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2012, le crash
Publié dans Les ECO le 08 - 06 - 2012

«J'espère que nous nous trompons». Cette déclaration d'Ahmed Lahlimi lors de la présentation des prévisions économiques de son département en dit long sur ce qui attend l'économie marocaine pour le reste de cette année. En effet, le Haut-commissariat au Plan (HCP), qui tablait en début d'année sur un taux de croissance de plus de 4% pour 2012, a revu nettement à la baisse ses perspectives. Aujourd'hui, on parle d'une croissance limitée à 2,4% seulement. «En 2011, nous tablions sur un peu plus que 4% et le Maroc a réalisé 5%. J'espère que ce scénario se répétera cette année», ajoute Lahlimi. Il faut dire qu'à la mi-exercice, les craintes exprimées par les économistes en début d'année se confirment petit à petit, au point que le HCP s'aligne désormais sur les perspectives annoncées auparavant par le Centre marocain de conjoncture, que beaucoup avaient à l'époque qualifié de pessimistes. Même le gouverneur de la Banque centrale, à l'occasion de la tenue de la dernière réunion du conseil de cette institution, avait prédit un taux de croissance de 3%, au meilleur des cas.
Exercice des plus compliqués
Le HCP confirme donc le constat selon lequel l'année 2012 serait l'une des plus difficiles pour l'économie marocaine depuis plusieurs années. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, la conjoncture économique chez nos partenaires étrangers n'est qu'un point marginal qui vient enfoncer le clou. En effet, si en 2012 la croissance sera au ralenti, c'est principalement en raison de la situation du secteur agricole. Ce dernier devrait en effet voir sa valeur ajoutée fléchir de 9,3% en raison du recul de la production des cultures céréalières de 42,8%, par rapport à son niveau de 2011. Dans ce contexte, ce sera le secteur non agricole qui devrait limiter la décélération de la croissance de l'économie. En effet, le HCP considère le non agricole comme l'échappatoire, tout en soutenant fortement la croissance. Celui-ci devrait ainsi réaliser une croissance de 4,3%, limitant ainsi l'impact de la saison agricole sur l'économie. Cependant, cette prévision est à prendre avec modération. Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au Plan précise que cette performance est attribuable à la dynamique prévue des investissements publics ainsi qu'au maintien de la demande interne. Parallèlement, il souligne que les prévisions annoncées partent de l'hypothèse que l'Etat concrétise le budget validé dans la loi de finances. Or, avec le retard dans l'adoption de la loi de finances, beaucoup d'économistes doutent encore aujourd'hui de la capacité de l'Etat à réaliser l'ensemble des investissements prévus. Le Centre marocain de conjoncture a déjà fait savoir, dans une précédente note, qu'il s'attendait à ce que les investissements budgétisés ne se concrétisent qu'à hauteur de 50% cette année.
La croissance otage du budget de l'Etat
De plus, la problématique de compensation, qui a induit à la consommation de 80% du budget qui lui était consacré sur les cinq premiers mois de l'année seulement, appellerait le gouvernement à trouver des sources pour financer le surplus. La récente hausse des prix à la pompe ne permettra pas, de l'avis même des officiels, de compenser l'écart. Du coup, un arbitrage délicat s'impose : Soit pomper dans les budgets de consommation de l'Etat et ceux des investissements pour renflouer la Caisse de compensation, en attendant sa réforme, soit laisser faire au risque de voir le déficit budgétaire exploser. Selon le chef du gouvernement, si cette option est retenue, elle impliquerait un déficit de 7,5% du PIB en fin d'année, niveau impactant directement la crédibilité du Maroc vis-à-vis de ces partenaires internationaux. De ce fait, c'est le premier arbitrage qui est en phase d'être concrétisé. Selon Abdelilah Benkirane, il a d'ores et déjà été décidé de réduire la consommation de l'administration publique, ce qui devrait permettre d'économiser près de 5 MMDH dans le budget de l'Etat, et même si officiellement, on parle d'engagement à maintenir le cap des investissements publics, force est de constater que le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de puiser dans le budget qui leur est réservé pour combler le surplus. L'une et l'autre mesures ne manqueront donc pas d'impacter lourdement la dynamique de la demande interne, ce qui remet nettement en cause les prévisions du HCP basées sur la concrétisation du budget tel qu'il a été présenté dans la loi de finances 2012. En d'autres termes, si les 2,4% de croissance prédits par le HCP sont les plus pessimistes qu'il aura publiés, il n'en demeure pas moins que l'on pourrait s'attendre à pire, la faute à des finances publiques au plus mal.
Quid de 2013 ?
Faut-il attendre mieux de 2013 ? En tout cas, le HCP est resté optimiste pour le prochain exercice. Celui-ci devrait voir le Maroc afficher une croissance de 4,3%, grâce notamment à une reprise de l'activité primaire de 5,8% et au maintien du dynamisme des activités non agricoles. «Celles-ci s'inscriraient cependant sur un sentier de croissance en léger ralentissement, passant de 4,3% en 2012 à 4,1% en 2013», relativise tout de même l'institution. Les activités du secteur secondaire dégageraient une valeur ajoutée en progression de 4,9% au lieu de 4,4% en 2012 et celles du secteur tertiaire de 3,7% au lieu de 4,2%. Ceci dit, ce sera une nouvelle fois la demande intérieure qui portera les espoirs de la croissance pour 2013. À ce titre, les prévisions font ressortir une contribution de la demande intérieure à la croissance qui s'élèverait à 6,2 points en 2013 au lieu de 3,5 points en 2012. Le HCP explique que cette amélioration ferait suite à l'augmentation de la consommation des ménages de 4,5% en volume au lieu de 2,3% en 2012, de celle des administrations publiques de 3% au lieu de 12,5% et de la hausse de la FBCF (Formation brute du capital fixe) de 7,1% après avoir enregistré 5,2% une année auparavant. Par ailleurs, selon le HCP, ce dynamisme de la demande intérieure, particulièrement de la consommation des ménages, associé à la persistance des prix du pétrole brut à des niveaux élevés (110 $/baril), exerceraient une certaine pression sur les prix intérieurs, et ceci malgré l'hypothèse de reconduction des dépenses budgétaires de compensation. L'inflation, mesurée par le prix implicite du PIB, passerait de 2,1% en 2012 à 2,6% en 2013.


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