600 millions de nouveaux emplois d'ici 2022. C'est le défi que l'organisation internationale du travail (OIT) appelle à relever dans son rapport annuel 2011 sur les tendances mondiales de l'emploi. Le document publié cette semaine stipule que c'est en augmentant le nombre d'emplois que les économies mondiales seront en mesure de générer une croissance durable et de préserver la cohésion sociale. L'OIT reconnaît d'ailleurs les efforts en matière d'éducation et de santé, qui ont été réalisés dans le nord de l'Afrique, en dépit de la persistance de certaines problématiques. Citons parmi elles l'inégalité et l'exclusion, à travers «la discrimination de genre, de grandes disparités régionales dans le développement économique dans les pays et l'accès inégal aux services». Ce sont autant de facteurs qui ont notamment été à l'origine des révolutions du printemps arabe qui, comme le souligne l'organisation, témoigne du désir des jeunes «d'entrevoir de meilleures perspectives d'avenir, notamment sur le marché de l'emploi». Seulement voilà, le risque de propagation de ces révoltes inquiète les dirigeants de l'OIT. Cette inquiétude, si elle est avérée, devrait par conséquent limiter la croissance de manière globale, mais également au niveau des économies développées, ajoute le document, qui explique qu'un tel recul aurait «des effets déprimants sur les revenus provenant des exportations de pétrole et de gaz naturel». C'est justement là où le bât blesse pour les pays nord-africains : avec la 3e croissance démographique la plus élevée dans le monde, ces pays n'auront pas l'occasion de «profiter des cercles vertueux de création d'emploi et de développement économiques», comme l'imagine l'organisation mondiale. Le taux de chômage des jeunes reste par conséquent très élevé. Après une lente baisse entre 2000 et 2008, le taux augmentait pour atteindre 9.6% en 2010 et 10.9% en 2011. En 2012 le taux de chômage des jeunes pourrait atteindre 11%.