamal Noumane Trio est une belle histoire qui ne fait que commencer, puisqu'elle celle-ci a débouché sur un travail en studio... et cela continue !