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Délais de paiement : Au-delà de la loi, les pistes pour une meilleure gestion
Publié dans Les ECO le 24 - 11 - 2016

Dans notre dossier, dédié à l'analyse des défaillances d'entreprises en 2016, publié la semaine dernière, la problématique des délais de paiement a été confirmée comme étant une des principales raisons à l'origine de la mortalité d'entreprises. Une analyse des différents dysfonctionnements, sous-jacents à l'origine de ces blocages, laisse entrevoir des pistes à exploiter pour réduire les délais de paiement et améliorer la gestion de trésorerie des entreprises. Dans une approche benchmarking, certains modèles, exploitées à l'international, semblent être efficients et pourraient ainsi inspirer nos entreprises pour solutionner une problématique que le cadre légal peine encore à réguler.
Délais de paiement, difficultés dans la gestion de trésorerie, problèmes de liquidité voilà des problématiques qui plombent aujourd'hui le quotidien des entreprises et plus particulièrement des PME. Dans notre dossier, dédié à l'analyse des défaillances d'entreprises en 2016 publié la semaine dernière, la problématique des délais de paiement a été confirmée comme étant une des principales raisons à l'origine de la mortalité d'entreprises. Pour mieux comprendre ce phénomène et les différents dysfonctionnements sous-jacents qui sont à l'origine de ces blocages, une analyse permet de lever le voile sur les points focaux des blocages mais donne également plus de visibilité sur les pistes à exploiter pour réduire les délais de paiement et améliorer la gestion de trésorerie des entreprises. «L'allongement des délais de paiement ainsi que l'augmentation des retards dans les transactions entre les entreprises témoignent des difficultés rencontrées par ces dernières. Bien que l'économie hors agriculture se montre résiliente en 2016, les délais de paiement tendent à augmenter dans l'ensemble des secteurs et les entreprises interrogées s'attendent à une stagnation de l'activité», expliquent les experts de Coface dans une récente étude publiée en septembre dernier. Dans cette lignée, l'augmentation des délais de paiement semble avoir une incidence sur les comportements d'investissement des entreprises. «Les entreprises présentant les délais de paiement les plus longs tendent à moins investir que celles dont le délai de paiement moyen observé est de 30 jours», explique-t-on auprès de la Coface. De ce fait, les entreprises présentant des délais de paiement courts favorisent tous les types d'investissement, aussi bien de remplacement que de productivité.
Persistance des délais à rallonge
Il est un fait, les délais de paiement se dégradent. Selon les experts, l'accroissement de la part des retards inférieurs à 30 jours, pourrait s'expliquer par «l'entrée en pratique de la législation concernant les délais de paiement mise en place en 2014». Par secteur d'activité, il semblerait que les entreprises enregistrant les retards les plus longs opèrent généralement dans les secteurs de la construction et des services aux entreprises et il semblerait que l'amélioration de la situation de trésorerie des entreprises soit intrinsèquement liée au nombre de jours de retards enregistrés. Si aujourd'hui les entreprises tiennent compte des comportements de paiement de leurs clients et provisionnent les retards potentiels dans leur projection de trésorerie, il n'en demeure pas moins que les patrons s'impatientent quant à l'application effective du cadre réglementaire qui régit cette question.
Un cadre légal toujours inopérant
«Inapplicable», voilà comment la loi sur les délais de paiement avait été jugée par le patronat à l'annonce de son contenu. Mettant la question au cœur de ses priorités. Après environ trois ans de tractations, le projet a finalement été adopté par le Parlement en août dernier, donnant lieu à une réglementation qui devrait acter l'amélioration des relations commerciales. En attendant, plusieurs pistes de réflexions sont proposées parmi lesquelles l'adoption d'un «cadre juridique pour les indemnités de retard». Ce dernier, proposé par le patronat pour sanctionner «les abus en matière de délais de paiement et les difficultés d'appliquer des pénalités de retard compliquent la gestion des entreprises et grèvent leur rentabilité». Pour l'heure, des pistes d'amélioration peuvent être exploitées par les entreprises pour assurer une meilleure gestion des délais de paiement à leur niveau. Dans une approche benchmarking, certains modèles exploitées à l'international semblent être efficients et pourraient ainsi inspirer nos entreprises pour solutionner une problématique que le cadre légal peine encore à réguler.
Ireti Samuel-Oqbu
DG du département paiements, créances et trésorerie pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique à Cibank
«La digitalisation est la clé pour une meilleure gestion de trésorerie»
Les Inspirations ECO : Quelles sont aujourd'hui les principales innovations qui permettent aux entreprises de mieux gérer leur trésorerie ?
Ireti Samuel-Oqbu : Une tendance clé dans la gestion des liquidités est la centralisation. Dans la région Moyen-Orient & Afrique du Nord il est clair que sur ce volet l'innovation peut se révéler être un mode très efficace pour les entreprises qui ont besoin d'améliorer leur mode de gestion de trésorerie et de liquidité. Ce mode de gestion permettrait donc aux entreprises de consolider leur liquidité et de consolider les paiements en un seul endroit et à la fois de réduire les coûts liés à la mobilisation de ressources humaines pour gérer le processus. D'autre part, une deuxième innovation consiste à automatiser et à s'assurer que l'entreprise tende davantage vers la politique du «zéro papier». En effet, toutes les opérations et transactions faites avec le papier se révèlent beaucoup plus coûteuses et maximisent les risques de fraude. Dans un troisième temps, l'innovation dans la gestion des liquidités consiste également à digitaliser les canaux d'interaction avec la banque. L'entreprise doit dans ce sens veiller à ce qu'elle ne traite pas avec les banques par le biais de documents papier. Toujours dans ce souci de mieux maîtriser les modes de gestion de liquidité et de trésorerie, les entreprises doivent veiller à ce que leur système comptable soit intégré afin que toutes les informations en ressortent et de manière très structurée. Concrètement, l'automatisation et l'utilisation du digital sont les principaux moyens d'innovation. Dans ce même ordre d'idées, les entreprises peuvent également utiliser tous les types de paiement disponibles. Elles peuvent également s'intégrer avec des partenaires pour offrir davantage de possibilités de paiement.
La problématique des délais de paiement constitue un réel frein pour les entreprises marocaines. Comment y faire face et comment mieux gérer les délais de paiement de ses clients ?
Il faut absolument éviter, voire bannir les paiements par chèque papier. Ce mode de paiement et d'interaction doit aujourd'hui être remplacé par des modes de paiement qui assurent une meilleure connectivité et interactivité avec la banque. Cette capacité à envoyer des informations numériques à la banque est importante. Elle permet une meilleure fluidité dans la circulation de l'information et donc un meilleur recouvrement. Par ailleurs, il faut distinguer le recouvrement interentreprises et le recouvrement B to C dans le sens où les consommateurs ont tendance à être plus «vieille école» en utilisant les modes de paiement espèce ou par chèque. La transformation des entreprises et l'adoption d'un business model, davantage orienté e-commerce, aidera les entreprises à accélérer le recouvrement en ayant recours à des modes de paiement électroniques qui permettent au client d'effectuer son paiement de manière instantanée.
Comment la fintech peut-elle aider les entreprises à assurer une meilleure gestion de trésorerie ?
Citi a établi un partenariat avec des sociétés de technologie financière. Il s'agit d'une plateforme semblable à celle utilisée pour le crowdsourcing. Ceci nous permet de mieux nous connecter avec nos clients de façon à les aider à mieux gérer leur liquidité. Concrètement, il s'agit pour nous de faire du paiement différé. Nous, en tant que banque, nous payons leurs fournisseurs et en récupérant le paiement en différé. Les fournisseurs de nos clients ainsi que nos clients s'inscrivent ainsi sur cette plateforme et de son côté la banque s'engage à fournir un paiement anticipé aux fournisseurs. Cette plateforme relie notre client qui est l'acheteur à de nombreux fournisseurs, cela signifie que ces fournisseurs peuvent être payés immédiatement sans que notre client n'ait besoin d'effectuer le paiement, ce qui lui permet de réserver sa liquidité. D'autre part, pour les clients qui ont des liquidités excédentaires, nous leur proposons de payer leurs fournisseurs plus tôt et en retour nous leur faisons une remise qui est souvent plus importante que les intérêts que nous appliquons. C'est une façon intelligente de gérer les liquidités des entreprises.


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