Depuis quelques années, Safi renoue avec des manifestations culturelles de haut vol. Et ce n'est que justice puisque la ville et son hinterland constituent d'après un concept affiné par Dr Saïd Laqabi comme le Little Morocco en référence à ses quartiers des villes américaines qui regroupent dans un espace/temps étroit la condensation culturelle de tous les immigrants d'un pays (ex-Chinatown, Little Italy...). Safi est, selon cet écrivain, un creuset regroupant dans une aire arabo-musulmane des composantes amazighe, séfarade, européenne, africaine-subsaharienne et andalouse. Dans cette perspective, la ville se structure autour de plusieurs lieux et manifestations liés aux composantes culturelles qui sont les siennes. Ainsi cette année a connu la tenue entre les 12 et 15 juillet de la 2e édition du Festival Amwaj Assafi qui a drainé chaque soir plus de 60.000 spectateurs à la Place Moulay Youssef. Quelques semaines après, une vingtaine de diplomates en visite à Safi en ont redécouvert le passé diplomatique et consulaire. Durant l'année, des activités sont programmées au sein de l'Alliance française qui est devenue au fil du temps un réel carrefour. Sans oublier l'apport significatif du Café littéraire de Safi. Fatna Gbouri et sa peinture naïve D'un autre côté, les médias marocains et étrangers commencent à s'intéresser aux artistes locaux et surtout au travail de Fatna Gbouri et à sa peinture naïve. D'autres manifestations agrémentent la scène culturelle et artistique de Safi avec des projets prospectifs. À titre d'exemple, le projet du Musée de la mer qui sera une structure de préservation de la mémoire maritime, de vulgarisation scientifique et d'animation touristique. Plus proche, l'idée d'un tremplin pour les jeunes musiciens est en cours de finalisation pour permettre à plusieurs troupes de se perfectionner aux métiers de scène. Plusieurs émissions et films ont été tournés à Safi ces derniers temps (Escales maritimes...), mais le plus sympathique programme revient à la symphonie de la AITA tournée à Dar Baroud sous la houlette du cheikh Jamal Zerhouni. Enfin, la bonne nouvelle concerne le domaine du livre avec le lancement en mai dernier de la maison d'édition Asteria. Déjà plusieurs collections à son actif : un recueil de nouvelles de Kenza El Bazi (16 ans) «Sortie d'école» et les souvenirs de l'ex-ministre et universitaire Aziz Hasbi «Le lit dans la valise».