La généralisation du RAMED ne souffre jusqu'à présent d'aucune entrave majeure, indique le département de la Santé. L'encombrement de certains guichets dédiés à l'enregistrement ne semble pas pour l'instant inquiéter le ministre de tutelle, El Hossein El Ouardi. Celui-ci a indiqué, lundi au parlement, que le nombre des bénéficiaires et de leurs ayants droits enregistre une cadence satisfaisante avec un total de 441.000 cartes distribuées jusqu'à fin septembre, alors que le nombre de demandes a atteint 1,4 million. Si les demandes d'enregistrement au sein des centres ruraux n'ont pas encore atteint les objectifs escomptés, c'est au niveau de la coordination avec le département de l'Intérieur que les efforts sont actuellement concentrés, pour permettre aux demandeurs de bénéficier de soins dans l'attente de la délivrance de leur carte. «Des réunions de suivi ont été tenues avec le ministère de l'Intérieur pour la généralisation de la connexion informatique entre les deux ministères afin d'accorder les facilités nécessaires aux malades pour qu'ils puissent accéder aux soins sans attendre la délivrance de leurs cartes», a indiqué El Ouardi dans le cadre des nouvelles mesures prises, visant à accélérer la généralisation du régime qui cible 8,5 millions de personnes. Toutefois, d'autres décisions ont été prises durant ce mois d'octobre pour améliorer les conditions d'accueil des demandeurs des cartes RAMED. C'est le cas de «la mise en place de guichets spéciaux pour les demandes, ainsi que de la création d'unités d'assistance sociale au sein des centres de santé», a ajouté El Ouardi, faisant le bilan provisoire de cette opération lancée il y a plus de 6 mois. «Un pacte pour l'hospitalisation» sera également activé conformément au règlement intérieur des CHU, au moment où le Budget 2013 prévoit la mise en place d'observatoires régionaux pour le suivi du régime, qu'il s'agisse des modalités d'accès ou de facturation. Sur un autre volet, l'Etat compte renforcer les équipes mobiles destinées à couvrir les zones enclavées, sans oublier de se focaliser durant l'année 2013 sur la médecine mentale. Le ministre de la Santé a ainsi dévoilé la création au cours de la prochaine année de trois unités à Fès, Al Hoceima et Agadir. Urgence ! La moyenne annuelle de formation des médecins spécialistes dans la médecine mentale devrait pour sa part atteindre 30 médecins à partir de l'année 2013. En 2012, les chiffres officiels indiquent que l'Etat a dépensé plus de 85 MDH, répartis entre le renforcement de la capacité litière des hôpitaux et l'achat de médicaments, avec un total de 150.000 malades qui ont pu accéder aux médicaments gratuitement. Une révision de l'ancienne loi de 1953 sur la médecine mentale est aussi envisagée, sans qu'aucun délai ne soit encore fixé pour la préparation de la nouvelle législation, dont le CNDH a recommandé la mise en œuvre dans les plus brefs délais. Le mode de gestion SEGMA, appliqué quasi-généralement, est inadapté à la nature des établissements psychiatriques, avec l'existence de structures non opérationnelles bien que récemment construites et équipées, comme c'est le cas à Tiznit, à Nador et à Hay Mohammadi à Casablanca. Au niveau du ciblage, les services d'addictologie existant actuellement sont insuffisants par rapport à la prévalence de la dépendance alcoolique et aux drogues, et presque inaccessibles aux toxicomanes démunis.