Le Maroc se confirme comme l'une des destinations africaines les plus attractives pour l'investissement en 2025 et 2026. Classé 5e par le rapport «Where to invest in Africa» de l'institution financière sud-africaine Rand Merchant Bank, le Royaume séduit par sa stabilité, ses infrastructures modernes et sa diversification économique. Grâce à sa position stratégique entre Europe, Afrique et monde arabe, et à sa politique d'ouverture, le Maroc attire et génère des investissements et renforce son rôle de hub continental. Le Maroc confirme sa place parmi les champions de l'investissement en Afrique. Le pays fait partie du top 5 continental des pays les plus attractifs pour l'investissement en 2025 et 2026, selon le rapport intitulé «Where to invest in Africa 2025/2026», publié lundi par l'institution financière sud-africaine Rand Merchant Bank (RMB). Ce classement, fondé sur des indicateurs économiques et structurels, confirme l'image d'un pays stable, ouvert et en pleine transformation. Qu'est-ce qui rend le Maroc si attractif pour les investisseurs ? Le Royaume mise sur la diversification pour attirer les capitaux étrangers. Son économie repose sur plusieurs piliers : l'industrie automobile, l'aéronautique, l'agroalimentaire, les énergies renouvelables... Ces secteurs offrent un équilibre rare sur le continent, qui a porté ses fruits : selon RMB, le Maroc figure parmi les principaux bénéficiaires des investissements directs étrangers en 2024, aux côtés de l'Afrique du Sud et de la Tunisie. Les flux d'IDE vers l'Afrique ont atteint 97 milliards de dollars, en hausse de 75%, et le Royaume en capte une part importante. Cette performance s'explique par un environnement d'affaires solide. Le pays offre un cadre juridique clair, une stabilité politique appréciée des investisseurs et des infrastructures modernes. Le port de Tanger Med, les zones industrielles de Kénitra et Casablanca Midparc, ainsi que le réseau autoroutier témoignent de cette ambition logistique et industrielle. En outre, le Maroc a fait de son positionnement géographique stratégique un atout majeur. Situé aux portes de l'Europe, ouvert sur l'Afrique et connecté au monde arabe, il joue le rôle de pont économique entre trois continents. Son haut niveau d'ouverture se reflète dans son score de connectivité internationale, mesuré par le DHL Global Connectedness Index. Les échanges commerciaux, les accords de libre-échange et la présence croissante d'entreprises multinationales renforcent ce dynamisme. Le pays a aussi su se positionner comme hub régional pour les services financiers et l'industrie verte. La montée en puissance des énergies renouvelables, notamment à travers le complexe solaire de Noor Ouarzazate, témoigne d'une stratégie tournée vers la durabilité et la compétitivité. Croissance maîtrisée et équilibre économique RMB classe le Maroc parmi les économies "Pay As You Go", un groupe de pays affichant des excédents de compte courant et une formation de capital modérée. Autrement dit, le pays investit avec prudence, sans déséquilibrer ses fondamentaux. Cette approche prudente renforce la confiance des bailleurs et des institutions internationales. Elle place le Maroc dans la catégorie des économies à croissance stable, moins vulnérables aux chocs externes. Le rapport souligne également la bonne résilience du Royaume face aux turbulences économiques mondiales. Les réformes structurelles, la modernisation du système bancaire et la montée en compétence des ressources humaines soutiennent cette trajectoire. Par ailleurs, le Maroc ne se contente plus d'attirer les investissements. Il investit lui-même massivement en Afrique. Ses entreprises (des banques aux opérateurs télécoms en passant par l'immobilier et les énergies) sont désormais présentes dans plusieurs pays du continent. Cette expansion régionale s'inscrit dans une stratégie plus large : faire du Maroc une plateforme continentale d'investissement et de production. L'accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ouvre de nouvelles perspectives à ce positionnement. Un tiers des pays conserve son classement En se positionnant à la 5e place de ce classement, le Maroc conserve son rang par rapport à l'édition précédente. Cette stabilité est enregistrée également au niveau des quatre premières places du podium. Ainsi, les Seychelles gardent leur première place dans ce classement. Elles sont suivies de Maurice, qui conserve sa position de 2e pays africain le plus attractif pour l'investissement pour cette édition. L'Egypte occupe la 3e place, suivie de l'Afrique du Sud. Plus globalement, le classement reste stable pour environ un tiers des pays. Par ailleurs, certaines économies ont progressé de manière significative. La Côte d'Ivoire est le pays ayant enregistré la plus forte avancée, passant de la 16e à la 8e place. Cette progression s'explique par une croissance économique solide et des efforts soutenus de diversification. À l'inverse, le Nigeria connaît la plus forte régression, reculant de neuf places pour se classer 18e. D'autres pays ont également perdu du terrain par rapport à l'an dernier : le Sénégal (-6), la Tunisie (-5) et le Mozambique (-5). Indicateurs et piliers du classement Le rapport met en évidence l'impact des récentes évolutions géopolitiques et des transformations politiques locales sur les économies africaines. Des changements qui ont entraîné un remaniement du classement pour près de deux tiers des pays étudiés par rapport à l'édition précédente. L'analyse porte sur 31 pays représentant 90% du PIB africain, 83% de la population et 61% de la superficie du continent. Elle s'appuie sur 20 indicateurs variés, mesurant la taille de l'économie, le PIB par habitant, le taux d'urbanisation, l'innovation, la connectivité, la stabilité des taux de change, le niveau de corruption, la stabilité politique, le développement humain, l'inflation ou encore les inégalités de revenus. Ces indicateurs sont regroupés en quatre piliers : la performance et le potentiel économiques (qui compte pour 35% dans l'évaluation d'un pays), l'accessibilité au marché et l'innovation (20%), la stabilité économique et le climat d'investissement (25%), et le développement social et humain (20%). Ils permettent d'évaluer de manière globale l'attractivité et la résilience des pays africains face aux défis régionaux et internationaux.