Le Maroc a suivi les élections chez son voisin du Sud avec attention. Les relations avec la Mauritanie connaissent des soubresauts depuis quelques années; est-ce la fin d'un cycle? Mohamed Ahmed Ghazouani est le président avec lequel notre pays devra désormais composer. Son prédécesseur, Mohamed Ould Abdelaziz, a eu le mérite de respecter la Constitution de son pays en refusant d'aller au delà de deux mandats, quoique son successeur n'est que son ancien ministre de la Défense, ami et compagnon de formation à l'école militaire de Meknès. Cela rappelle un certain Abdelaziz Bouteflika, dont la soupe des académies militaires marocaines n'a pas atténué son hostilité envers le Maroc. Bouteflika et Ould Abdelaziz n'ont jamais renvoyé l'ascenseur au Maroc; au contraire, ils lui ont toujours mené la vie dure. Quid, alors, de Ghazouani ? Sa proximité avec l'ancien président et sa participation aux décisions les plus hostiles au Maroc ne présagent rien de bon. En revanche, il faut espérer que son poste de président, qui lui confère les pleins pouvoirs, modérera ses positions et nous réservera une bonne surprise. D'ailleurs, des observateurs qui le connaissent bien affirment que l'homme garde la même distance avec Alger et Rabat. Une position qui nous arrange et qui nous garantit au moins une neutralité positive, au lieu d'un alignement affiché sur les thèses séparatistes, au cours de la dernière année. C'est pourquoi le Maroc a déjà préparé sa copie pour tourner définitivement la page Ould Abdelaziz. En effet, la diplomatie se démène et on verra bientôt Nasser Bourita à Nouakchott car le succès récemment rencontré par la diplomatie marocaine, notamment en Amérique latine, devrait être renforcé sur notre continent et en premier lieu au Maghreb, surtout en Mauritanie. On ose donc espérer que l'avenir sera meilleur et que la position du Maroc ne sera plus entravée par ses voisins, en attendant d'y voir plus clair du côté d'Alger.