Tout d'abord, je me dois de présenter toutes mes excuses aux amateurs nostalgiques des bons westerns -dont je suis- pour le détournement indélicat et peu inspiré du titre d'un des films cultes de ce genre et qui nous avait fait tant vibrer, mais aussi, tant marrer. Sachez quand même que je vous ai épargné des titres détournés encore pires et que je n'oserais même pas vous citer, tellement ils sont nuls et inappropriés. J'ai même osé m'aventurer sur notre cinéma qui tente, lui, tant bien que mal, de sortir des ténèbres. Tenez, je vais vous donner deux ou trois exemples : «À la recherche de ma loi de finances», «La place des ministres perdus», et un dernier, dont je ne suis pas du tout fier : «Il est fatigué, malade, mais il ne veut toujours pas partir». Au fond, et vous me connaissez, je n'aime pas tirer sur les ambulances, et, encore moins, sur les ambulanciers. Mais, franchement, trop, c'est trop! Je ne vous cache pas que je trouve, parfois, que nous sommes, à commencer par moi-même, un peu trop vaches avec ce gouvernement qui n'est, à mes yeux de bigleux, ni pire ni meilleur que ceux qui l'ont précédé. D'ailleurs, par sagesse ou par désespoir, je suis de plus convaincu que ce n'est plus la peine de rêver et que chaque peuple n'a que les gouvernants qu'il mérite. Traitez-moi de nihiliste ou d'aveugle ou de tout ce que vous voudrez, mais quand je vois ce que vous avez aussi vu avec moi, ces derniers jours, vous ne pourrez pas, si vous êtes normalement constitués, ne pas sauter au plafond, pour éviter de sauter par le balcon. Sincèrement, pour qui nous prennent-ils ? D'abord, ils savent, depuis toujours, que la Constitution, aussi bien la nouvelle que l'ancienne, exige que le projet de loi de Finances doit être voté avant la fin de l'année calendaire. Ensuite, ils ne sont pas sans savoir que les parlementaires des deux anti-chambres, ont, légalement et constitutionnellement, jusqu'à 70 jours pour entériner le projet. Or, quand ils ont appris, depuis plusieurs semaines, comme nous - parce qu'à mon avis de taré qui dit toujours n'importe quoi, ils ne sont absolument pour rien dans cette décision - que la date des élections parlementaires avait été fixée au 25 novembre, ils auraient pu prendre les résolutions qui s'imposent. On n'a pas besoin de sortir de Polytechnique ou de Ponts et Chaussées pour deviner que si ce projet est déposé, comme ça a été fait, le 20 septembre, et si certains malins partis, en toute bonne ou mauvaise foi, décidaient de profiter au maximum du temps qui leur est imparti, la loi de Finances 2012 ne pourrait jamais être votée AVANT la date fatidique des élections. Traduction: ça serait aux nouveaux élus et nouvelles élues du nouveau Parlement face aux nouveaux et nouvelles ministres du nouveau gouvernement de reprendre le boulot ... depuis le début. Donc, ma question bête et méchante est la suivante : «Pourquoi bon sang de bonsoir avoir déposé un projet de loi de Finances aussi tard (ou aussi tôt, parce que, vous le saviez vous aussi, ils avaient jusqu'au 20 octobre pour le faire), si c'est pour le retirer quelques minutes après ?!? Et là, mes chers amis et mes chères amies, j'en ai entendu, et vous également sûrement, des nulles et des pas digestes. Il y avait vraiment de tout et du n'importe quoi et c'était avancé par tout le monde et n'importe qui! Vous n'aviez qu'à suivre les déclarations des uns et des autres sur nos chaînes enchaînées de radio et de télé. En un mot, comme en mille, ils nous mènent en bateau. Je vous assure que même moi, qui suis peut-être un tordu, mais pas un idiot, je n'ai pigé que dalle. Enfin, si, à la fin. Mais, ça, c'est grâce à un grand ami avisé, et qui est, en plus, disons, dans le secret des dieux. Je ne vous en dirais pas plus, pour ne pas le griller, lui qui espère, un peu comme tout le monde, garder sa place dans le prochain... bateau. Vous savez, je pense que je n'ai pas besoin de vous expliquer pourquoi on a décidé de renoncer à soumettre le projet à cette session extraordinaire et néanmoins brouillonne, parce que je suis sûr que vous l'avez deviné. Par contre, l'information que je vais partager avec vous, c'est que celui qui a déposé et qui, par la suite, a retiré le projet, n'a rien décidé de lui-même... En attendant, je vous souhaite quand même un bon week-end, et vous dis, jusqu'à nouvel ordre, vivement le changement et vivement vendredi prochain.