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La cote casablançaise en panne
Publié dans Les ECO le 03 - 10 - 2011

Le voile est levé et les espoirs partis en fumée. Ceux qui fondaient leurs espoirs sur une reprise du marché casablancais après la vague des publications financières, risquent d'être déçus car, en fin de compte, les performances des sociétés cotées au titre du premier semestre sont loin d'être réjouissantes. La capacité bénéficiaire globale du marché a, à peine, dépassé la barre des 14 milliards de DH, se maintenant ainsi au même niveau que le premier semestre 2010. C'est dire que le déclic n'aura pas eu lieu et que les résultats semestriels ne sont pas prêts d'apaiser l'incertitude du marché de ces derniers mois. Cela donne, ainsi, raison à tous ces analystes qui ont présagé il y a déjà quelques mois que l'empêtrement du marché dans une «quasi-torpeur» durera encore un moment. Pis encore, cette vague de publications ne fera que conforter les investisseurs qui ont choisi la prudence dans leur position et ce, au moins pour les mois restants de cet exercice.
Sur les 21 secteurs de la cote, en effet, six compartiments seulement affichent des résultats en variations positives. En tête de ce peloton, le secteur minier vient confirmer sa bonne performance boursière depuis le début de l'année en affichant une appréciation de 160% de sa capacité. Les secteurs fortement capitalisés ont sauvé les bénéfices de la cote grâce à un RNPG global de 15% supérieur à celui de fin juin 2011. En revanche, les incontournables de la cote que sont l'agroalimentaire et l'immobilier ont peiné à maintenir le cap. Ces deux secteurs phares de la cote ont même subi des érosions respectives de leurs bénéfices de 12% et 20%, venant ainsi présager d'un exercice 2011 assez délicat pour les deux activités. Pourtant, cette dernière salve des publications financières avait tout pour redonner confiance au marché. Les sociétés cotées, en améliorant de 12% leur chiffre d'affaires à quelques 104 milliards de DH, témoignent en effet d'une reprise des activités commerciales marquant ainsi une croissance soutenue. Pour autant, c'est au niveau opérationnel que le camouflet a été subi, sous l'effet principalement de l'impact de la hausse des prix des matières premières et des lourds investissements engagés par certains mastodontes de la cote.
Tout ceci dans un contexte où, comme attendu, le principal contributeur aux performances de la cote qu'est Maroc Telecom, a cessé d'être ce stimulateur de sociétés cotées sous le coup de l'essoufflement de son marché de référence. Dans ce contexte, la réaction du marché à l'annonce de ces indicateurs ne s'est pas fait attendre. Sur le mois de septembre, coïncidant avec la vague des publications, les trois premières semaines ont été menées dans le rouge auprès des principaux indices. Il aura fallu attendre la dernière semaine du mois pour que des bribes de dynamisme jaillissent sur la Bourse de Casablanca, notamment après la publication par certaines grosses cylindrées de résultats satisfaisants.
Positif, certes, mais cela ne saurait faire sortir le marché de sa léthargie et hormis quelques réajustements de portefeuilles de certains institutionnels, la période des publications financières risque finalement d'être sans espoir de relance du marché casablancais.
HOLDINGS
Delta Holding, le nouveau champion
Un an après la reconfiguration du groupe des holdings cotés en Bourse, suite au retrait des valeurs ONA et SNI en 2010, la situation qui a prévalu alors se voit confirmée aujourd'hui, avec la prééminence manifeste, voire criante, du poids de Delta Holding. En effet, à la lecture de l'ensemble des résultats financiers du premier semestre de l'exercice 2011, ce club restreint, dominé auparavant par SNI, peut être aisément scindé en deux groupes distincts, suivant un double référentiel, de résultat et de poids sur le marché. En premier lieu, se dégagent les bonnes performances de Delta Holding qui, en affichant un chiffre d'affaires, un résultat d'exploitation et un résultat net en progressions respectives de près de 24%, 13% et 11%, renforce son poids dans ce groupe. Son hégémonie est d'ailleurs chiffrable : avec un chiffre d'affaires, autrement dit des produits de participations, établi autour de 1,38 milliards de DH, il représente à lui seul 99% du total du secteur. C'est ainsi, en second lieu, que se profilent les résultats de Zellidja et Rebab Company. Pour ces dernières, tous les indicateurs sont au rouge, du chiffre d'affaires à la capacité bénéficiaire, en passant par le résultat d'exploitation. À leur décharge, il faut préciser que le renchérissement des matières premières, dans un contexte conjoncturel défavorable pour dégager des gains de productivité substantielle, a quelque part eu raison de leur structure de production. Cette situation dénote avec la stratégie de Delta Holding, qui a su recueillir les retombées de la stratégie de diversification mise en place, à laquelle s'ajoute une meilleure tenue des coûts de production.
ASSURANCES
La reprise se confirme
Au terme du premier semestre, le secteur des assurances s'en tire bien et confirme la reprise enclenchée en 2010, grâce notamment au dynamisme de Wafa Assurance et CNIA Saada. En effet, les deux plus grandes compagnies d'assurances cotées n'ont pas déçu les investisseurs en rehaussant leurs bénéfices respectivement de 23,6% et de 58,36%. Cela a permis au secteur d'afficher une performance de 12,90%, malgré le résultat en baisse d'Atlanta. La filiale du groupe Holmarcom a pu générer 8% de revenus commerciaux de plus, mais a été confrontée une nouvelle fois aux contre-performances réalisées sur le marché boursier, qui ont tiré son résultat financier vers le bas. Dans ce contexte, le secteur affiche des bénéfices globaux de 668,9 MDH, dont 398 MDH générés par Wafa Assurance. Cette dernière confirme également son rang de leader des assureurs cotés, en collectant plus de 50% des primes émises du secteur. Il est à noter que, sur le volet opérationnel, le résultat technique global des assureurs a affiché une hausse de 37,35% pour frôler la barre du milliard du DH. À ce niveau, la palme d'or revient à CNIA Saada, qui est parvenue à doubler son rendement technique, grâce à une meilleure maîtrise des charges techniques d'exploitation.
IMMOBILIER
En attendant le 2e semestre...
Être une grosse capitalisation boursière ne veut surtout pas dire que l'on apporte une contribution positive aux performances du marché. L'illustration parfaite de cette thèse en est le secteur immobilier qui compte certaines grosses cylindrées de la cote et qui a pourtant constitué un frein à l'évolution des bénéfices du marché. La capacité bénéficiaire de ce secteur affiche en effet une baisse de 21% à 819 MDH seulement au terme du mois de juin dernier. Mis à part le groupe Alliance dont le résultat net part de groupe s'est apprécié de 15%, l'ensemble des autres sociétés de ce compartiment affichent des baisses significatives de leurs bénéfices, à commencer par Addoha qui a perdu 30% de bénéfices comparé à juin 2010. À l'origine de cette contre-performance du secteur, le fait que les promoteurs ont jusqu'ici investi dans la mise en chantier de projets dont les retombées sont attendues avec la commercialisation des projets finis, courant ce second semestre. En attendant, malgré de fortes hausses du chiffre d'affaires des promoteurs cotés (+16% à 5,8 milliards de DH), il faut souligner la chute drastique des indicateurs opérationnels. En effet, impacté par la lourdeur des investissements du premier semestre, le résultat d'exploitation du secteur a perdu 21%.
CIMENTS
À marché en surcapacité, impacts différenciés
Au premier semestre 2011, le marché du ciment progresse de 7,2% en termes de volumes de ciment vendus. Ce qui semble être de bon augure pour les performances des acteurs du marché, cache en réalité une surcapacité de production estimée à 4 millions de tonnes, un surplus qui n'a pas manqué de grever les résultats des trois principaux acteurs de ce secteur. Par ordre croissant de performance, se situe celle de Holcim qui fait ressortir des indicateurs en pente baissière. Le chiffre d'affaires s'est ainsi situé à près de 1,81 milliard de DH, accusant une baisse de 8,16% par rapport au premier semestre 2010. Idem pour le résultat d'exploitation et du résultat net qui, en régressant respectivement de 22,67% et 15,88%, semblent avoir pâti du renchérissement du prix des combustibles, mais aussi d'un positionnement sur des marchés éloignés des centres de production. Il en résulte un effet-volume qui s'est répercuté sur les coûts de transport. En second rang du compartiment, vient Lafarge, qui a vu s'inscrire, à l'instar de Holcim, tous ses indicateurs à la baisse. Ce léger recul aurait être plus accentué si ce n'était l'effort consenti par le groupe dans le sens d'une optimisation de son outil industriel. Cette politique a permis, outre la maîtrise de certains coûts, de dégager des gains de productivité, qui peuvent paraître sinon providentiels, du moins étonnants, au regard de la conjoncture. Enfin, Ciments du Maroc, seul opérateur à pouvoir se targuer d'avoir fait apprécier quelque peu ses résultats, en comparaison avec le premier semestre de l'année dernière. Cette bonne performance trouve son origine essentiellement dans la modernisation de l'usine de Marrakech et la mise en service de l'usine d'Aït Baha. Ainsi, demeurent en suspense bien des interrogations sur les effets, à terme, d'une surcapacité qui semble à la fois ne pas être prête d'être résorbée, ni même de se contracter.
CHIMIE ET PARACHIMIE
Les engrais limitent la casse
Evoluant dans un contexte conjoncturelle délicat, le secteur de la chimie a clôturé le premier semestre 2011 sur une évolution mitigé de ses indicateurs comptables. D'un côté, les revenus des sociétés du secteur se sont inscrits en hausse de 14%, profitant notamment de l'amélioration des écoulement de la SNEP. En parallèle, le renchérissement des prix des matières premières ont induit à une chute de 12% de la capacité bénéficiaire. Par valeur, c'est sans conteste la société chérifienne d'engrais qui tire son épingle du jeu, profitant de la hausse vertigineuse des cours des engrais. Dans ce contexte, SCE multiplie ses bénéfices par 4,5 à fin juin dernier et se positionne aujourd'hui dans le peloton des sociétés cotées qui ont le plus amélioré leurs indicateurs sur ce semestre. En revanche, lourdement impacté par ses efforts d'investissements, SNEP n'a pas pu inscrire l'évolution de ses bénéfices dans la même tendance que celle de ses revenus. Le résultat net de la filiale du groupe Chaabi a en effet accusé une baisse de deux tiers au niveau de sa capacité bénéficiaire.
INFORMATIQUE
Mitigé !
Ayant longtemps fait les beaux jours de certains spéculateurs, le secteur informatique semble marquer le pas au terme du premier semestre dernier. En effet, les valeurs de ce compartiment ont clôturé la période étudiée sur une piètre performance. La capacité bénéficiaire du secteur s'est réduite de moitié (-44,21%). À ce niveau, seules Microdata, M2M et Involys parviennent à améliorer leurs indicateurs alors que Disway, jusque-là véritable locomotive du secteur, a vu ses bénéfices chuter de 43,7%. Dans le rang des bons élèves, Microdata décroche la palme d'or. Le distributeur clôture son semestre sur un gain de 20% de résultat malgré une légère baisse de ses indicateurs opérationnels, profitant notamment d'un bilan de change positif. Involys sort également du lot en renouant avec les bénéfices après avoir enregistré à fin juin 2010 un déficit de 1,3 MDH. En revanche, HPS a vu ses bénéfices s'écrouler après une baisse de 90% suite à la hausse des charges d'exploitation et à la dégradation du bilan de change. Pourtant, commercialement, la firme de Mohamed Horani a doublé ses revenus comparativement au premier semestre 2010 et a permis au secteur de réduire l'impact de la baisse des revenus de Disway (-20,6%) et IB Maroc (-11,9%). Au final, le chiffre d'affaires global n'aura baissé que de 10% pour se maintenir au dessus de la barre symbolique du milliard de DH.
BTP
Les BTP en cure de redressement
Quand un marché s'élargit, les concurrents et les nouveaux entrants ne manquent pas à l'appel. L'essor du secteur des BTP, sur la dernière décennie, a ainsi exacerbé la concurrence des principaux acteurs du marché, tous secteurs confondus, allant jusqu'à créer une situation de surcapacité de 40% dans le secteur de la sidérurgie par exemple, intenable pour les uns, ponctuellement critique pour les autres. C'est ce qui fait dire à Ayoub Azami, Directeur Général de Sonasid, que ledit secteur est voué, à terme, à une concentration inéluctable. Dans l'ensemble, les principaux animateurs du secteur des BTP affichent des résultats plutôt mitigés, selon la filière retenue. Sonasid, par exemple, semble avoir tourné la page de 2010 (www.lesechos.ma), profitant ainsi de son leadership national et son fort positionnement à l'international, pour redresser l'ensemble de ses comptes. Elle tire aussi profit d'un effort commercial notable et d'un effet structurel dû essentiellement aux «conséquences des fêtes» sur l'amélioration de ses résultats. Ainsi, elle totalise, pour le compte du premier semestre 2011, un chiffre d'affaires de 2,75 MMDH (+27%), pour un résultat net consolidé de 92 MDH. Sur une autre filière, Aluminium du Maroc affiche des résultats à la hausse, qu'il s'agisse du chiffre d'affaires (+31,1% à 374,8 MDH), du résultat d'exploitation (13% à 39,65 MDH) ou du résultat net (12% à 34,85 MDH). Ces bonnes performances auraient être plus significatives si le renchérissement du cours de l'aluminium avait pu être répercuté sur les prix de vente. Cependant, concurrence oblige, Aluminium Maroc a dû se contenter de ce niveau de résultats plutôt satisfaisant. Dernier grand acteur du marché des BTP, et en l'occurrence le plus mauvais élève du groupe en terme d'évolution des indicateurs au regard des prestations des autres acteurs, Stokvis Nord Afriqua termine le premier semestre 2011 sur une pente baissière, du fait notamment de la réduction de ses ventes en valeur, qui se contractent de moitié, passant de 406 MDH à juin 2010 à 256,35 millions sur la même période en 2011. Enfin, les résultats de Mediaco n'ont pas encore été publiés à l'heure où nous mettions sous presse.
AUTOMOBILE
En perte de vitesse...
Rien ne va plus pour les concessionnaires automobiles cotés sur la place casablancaise. Après une année 2010 durant laquelle la chute des écoulements sur le marché national a plombé les réalisations de Auto Nejma et ses consœurs, les résultats du premier semestre font une nouvelle fois ressentir une chute des bénéfices du secteur. Le repli a en effet atteint 21,77% fixant la capacité bénéficiaire globale à 204 MDH. Pis encore, de tous les secteurs cotés, celui de l'automobile est l'un des rares où l'ensemble des sociétés affichent une performance négative sur leurs bénéfices, hormis Berliet Maroc qui a amélioré son résultat net tout en restant déficitaire. Ennakl, notamment, a perdu 40% de résultats entre juin 2010 et juin 2011 sous l'effet de la révolution du Jasmin, Auto Nejma a souffert de la baisse de régime du segment haut de gamme et Auto Hall a vu son résultat biaisé par l'alourdissement des dotations d'exploitation après les investissements réalisés ces dernières années ainsi que par un résultat financier moins prolifique qu'en 2010.
PETROLE & GAZ
Manque d'énergie
On aurait pu croire que la hausse des cours des matières premières serait favorable aux opérateurs du compartiment du «Pétrole et Gaz». Il n'en est finalement rien. La capacité bénéficiaire du secteur a en effet reculé de 44% à fin juin dernier pour s'établir à 258 MDH. Pourtant, les opérateurs du secteur ont affiché des indicateurs commerciaux en bonne forme, à l'image de la Samir qui a amélioré son chiffre d'affaires de 32% grâce à la hausse des cours du pétrole. Cependant, c'est au niveau opérations que les entreprises de ce compartiment marquent le pas. Pour le cas du raffineur, par exemple, le poids de l'alourdissement des dotations aux amortissements ainsi que la baisse de la marge de raffinage a pesé lourd sur le résultat opérationnel. Ceci s'explique, en partie, par l'impact de l'effort d'investissement en installation qu'a dû opérer Samir ces dernières années. Il en est de même pour Afriquia Gaz qui a vu son résultat d'exploitation chuter de 48% malgré une hausse de 11% de ses revenus. C'est dire que tout n'est pas rose pour ce secteur malgré une conjoncture qui semblait favorable.
SOCIETES DE FINANCEMENT
Rien ne va plus pour Diac
Après un exercice 2010 assez délicat, les sociétés de financement se sont ressaisies lors du 1e semestre 2011. Que ce soit chez les sociétés de crédit à la consommation ou celles du leasing, les indicateurs sont tous ressortis dans le vert. À commencer par la capacité bénéficiaire qui s'est amplifiée de 38,32% pour le crédit à la consommation, tirée essentiellement par la croissance du résultat net de Eqdom et surtout le redressement de la situation de Sofac. Cette dernière, après avoir enregistré un déficit de 38 MDH à fin juin 2010, a clôturé le 1e semestre sur un bénéfice de 6,1 MDH. Taslif, de son côté, a multiplié par 4 ses bénéfices après avoir subi en 2010 les effets de l'affaire d'escroquerie dont elle avait été victime. Le constat n'est pas moins réjouissant pour les sociétés de Leasing. Maghrebail et Maroc Leasing ont toutes deux amélioré leurs indicateurs, avec un léger avantage à Maghrebail qui marque une hausse de 10% de son résultat net. Au final, les sociétés des deux compartiments terminent le semestre sur une capacité bénéficiaire globale de 212 MDH. Pour Diac Salaf, le tableau est plutôt grisâtre, car à défaut de trouver un repreneur, la société enchaîne les déficits. À fin juin 2011, c'est encore 7,8 MDH de pertes qui viennent s'accumuler aux 10 MDH du premier semestre 2010.
AGROALIMENTAIRE
Lesieur en glissement
Cette année, il ne faudra pas trop compter sur le secteur de l'agroalimentaire pour booster les bénéfices de la cote. Celui que l'on considère comme secteur refuge en période de crise a, en effet, clôturé le premier semestre sur une baisse de 29% de sa capacité bénéficiaire pour s'établir à 457 MDH. Entre l'impact du renchérissement des prix des matières premières pour certaines, et l'impact des efforts d'investissements pour d'autres, toutes les entreprises du secteur ont vu leurs bénéfices chuter sauf Cosumar. Capitalisant sur la modernisation de son outil industriel dans le cadre de la stratégie Indimaj 2012, la filière sucre du groupe SNI a en effet pu rehausser de 22% son RNPG, permettant ainsi au secteur agroalimentaire de limiter la casse à -12,46% au niveau des bénéfices. Subissant de plein fouet les conditions de marché défavorables, Lesieur réalise l'une des plus mauvaises performances depuis sa cotation en Bourse. La filiale de Sofiprotéol a en effet clôturé le semestre sur un déficit de 39,7 MDH et espère désormais une reprise de la consommation de l'huile de table sur le second semestre 2011 pour limiter sa baisse de régime en fin d'année. En attendant, les sociétés du secteur devront accélérer la cadence au niveau commercial. Au terme du premier semestre, le secteur n'a pu réaliser qu'une hausse de 3,2% de son chiffre d'affaires ( 10,17 milliards de DH), ce qui ne lui a pas permis d'éviter une baisse des indicateurs opérationnels. Il est à noter qu'à ce niveau, Centrale Laitière parvient à maintenir le cap de la croissance en améliorant de 6% ses revenus (3,04 milliards de DH), tandis que Brasseries du Maroc avec une hausse de 4,25% de ses revenus, reste exposée à la baisse de régime que devraient ressortir ses comptes annuels sous l'effet de la coïncidence du mois de Ramadan avec le mois de juillet.
AUTRES
IAM s'essouffle
Les autres sociétés de la cote ont été regroupées dans le compartiments autres. Ce dernier reflète l'évolution de plusieurs autres secteurs de la cote en affichant, lui aussi, une baisse de 15% des bénéfices semestriels. À ce niveau, Maroc Telecom est sans conteste l'un des principaux contributeurs à cette contre performance. L'opérateur historique, qui a fait sa renommée sur la place grâce à sa forte rentabilité, marque cette fois-ci le pas et génère 10% de bénéfices de moins qu'en juin 2010. Cela a suffi pour faire perdre à la cote un demi milliard de DH de bénéfices que la bonne performance des sociétés comme la nouvelle recrue, Stroc Industrie, n'ont pas pu compenser. De plus, les bonnes performances commerciales de Label'Vie, par exemple, qui ont gagné plus de 1,4 milliard de DH de plus, ne se sont pas reflétées sur son résultat net en repli d'une bonne dizaine de millions de DH. Ceci étant, une entreprise se distingue particulièrement sur ce compartiment en étant parvenue à redresser sa situation déficitaire jusque-là. Il s'agit de Risma dont la capacité bénéficiaire a atteint 18 MDH après un déficit de 12 MDH à fin juin 2010, mettant ainsi à profit son bussiness modèle basé sur de lourds investissements sur les premières années d'exploitation avant de générer du profit. En revanche, Med Paper peine à sortir de ses déboires puisque la société a une nouvelle fois clôturé son semestre en déficit (-269.65 MDH).


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