La gouvernance financière des villes au Maroc et en France a été passée au peigne fin lors de la 9e édition du Colloque international des finances publiques, tenue du 11 au 12 septembre à Rabat. «Plus peuplées, plus étendues et très dynamiques, les villes sont des territoires difficiles à gérer et très exigeants en matière d'emplois, d'infrastructures, d'équipement et de services collectifs. Dans ce cadre, le développement de l'autonomie financière des villes constitue un levier central pour le processus de décentralisation et de régionalisation avancée», a souligné le ministre de l'Economie et des finances, Mohammed Boussaid. Organisé par le ministère de l'Economie et des finances et l'Association pour la fondation internationale de finances publiques, avec le soutien de la Revue française des finances publiques, ce colloque est devenu, depuis 2007, un rendez-vous dédié à la réflexion autour de questions d'actualité qui interpellent le Maroc et la France. Pour sa part, le trésorier général du royaume, Noureddine Bensouda a indiqué que «les villes constituent les moteurs économiques, sociaux, culturels et technologiques dans un monde en pleine transformation». Ainsi, «une bonne gouvernance financière des villes exige la mise en place d'une stratégie globale et cohérente, fondée notamment sur le renforcement de la mobilisation des recettes propres des communes urbaines, une meilleure coordination entre les acteurs avec plus de cohérence dans la mise en œuvre des politiques publiques urbaines et une participation plus active du privé dans le financement et la production de la ville», a-t-il ajouté. Ce colloque a aussi été l'occasion de faire ressortir quelques chiffres. Par exemple l'investissement des établissements et entreprises publics dans la réalisation des infrastructures urbaines qui a atteint 78 milliards de DH en 2013 dont une grande partie a profité aux villes. Toutefois, les recettes des collectivités territoriales n'ont représenté que 13,6% des recettes globales de l'Etat et des collectivités territoriales, tandis que leurs dépenses se sont limitées à 10,5% des dépenses totales. Par ailleurs, les travaux du colloque, qui a connu la participation de nombreux experts en finances publiques du Maroc et d'Europe, ont porté sur trois panels : les enjeux et défis majeurs des villes, leur gestion financière ainsi que le modèle de financement pour leur développement.