Novembre s'annonce pour Fès comme un mois où la ville, entre savoirs traditionnels et innovations, se fera le miroir d'un Maroc pluriel, éclairé d'une lumière qui ne s'éteint jamais. Tour d'horizon… La cité millénaire de Fès s'apprête à accueillir un mois de novembre foisonnant. Après une rentrée culturelle quelque peu feutrée, elle s'orne avec soin pour renouer avec la culture sous toutes ses formes, entre héritage et modernité. Dans les ruelles de la médina, où l'écho du temps se mêle aux parfums des oliviers et du cuir tanné, d'ambre et d'épices, se révèle toute l'âme de Fès, cité de culture et de savoir. Soirées, expositions, lectures, musiques et débats animeront la ville. Les institutions culturelles étrangères — française et espagnole notamment — dialogueront avec les acteurs locaux pour offrir à la ville un visage pluriel, résolument ouvert. La culture à foison Entre résidences d'artistes, spectacles vivants et débats d'idées, la culture se fera vivante et mouvante, enracinée dans la médina qui célèbre cette année les quarante‐quatre ans de son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. À l'Institut français de Fès (IF), on a ainsi mis les petits plats dans les grands pour proposer un menu qui devrait ravir tous les palais culturels. Tout le mois sera dédié à la célébration des cultures digitales avec l'événement «Novembre numérique», explorant les nouveaux usages du numérique à travers spectacles et ateliers. Dès le 1er novembre, au Centre les Etoiles de la Médina et à l'IF, se tiendra la restitution de la résidence d'artistes «Les Marcheuses de Taza : des voix qui résonnent» : une lecture en musique (en arabe et en français), portée par la comédienne Nabila El Fahmy et le compositeur‐musicien Redouane Zaaraoui. Ce projet valorise la parole des femmes immigrées ou issues de zones rurales, à travers leurs récits de vie, étendus au Maroc via Taza et Oujda. Le même jour, à l'Instituto Cervantes de Fès, un atelier mettra à l'honneur les «mathématiques magiques» : le professeur Pedro Alegría Ezquerra, venu du Pays Basque, invitera le public à découvrir comment les nombres et les illusions peuvent se transformer en spectacle, là où la logique devient enchantement. Le 7 novembre, en partenariat avec la faculté des Lettres et Sciences humaines Dhar Mahraz, une conférence animée par l'universitaire Mohamed Berrada explorera les dimensions culturelles des traductions du Coran au XXIe siècle. Un rendez‐vous qui mettra en lumière les défis de la traduction religieuse : restituer la beauté esthétique de l'arabe classique, en saisir la complexité sémantique et théologique, et concilier fidélité littérale et interprétation. Sur un volet plus communautaire, l'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire (AMESIP) organise, du 13 au 23 novembre, le festival «L'Olive au cœur», alliant culture, insertion sociale et développement durable dans les quartiers de Fès. Et parce que la parole se fait musique, le Centre les Etoiles accueillera, du 15 au 30 novembre, la résidence «Slam : Vie en vers», dirigée par la slameuse Fatine Moubsit et le musicien Salah Eddine Ben Brahim. Une aventure poétique où le verbe se tisse au rythme du son, pour dire l'intime et l'universel. En fin de mois, les 26 et 27 novembre, l'Ecole normale supérieure de Fès accueillera un colloque sur «Les stéréotypes à l'épreuve de la lecture et de l'écriture», réunissant chercheurs, enseignants et écrivains autour des nouveaux chemins que peut emprunter la pédagogie au Maroc. Pour clore en beauté cette effervescence culturelle, le spectacle «Damoclès» viendra bouleverser les habitudes, le 28 novembre, en invitant le public à dépasser ses zones de confort à travers une expérience participative forte de questions collectives et de partage. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO