interview Omar Lahlou Directeur du pôle finances de la CDG Les ECO : Vous comptez déployer un plan d'investissement de 63 MMDH à l'horizon 2015, réparti sur plusieurs secteurs. Comment sera financé ce plan ? Omar Lahlou : La CDG porte en effet, dans le cadre du Plan stratégique Oufoq 2015, un programme d'investissements important. Le financement de ce programme sera concrétisé à travers différents moyens, soit par les filiales directement (autofinancement et dettes) soit à travers la contribution de la CDG - Etablissement public (injections de fonds propres ou prêts). Les sources de financement externes seront principalement des financements bancaires, des financements levés sur les marchés financiers à l'international. À ce titre, il est à noter que MedZ a mobilisé 100 M€ et 150 M€ de dettes concessionnelles respectivement auprès de la BEI et de l'AFD. Par ailleurs, un montant de 150 M€ est en cours de mobilisation pour le projet de la ville nouvelle de Zenata. Quels sont donc les principaux axes du plan stratégique Oufoq 2015 du groupe CDG ? Le plan stratégique du groupe CDG a été construit autour de trois métiers. Il s'agit de la prévoyance et de la gestion de l'épargne, de la banque, de la finance, de l'assurance et du développement territorial dans le but de répondre à sa mission duale, protéger et fructifier l'épargne privée d'une part et participer au développement économique du pays, d'autre part. Les principales orientations du plan Oufoq restent inchangées. Pour l'axe «prévoyance et gestion de l'épargne», nous avons pour objectif la redynamisation et le développement de l'épargne réglementée tout en restant un acteur central de la réforme des retraites. Quant au segment de la banque, de la finance et de l'assurance, il s'agit essentiellement de contribuer à la modernisation du secteur financier et d'attirer des IDE afin d'optimiser nos actions dans les secteurs de la banque et de l'assurance. Aussi, nous avons pour objectif dans ce sens de développer le métier de Private Equity. Sur le volet du développement territorial, notre but est d'accompagner la vision 2020 du secteur touristique en développant de nouvelles destinations, notamment au travers de partenariats avec des acteurs internationaux et en augmentant la capacité d'accueil dans les différents bassins du royaume. S'y ajoute le soutien des stratégies nationales Emergence, Maroc vert et Halieutis en dotant le territoire national de zones industrielles spécialisées et de parcs offshoring aux meilleurs standards. Parmi nos objectifs également figurent l'accompagnement de la politique d'accès au logement sur les différents segments du marché ainsi que le développement de l'offre locative tertiaire (bureaux, zones commerciales et industrie / logistique). Il s'agit également de développer une offre de services aux collectivités tels que le transport à l'image du contrat d'exploitation du tram de Casablanca, la santé et l'éducation et ceci dans le cadre de partenariats publics-privés et en collaboration avec des partenaires métiers. Hormis la revue du plan d'investissement de 65 à 63 milliards de DH, les objectifs fixés dans le cadre du plan stratégique ont-ils changé ? Il est à noter qu'il ne s'agit pas d'une revue du plan d'investissement mais simplement d'une mise à jour. Le plan initial porte par ailleurs sur 5 ans. Un pilotage continu des investissements est réalisé afin de prendre en compte non seulement les effets de périmètre tels que les nouveaux projets, ou le report de certains autres, mais aussi le rythme d'exécution des projets (revue potentielle afin de mieux répondre à la demande du marché). Par ailleurs, il faut également noter que le rythme d'investissement du groupe devrait s'accélérer en 2013 par rapport aux années 2011 et 2012. Les activités d'aménagement immobilier et de tourisme affichent un RNPG déficitaire en 2012. Pour inverser cette tendance, vous avez annoncé le lancement d'une chaîne d'hôtellerie économique et le développement de l'immobilier locatif professionnel. Où en sont ces deux chantiers ? Le RNPG négatif sur les activités d'aménagement immobilier et de tourisme est principalement dû au fait que la majorité des filiales sont en phase d'investissement. La montée en charge de la contribution de ce domaine au résultat net part du groupe se fera au fur et à mesure qu'elles atteindront le cycle d'exploitation (par exemple l'Agence d'urbanisation et de développement de l'aéroport d'Anfa, le société d'aménagement de Zenata et la société d'aménagement et de promotion de la station de Taghazout, etc...). La tendance devrait donc s'inverser indépendamment du secteur de l'immobilier locatif et du projet d'hôtellerie économique. Concernant le développement de l'immobilier locatif professionnel, il est à noter que le groupe CDG fait partie des plus grands acteurs du secteur à travers ses filiales Casanearshore et Technopolis dédiées aux activités offshoring ainsi que Foncière Chellah. À ce jour, le parc disponible hors offshoring atteint les 121.000 m2, une capacité supplémentaire de 93.000 m2 est en cours de développement. D'autre part, le projet de mise en place d'une chaîne hôtelière économique est toujours à l'étude.