C'est l'une des mesures phares du budget 2025. L'introduction d'une taxe carbone dans la Loi de finances 2025 peut être considérée à la fois comme une menace et une opportunité tant elle illustre la volonté du Maroc de s'inscrire dans une transition écologique tout en ménageant ses piliers économiques. Inspirée des modèles européens, tels que le Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF), cette taxation vise à réduire les émissions de CO2 sans sacrifier la compétitivité des entreprises marocaines. Avec 65% des exportations destinées au marché européen, la taxe carbone, si elle est ambitieuse, n'est plus une option. Elle représente la réponse idoine à une réalité mondiale qui pousse les économies à verdir leurs pratiques. Il faudra d'ailleurs savoir comment conjuguer cette ambition avec la fragilité de certains secteurs industriels nationaux. D'ailleurs, sa mise en place ne sera pas aisée même si la progressivité de la taxe constitue un atout. Ce mécanisme devrait permettre aux entreprises les plus énergivores de s'adapter. Les plus exposées aux exportations pourraient souffrir davantage, particulièrement si l'Europe étendait le MACF à de nouvelles catégories de produits. Au-delà, c'est un véritable changement de paradigme qui est attendu avec cette taxe,. En imposant un coût aux activités polluantes, l'Exécutif vise aussi à stimuler les investissements dans les technologies vertes et les énergies renouvelables. Avec un plan de 15 milliards de dirhams d'ici 2027, l'objectif est de transformer cette contrainte à court terme en opportunité à long terme, en attirant des capitaux et en renforçant la réputation du pays dans les énergies propres. Attention, toutefois, à veiller à la bonne redistribution des recettes générées. La réforme devra intégrer des aides ciblées aux secteurs les plus vulnérables ainsi que des subventions destinées à encourager les entreprises et les ménages à adopter des solutions durables. Il reste à espérer que cela ne restera pas un vœu pieu ! Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ECO
