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Les achats, arme de compétitivité
Publié dans Les ECO le 20 - 06 - 2012

«Il est fini, le temps où l'on pouvait annexer cette direction à la tutelle de la direction financière ou industrielle». C'est en ces termes que résume Adil Alouani, directeur achat de BIM Stores Maroc, l'importance qu'occupe aujourd'hui la fonction achat dans l'entreprise. Il faut dire que les mutations qu'ont connues les marchés, avec des prix de matières premières et de fournitures qui ne cessent d'augmenter, ont relevé d'un cran l'importance de cette fonction pour l'entreprise. Selon un sondage effectué par Epitaphe, 38,5% des directeurs achats au Maroc rapportent que leur fonction est aujourd'hui rattachée à la direction générale de leur entreprise. En d'autres termes, les entreprises marocaines commencent à accorder à la fonction l'importance stratégique qu'elle revêt. Il faut dire qu'il est aujourd'hui question d'assurer la rentabilité de l'entreprise via une optimisation des achats, dans un contexte conjoncturel des plus difficiles. C'est d'ailleurs un enjeu que semblent avoir surtout assimilé les multinationales, alors que les entreprises nationales commencent à peine à suivre la tendance. Aussi, les PME marocaines semblent pour leur part toujours réticentes. «On ne peut imaginer le nombre de marchés que ratent ces petites entreprises faute d'être compétitives», déplore Mehdi Bensghir, directeur des achats Maroc du groupe Sanofi. En effet, l'enjeu de la compétitivité, tant décrié ces derniers temps par les PME elles-mêmes, passe également par une optimisation et une meilleure gestion de leurs achats. C'est notamment le cas pour les PME industrielles, qui peuvent avoir des coûts d'achats représentant plus de la moitié de leurs charges ou encore les entreprises opérant dans des secteurs fortement concurrentiels, où la pression sur les marges se fait pesante. C'est donc clairement un enjeu primordial pour les PME, dont la sensibilité à la gestion des coûts est des plus importantes.
Préserver ses marges
Comment une fonction comme celle des achats peut-elle donc s'avérer cruciale pour assurer la rentabilité d'une entreprise ? «Notre adage marocain le décrit bien : le gain passe avant tout par l'achat», rétorque d'emblée Alouani. Cet avis est d'ailleurs partagé par les «acheteurs» sondés dans l'étude d'Epitaphe, puisque 77% d'entre eux considèrent le gain comme l'objectif final de la fonction achat. Pour ce faire, les professionnels plaident pour l'entretien et l'encadrement de la relation avec les fournisseurs stratégiques de l'entreprise et en faire une priorité, afin d'assurer un moindre coût à l'achat. Une professionnalisation de la fonction achat, en lui dédiant entre autres une direction à part entière, est donc une condition sine qua non pour que l'entreprise puisse atteindre l'objectif d'une optimisation de ses achats. Dans la pratique, les professionnels sondés rapportent que la tendance dans les entreprises marocaines est à la réorganisation de leurs services et à l'optimisation des flux administratifs. «Certains sont partis encore plus loin et s'investissent dans l'innovation, lançant des projets de e-procurement par exemple», relèvent les rédacteurs de l'étude. Ces derniers déplorent en revanche que l'optimisation des achats ne rime pas encore avec le développement durable, puisque seuls 19% des sondés en parlent comme d'une priorité.
De nouveaux outils se developpent
Sur un autre registre, 19% des directeurs des achats sondés optent pour l'externalisation des achats, ou encore pour le e-sourcing ou le e-procurement pour gagner en productivité. Cette option est principalement le fruit de la volonté des acheteurs de disposer du temps nécessaire pour assurer des tâches à plus forte valeur ajoutée, à l'image de la veille sur la qualité et le déploiement de partenariats stratégiques, notamment avec de grands fournisseurs. D'ailleurs, le sondage a révélé que 80% des responsables des achats s'investissent davantage dans la concrétisation des partenariats avec les fournisseurs, tandis que près de la moitié veillent à la réalisation d'audits et de benchmarks réguliers. «La naissance de nouveaux outils a donné de nouvelles armes aux acheteurs, qui sont devenus principalement des cost-killers», ajoute-t-on auprès d'Epitaphe. Cette position a été renforcée par la crise économique et la course des entreprises à la conservation des marges, qui a clairement donné à l'acheteur dans la société le rôle de préserver la compétitivité, en rationalisant les coûts.
Comment choisir son acheteur ?
Si l'on parle aujourd'hui d'une faible présence de la fonction achat dans les PME marocaines, il faut dire que dans les faits, la pratique existe bel et bien. En effet, toute entreprise est amenée à gérer au quotidien son approvisionnement, soit en matières, soit en fournitures. Le défi que doivent surtout relever les PME est de structurer cette activité en recrutant un acheteur ou en instaurant une fonction achats au sein de l'entreprise. Selon les experts, cela pourrait permettre à la PME d'atteindre des objectifs allant au-delà de la gestion simple de l'approvisionnement. En effet, la fonction peut se voir assigner des objectifs de réduction des stocks ou du nombre de fournisseurs, l'amélioration de la qualité de ces derniers ou même la participation à l'amélioration des produits et processus de l'entreprise. Ceci dit, comme toute fonction dans l'entreprise, pour pouvoir tirer au maximum profit de la mise en place de cette fonction, il faut bien évidement veiller à ce que l'acheteur désigné par l'entreprise dispose d'un certain nombre de qualités. Au-delà de l'aptitude à la négociation, la PME doit également veiller à ce que son acheteur dipsose de qualités de communication, afin d'assurer une relation optimale avec les différents clients interne de la fonction. Leadership, management et compétences budgétaires sont autant d'atouts, qui viennent s'ajouter à la spécialisation par famille de produits, pour constituer les qualités de base que doit présenter un acheteur pour l'entreprise. Par ailleurs, pour les professionnels sondés par le cabinet Epitaphe, le Maroc souffre aujourd'hui d'un manque au niveau de la formation des acheteurs qualifiés et si l'on exclut les lauréats de certains masters dispensés au maroc, souvent l'entreprise se voit obligée de recruter des profils ayant étudié à l'étranger.
Mehdi Bensghir,
Directeur achats Maroc du groupe Sanofi.
«Un besoin pressant chez les PME»
Les Echos quotidien : Quelle importance accorde-t-on aujourd'hui à la fonction achat dans les entreprises ?
Mehdi Bensghir : La tendance de la fonction achat au Maroc est mitigée. D'un côté, nous avons les multinationales qui ont saisi l'importance de la fonction depuis un bon moment et qui lui accordent d'un point de vue organisationnel de l'intérêt. D'autre part, face à cet intérêt des entreprises internationales pour cette fonction, les entreprises nationales ont commencé à suivre. Cependant, ces dernières commencent à peine à s'intéresser à la fonction achat et peu d'entre elles lui accordent l'importance qu'il faut. Il faut dire que la tendance actuelle des prix a induit une forte pression sur les coûts et c'est de là que les entreprises ont capté le besoin de disposer de cette fonction avant de la créer. Nous constatons également que ceux qui ont déjà intégré cette fonction commencent même à la réorienter vers les achats indirects, en l'élargissant notamment du traitement simple des achats liés à la production vers ceux liés à tous les aspects de l'entreprise.
Quels peuvent en être les apports pour une société ?
Il en va aujourd'hui directement de la rentabilité de l'entreprise. Le fait est que les achats représentent aujourd'hui l'un des plus importants centres de coûts des entreprises. Quand on a par exemple une entreprise dont les achats représentent l'équivalent de 50% du chiffre d'affaires, économiser 1% du coût des achats revient à gagner 1% de plus de marge. C'est d'ailleurs la raison qui explique que ce sont davantage les entreprises dont les marges sont réduites qui donnent plus d'importance à cette fonction, à l'image des opérateurs de la grande distribution. Nous voyons par exemple comment BIM se comporte dans son marché en réussissant ce challenge qu'est la maîtrise des achats. Une question qu'il faut d'abord se poser en analysant l'importance accordée à cette fonction dans l'entreprise, c'est de voir son niveau de reporting. Nous avons par exemple les filiales de multinationales dont la direction des achats livre des reportings au niveau régional, puis d'autres où ce reporting a été soulevé d'un rang pour atteindre aujourd'hui même la direction générale.
Les PME doivent-elle aujourd'hui se doter d'une structure dédiée à la gestion des achats ?
Pour une PME, notamment celle opérant dans les industries, il existe un besoin pressant dans ce sens puisqu'il en va de la compétitivité de ces entreprises et on ne peut imaginer le nombre de marchés que ratent ces entreprises en n'étant pas compétitives. Plus on réagit sur les achats plus on a la latitude de réagir sur les marchés, et les multinationales semblent aujourd'hui en être convaincues.
Quels sont les défis auxquels doit faire face cette fonction ?
Parmi les principaux défis à relever, c'est l'organisationnel, surtout pour des directions qui viennent d'être mises en place. L'enjeu est en effet de démontrer la valeur ajoutée apportée à l'entreprise. Dans ce sens, ce n'est pas évident d'avoir l'appui de tout un chacun lorsqu'on vient dans une entreprise où des pratiques ont été instaurées depuis des années et qu'on implique leur disparition. Ceci sans parler des intérêts qu'avaient l'habitude d'avoir certains sans une direction des achats proprement dite. Il s'agit donc de produire des chiffres assurant de la valeur ajoutée à cette fonction tout en satisfaisant tous les clients internes de cette fonction, au sein de l'entreprise. Avec l'apparition de nouvelles tendances dans l'entreprise, avec notamment les possibilités d'externaliser des services, la fonction est même passée aujourd'hui du stade d'achat de biens à celui des services, en veillant notamment sur la négociation également des contrats des prestataires. Aujourd'hui, la fonction tend même vers la spécialisation. L'entreprise n'a pas seulement besoin de recruter un responsable des achats mais plutôt des spécialistes des achats par familles de produits et d'activités. Au Maroc, malheureusement, il y a un manque de formation dans ce sens et l'entreprise a souvent recours à l'embauche de lauréats d'écoles étrangères.


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