Eu égard aux chantiers de construction supposés accompagner la politique de la ville initiée par le gouvernement Benkirane, l'atteinte des 8% d'économie d'énergie à l'horizon 2020 peut ne pas sembler évidente. En tout cas, c'était le constat relevé par David Toledano, président de la Fédération des matériaux de construction (FMC), lors de la séance d'ouverture de la 4e édition de Bativert, hier, où ont été présents Abdeljalil Cherkaoui, directeur de l'architecture au ministère de l'Habitat, et Mohamed El Houari, directeur du pôle Energie renouvelable et efficacité énergétique au sein de l'ADEREE. Ce dernier a relevé un chiffre important. Le BTP représente en moyenne 36% de la consommation énergétique, sachant qu'entre 2010 et 2011, cette même consommation a évolué de 20%. Ce Salon, qui tombe à pic avec un événement international d'envergure, qui est le Rio +20 où les appels à l'action pour un monde plus écologique et plus social sont de mise, a été l'occasion de rappeler que «le Maroc n'a pas le temps de faire et de défaire les choses», comme l'a affirmé Toledano, mais qu'il y a nécessité d'une construction durable et équitable, tout en prenant en considération le défi que représente l'accumulation énergétique que cela entraîne. La mise à niveau des acteurs de la construction, des ingénieurs et des architectes est de ce fait une autre nécessité, comme l'a souligné Amine Bennouna, directeur du bureau d'étude Istichar et membre de l'Association marocaine des industries solaires et éoliennes (AMISOLE). Ce dernier a vivement déploré le manque de projets pilotes, à même de créer des modèles énergétiques durables pour le BTP au Maroc, ainsi que le manque de financement en ce sens. «On ne peut pas compter sur les financements du Nord, étant donné que ce n'est pas le même modèle de croissance». En tout cas, ces problématiques de modèle et de financement ont été au cœur du débat de cette 4e édition avec deux panels : «Quelle stratégie en matière d'économies d'énergie et d'efficacité énergétique des bâtiments» et «Quel avenir pour le financement vert du secteur immobilier» ? En effet, si le programme de «Code d'efficacité énergétique dans le bâtiment», lancé par l'ADEREE en est à sa phase finale de recommandations, où la consommation des ménages doit pouvoir être réduite de 40 à 73%, des experts étrangers belges et français ont été présents pour animer des panels en ce sens, tels que Philipe Pelletier, le président du plan bâtiment grenelle et Carlos Florin, architecte belge. Du côté des financements, divers acteurs ont été présents, tels que la Société d'investissement énergétique (SIE) et la BMCE, pour présenter les outils que cette dernière a mis en place pour accompagner l'investissement dans la construction verte. Qui dit «construction verte» dit aussi architecture paysagiste. Ainsi, l'Association des architectes paysagistes du Maroc (AAPM), qui existe depuis à peine une année, a été présente dans cette édition, à travers un panel consacré à la place qu'occupe l'architecte-paysagiste dans la planification urbaine.