Sahara: Le plan marocain d'autonomie est la "meilleure option'' pour l'avenir de la région (députés britanniques)    AG de l'ONU: Le Maroc se félicite de l'adoption de la résolution soutenant l'admission de l'Etat de Palestine comme membre à part entière des Nations Unies    Subvention de 2,5M$ des Etats-Unis contre la traite des êtres humains au Maroc    San Francisco : Ghita Mezzour rencontre les responsables d'OpenAI    Yassine Laghzioui : "L'écosystème panafricain a besoin d'échanges"    Bourse : les Morocco Capital Markets Days à Londres    Sahara : des députés britanniques estiment que le plan d'autonomie est la 'meilleure option'' pour la région    Eliminatoires Mondial féminin U17 : Le Maroc bat l'Algérie 4-0 au 3e tour aller    Sénégalais coincés dans le désert marocain: Le Consul du Sénégal à Dakhla dément formellement l'information    Covid-19: vingt-six nouveaux cas (Bulletin hebdomadaire)    New York: Le Maroc élu vice-président du Forum de l'ONU sur les Forêts    Abderrazzak Mennioui : "Somacan veut changer l'image du cannabis"    Investiture de trois nouveaux membres de l'Académie du Royaume du Maroc    Caftan Week 2024 : un voyage dans l'histoire et l'artisanat du caftan à Marrakech    Eliminatoires Mondial féminin U17: Le Maroc bat l'Algérie 4-0 au 3è tour aller    Mawazine 2024 promet "une nuit inoubliable avec Nicki Minaj"    Transport ferroviaire : Une nouvelle ligne ferroviaire Casablanca-Béni Mellal dans le pipe    Bourse de Casablanca : Clôture en territoire positif    Transition verte : comment Attijariwafa bank aborde les risques financiers liés au climat ?    Urgent / Finale RSB-Zamalek : Le TAS rejette la requête suspensive algérienne    L'attaquant français, Kylian Mbappé, a officialisé, vendredi, son départ du Paris Saint-Germain (PSG) en fin de saison après sept ans passés au club parisien.    Ayoub El Kaabi le goleador du Pirée    Débat au Parlement britannique sur la marocanité du Sahara    Gaza : Josep Borell dit STOP à la vente d'armes à Israël    Golfe : le visa unifié de la zone entrera en vigueur début 2025    L'Etat condamné à indemniser une victime du vaccin AstraZeneca    Le temps qu'il fera ce vendredi 10 mai 2024    Namibie. La sécheresse décime les lions du désert    A Séoul, un marocain dédommagé pour traitement inhumain    Sénégal. Un plan national de prévention des inondations    Tchad. Idriss Déby Itno président    SIEL 2024: La FM6E participe avec des activités éducatives et interactives    SIEL-2024 : sept instances constitutionnelles participent avec un pavillon commun    Le Festival International du Film de Dakhla réaffirme son identité africaine    Humour. Bassou Mohammed et Asmaa El Arabi à COMEDIABLANCA    M. Bourita reçoit une délégation péruvienne du gouvernement régional de Piura    Afrique du Sud: La cour constitutionnelle examine une requête sur l'éligibilité de Jacob Zuma    Lancement d'une plateforme digitale pour les demandes de "carte de personne    Météo: les prévisions du vendredi 10 mai    Migration irrégulière : 133 candidats interceptés au sud-ouest de Tan-Tan    Préparatifs JO-2024 : Chakib Benmoussa préside une séance de travail avec le CNOM    Maroc : un record de 1,3 million d'arrivées touristiques en avril 2024    Hajj 1445: Le ministère a mobilisé les ressources nécessaires afin de garantir l'exécution optimale des missions de la délégation sanitaire marocaine (Ait Taleb)    La coopération avec le Maroc est exemplaire et en pleine expansion    Omar Hilale : « L'initiative royale est ambitieuse par son objectif ultime de stabilité et de développement durable »    L'OIM facilite le retour de 161 migrants gambiens depuis la Tunisie    Cinéma d'animation: Coup d'envoi à Meknès du 22e FICAM    Bilan d'étape de l'action gouvernementale: L'opposition alerte sur les lacunes    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les ménages s'enfoncent
Publié dans Les ECO le 16 - 09 - 2010

L'Etat a besoin des bas de laine des ménages pour sortir de l'impasse du budget. Mais cette solution est-elle aujourd'hui viable ? Car on a beau insister sur l'importance d'une dynamique de consommation interne, ou encore sur celle de la mobilisation de l'épargne longue, il est difficile de pronostiquer une réussite pour cette quête des officiels, la faute principalement à l'endettement des ménages. En effet, l'acte d'acquérir une maison, de changer de voiture ou d'acheter un bien électroménager... ne se passe plus de nos jours sans faire appel à des établissements de financement. Surtout lorsque l'on sait que ces institutions, y compris les banques, ne lésinent pas sur les moyens promotionnels pour convaincre les plus réticents. Or, «consommer d'abord et payer ensuite» n'est à présent plus un modèle gagnant. D'un simple sondage auprès de quelques salariés, du privé ou du public, il s'avère que le niveau d'endettement a atteint, au fil des années, des proportions inquiétantes. «Une fois tous les prélèvements de mes traites effectués, mon compte est à sec dès les premiers jours du mois», témoigne un cadre, appartenant, pourtant, à une classe sociale que l'on pourrait classer comme moyenne. À partir de ce constat une question s'impose : faut-il tirer la sonnette d'alarme ?
BAM rassure... mais !
Pour Bank Al-Maghrib, le bilan de l'endettement pour le compte de l'année 2009 n'est pas alarmant. «La dette bancaire des ménages a décéléré par rapport à 2008», explique le régulateur. L'encours des crédits accordés aux ménages s'est, en effet, inscrit en hausse de 12,4% à fin 2009 contre 15% une année auparavant, s'établissant à 197,8 MMDH. BAM va même plus loin et compare le niveau d'endettement bancaire au Maroc avec celui de pays comme la France, l'Espagne et le Royaume-Uni. Rapporté au PIB, l'endettement des Marocains ressort ainsi à 27%, contre respectivement 51%, 84% et 98% pour les trois pays européens. Mais, ce rapprochement est-il bien logique ? Il faut, d'abord, préciser que ce niveau de hausse de 12,4% a été enregistré dans un contexte où même les professionnels reconnaissent un durcissement de leurs conditions d'octroi de crédits (conjoncture actuelle oblige). D'autant plus qu'en regardant de plus près l'historique de l'évolution des dettes bancaires, notamment depuis 2006, l'ampleur de l'aggravation du niveau d'endettement se confirme. En effet, à cette époque, l'endettement global des ménages s'établissait aux alentours de 120 MMDH. Aujourd'hui, ce volume a gonflé de 60%, sans pour autant que le revenu du Marocain ne suive. Des petites réformettes ont, certes, été initiées, mais sans être suffisamment compensatoires.
Pour le seul cas du Smig, par exemple, et en dépit des derniers relèvements instaurés par le gouvernement, son évolution depuis 2006 ressort inférieure à 34%, passant de 1.659 DH à 2.213 DH. Même constat si l'on considère le revenu brut par habitant dont la hausse frôle à peine les 25% depuis 2006 toujours, d'après les dernières statistiques disponibles auprès du HCP. Au final, «le taux d'endettement, correspondant au rapport entre le montant moyen de prêt par dossier et le revenu annuel moyen du débiteur, s'est établi en moyenne à 28% en 2009, soit 5 points de plus par rapport à l'année précédente», reconnaît BAM. C'est dire que la tendance actuelle plaide, à terme, pour «une asphyxie» des ménages. D'ailleurs, l'autorité de supervision recense déjà que certaines catégories de la population sont devenues aujourd'hui dépendantes des sociétés de financement. Les ménages dont le salaire annuel est inférieur à 36.000 DH, par exemple, affichent un taux d'endettement de 49%. Ce qui était censé être une solution pour faire face à des dépenses exceptionnelles est donc devenu une source de financement inévitable. Rien que pour le crédit à la consommation, «l'encours moyen par dossier est de 27.000 DH en 2009, contre 22.600 DH l'année précédente», rapporte la direction de la supervision bancaire au sein de Bank Al-Maghrib. Cette hausse est loin d'être exceptionnelle puisque depuis 2006, où la moyenne se limitait à 19.000 DH, elle marque une progression globale de 30% sur cinq années. Ce qui témoigne de l'appétit grandissant des ménages en matière de consommation, mais surtout de crédit. Tant mieux, diront certains, car cela leur permet d'améliorer leur niveau de vie ! Mais à quel prix cela doit-il se faire ? Le rythme actuel devra forcément ralentir et ce, sans manquer d'impacter le niveau de consommation globale du pays.
Et l'épargne en pâtit
Il est clair que favoriser la consommation via l'endettement est devenu problématique. La situation actuelle de l'endettement amène à se demander comment les autorités parviendront à convaincre les Marocains d'épargner, qui plus est, à long terme. Les ménages arrivant à peine à couvrir leurs besoins, il ne restera plus grand chose pour l'épargne. Les derniers chiffres du HCP démontrent bien la tendance baissière du taux d'épargne. Celui-ci s'établissant à 29,7% en 2006 a reculé à 25,1% au terme de l'année 2009. Pis, en 2010 et 2011, il devrait continuer sur un trend baissier selon les prévisions du département de Lahlimi. Est ainsi prévu un taux de 24,8% puis 24,1% respectivement pour les deux exercices. Certes, la réflexion est entamée depuis plusieurs mois sur les moyens à mettre en œuvre pour favoriser l'épargne, cette dernière devant constituer une source de financement pour les investissements du Royaume. Or, aujourd'hui il paraît clair que cette volonté revient à résoudre une équation à trois variables, à savoir l'épargne, la consommation et l'endettement. À défaut, l'Etat devra inéluctablement se tourner vers d'autres sources de financement pour maintenir la dynamique de croissance actuelle. Cette hypothèse n'est, semble-t-il, pas omise par le gouvernement (Voir article ci-contre) . Salaheddine Mezouar compte d'ailleurs prendre son baton de pèlerin pour évaluer le marché international et envisager toutes les options possibles pour financer l'effort d'investissement public prévu en 2011.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.