Un baril à 100 dollars, c'est possible dans les prochaines semaines, contre à peine 60 dollars prévus par notre loi de Finances. Que faire alors face aux nouvelles donnes de la géostratégie ? Donald Trump menace matin et soir l'Iran d'une guerre pour défendre ses protégés du Golfe arabe, ce qui fait surchauffer les prix et les a déjà fait grimper de 10 à 15 dollars par baril sur les six derniers mois. Cette courbe ascendante des cours sur le marché du Brent persiste en dépit d'une pression américaine sur les principaux producteurs, sans laquelle les cours atteindraient des niveaux hallucinants. Avec une tension continue sur le Venezuela, imaginez un instant ce qui se passerait si une guerre se déclenchait en Iran avec toutes les conséquences que cela suppose. Maintenant, les Etats-Unis a ses propres intérêts et a énormément appris de l'expérience en Irak. Une aventure guerrière serait économiquement un suicide avec un baril atteignant les 200 dollars, et politiquement coûteuse puisqu'il faudrait pas moins de 500.000 hommes pour envahir un pays comme l'Iran, dont des milliers de morts américains, ce que ne pourrait se hasarder à faire Trump pour les beaux yeux de ses «alliés», mais dans cette ambiance de tensions et d'incertitudes, les barils continueraient à fluctuer dans une marge de 20 à 25 dollars le baril. Le Budget marocain pourrait subir de plein fouet cette conjoncture internationale défavorable. Il faut rappeler que chaque dollar, dans la structure du prix du pétrole, coûte 60 millions de dollars, soit un surcoût de 600 millions de dollars pour un renchérissement de seulement 10$ dans le cours du baril sur les marchés internationaux. Et afi n de mieux illustrer ce désastreux impact sur l'économie marocaine, ce que le Maroc perd dans cette fluctuation moyenne sur l'année de 10$ est équivalent à l'enveloppe encaissée par l'Etat en cédant 6% de ses parts de Maroc Telecom. Pas évident d'être ministre des Finances au Maroc !