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De la Croissance à l'Ecosystème :repenser les modèles économiques face aux crises globales
Publié dans Les ECO le 05 - 06 - 2025


Expert en finance et gouvernance d'entreprise
Dans une époque marquée par des bouleversements incessants, la croissance constante s'impose comme une certitude universelle. Elle est célébrée, glorifiée, érigée en totem. Croître ou périr. Voilà le mantra. Mais derrière cette quête insatiable se cache un paradoxe : et si cette croissance, tant recherchée, portait en elle les germes de sa propre destruction ? Le modèle pyramidal, qui a façonné nos économies, nos entreprises et même nos sociétés, apparaît solide en surface, mais son fondement est fragile. Il est peut-être temps de se demander : et si, au lieu d'être une solution, ce modèle devenait une menace pour notre avenir commun ?
Le piège de la pyramide: un colosse aux pieds d'argile
Le modèle pyramidal repose sur une dynamique structurelle caractérisée par une logique de distribution inégale des bénéfices : les échelons supérieurs, composés des actionnaires, des dirigeants et des consommateurs privilégiés, voient leur prospérité directement conditionnée par l'expansion continue de la base. Toutefois, cette dynamique se heurte à une contrainte intrinsèque : la croissance économique, essentielle au maintien de cet équilibre, ne peut être infinie. Lorsqu'un ralentissement survient, les fondements mêmes de cette structure deviennent fragiles, exposant ainsi ses vulnérabilités systémiques.
Dans le contexte entrepreneurial, cette dynamique se manifeste par des licenciements à grande échelle, des stratégies de délocalisation intensifiées, ainsi que par des réductions significatives des investissements dans l'innovation. À l'échelle sociétale, elle se traduit par des fractures profondes : une aggravation des inégalités économiques, une montée des tensions sociales et une exploitation accrue des ressources naturelles, souvent jusqu'à leur épuisement.
Ces phénomènes ne relèvent pas de simples conjectures, mais sont solidement attestés par l'histoire économique et sociale. En effet, chaque crise majeure met en lumière, de manière toujours plus évidente, les failles structurelles inhérentes à ce modèle de développement.
Cependant, il convient de reconnaître que le modèle pyramidal a joué un rôle essentiel dans le développement économique et industriel. Il a permis des avancées considérables en matière de productivité, d'organisation des ressources et de coordination des efforts. Ce modèle, dans des contextes de forte croissance et d'expansion des marchés, s'est avéré efficace pour mobiliser rapidement des ressources et des capitaux. Mais aujourd'hui, à mesure que les limites physiques, sociales et environnementales se rapprochent, ses fragilités deviennent évidentes.
Les impasses de la croissance exponentielle
Le modèle économique traditionnel, fondé sur une logique de croissance exponentielle, valorise l'innovation et l'accumulation de capital humain comme moteurs de prospérité (Porter, 1985 ; Romer, 1986). Cependant, cette vision repose sur un postulat contestable : celui d'un monde aux ressources infinies. Cette quête incessante de croissance masque des déséquilibres structurels majeurs, tels que l'épuisement des sols, l'aggravation des inégalités et l'accumulation des dettes publiques, auxquels s'ajoute une pression psychologique croissante sur les individus.
Le rapport Earth for All du Club de Rome (2022) avertit qu'en l'absence d'un changement radical, le monde pourrait affronter des effondrements environnementaux et économiques dès 2050. En parallèle, les avancées technologiques et les gains de productivité, bien qu'importants, dissimulent souvent une exploitation accrue des ressources naturelles et humaines.
Face à cette réalité, des approches alternatives, telles que l'économie circulaire (Pearce & Turner, 1990) et l'éco-systémisme, appellent à réorganiser nos dynamiques économiques. Ces modèles proposent de substituer à la logique extractive une vision harmonieuse fondée sur la durabilité, la résilience et une prospérité véritablement partagée.
Changer de cap : de la pyramide à l'écosystème
Il est nécessaire de dépasser la logique pyramidale pour embrasser un modèle écosystémique, qui rompt avec les structures hiérarchiques figées et privilégie des dynamiques circulaires et interconnectées propices à une collaboration mutuellement bénéfique. Contrairement au modèle pyramidal, qui repose sur l'accumulation au sommet, le modèle écosystémique favorise une répartition équilibrée des ressources et des opportunités.
Ce paradigme s'appuie sur trois principes fondamentaux :
La résilience, qui permet aux systèmes économiques de s'adapter et de survivre face aux perturbations et aux crises.
La durabilité, qui préserve les ressources naturelles tout en garantissant un développement économique et social à long terme.
L'équité, qui assure une répartition juste des opportunités et des bénéfices, renforçant ainsi la cohésion sociale.
Cette transition ne constitue pas uniquement une transformation technique ou organisationnelle. Elle exige un changement culturel profond. Il ne s'agit plus simplement d'ajuster nos modèles actuels, mais de redéfinir la manière même dont nous concevons la création de valeur. Les entreprises, les gouvernements et les citoyens doivent travailler ensemble pour co-construire des systèmes plus justes et plus durables, où la quête du «toujours plus» est remplacée par celle du «toujours mieux».
Une révolution des mentalités : de l'urgence à l'action
Les crises que nous traversons-qu'elles soient climatiques, sociales ou économiques-ne sont pas de simples anomalies ou des accidents de parcours. Elles sont les symptômes révélateurs d'un système qui atteint ses limites structurelles et éthiques.
L'histoire nous enseigne que les civilisations résilientes sont celles qui, face aux grandes turbulences, ont su remettre en question leurs modèles et refonder leurs principes. Aujourd'hui, un choix s'impose, non pas comme une alternative mais comme une nécessité impérieuse : persister dans une logique de croissance débridée, vouée à l'effondrement, ou s'engager dans une transition audacieuse vers un paradigme écosystémique, fondé sur la durabilité, l'équité et la coopération.
Il ne s'agit plus simplement de garantir une survie économique, mais de répondre à une responsabilité collective envers les générations futures et la planète elle-même. L'abandon de l'idéologie de la croissance infinie s'impose comme une nécessité. Ce n'est qu'en bâtissant un modèle de prospérité partagée, équilibrée et durable que nous pourrons espérer offrir un avenir porteur de sens et de justice à une humanité en quête de renouveau.


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