Jusqu'au 8 novembre 2025, une caravane de véhicules anciens reliera Casablanca, Tarfaya et Laâyoune à l'occasion du cinquantenaire de la Marche verte. Organisé par le Royal automobile club marocain, en partenariat avec la Fédération marocaine des véhicules anciens, l'événement mobilisera plus de 80 véhicules d'exception et 110 participants. Cinquante ans après l'épopée initiée par le Roi Hassan II, le Rallye Route 75 entend rappeler la portée historique du mouvement pacifique qui avait vu 350.000 volontaires se diriger vers le Sud en 1975. L'édition 2025, lancée mardi à Casablanca, intervient dans un contexte diplomatique marqué par l'adoption récente d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, saluée par les organisateurs comme consacrant la reconnaissance internationale de la souveraineté du Royaume sur son Sahara. À la jonction du patrimoine automobile, de la mémoire nationale et de la visibilité territoriale, le rallye s'inscrit dans un moment où célébrations et initiatives publiques se multiplient autour de cet anniversaire symbolique. Un itinéraire sous le signe de la mémoire Au-delà de la dimension commémorative, l'évènement souligne également l'intégration des régions du Sud dans les dynamiques nationales. Le parcours retenu — Casablanca, Agadir, Tarfaya, Laâyoune — réaffirme le rôle stratégique de cet axe et son importance dans le récit national. À travers rencontres, expositions et cérémonies, l'événement met en scène un dialogue entre générations, dans un effort assumé de transmission historique et de valorisation du Sud marocain. Le programme s'est ouvert le 4 novembre au Musée de l'automobile Club du Maroc à Bouskoura, où participants et invités ont été accueillis avant un départ officiel donné par le gouverneur de la province de Nouaceur. Cette première journée a également donné lieu à une rencontre entre une cinquantaine d'enfants et des vétérans de la Marche verte, autour d'une exposition de véhicules ayant transporté les marcheurs en 1975. La caravane a ensuite pris le départ pour Agadir où elle est arrivée dans la soirée. Ce mercredi, Saaïd Amzazi, gouverneur de la préfectiure d'Agadir-Ida Ou Tanane, donnera le coup d'envoi de la seconde étape qui mènera le peloton à Tarfaya, après une escale à Tan-Tan. Une visite du musée Antoine de Saint-Exupéry est prévue, illustrant l'ancrage historique du territoire bien au-delà de l'épisode de 1975 et son rôle dans la mémoire des routes sahariennes. Temps fort à Tarfaya et hommage à Laâyoune Moment central du parcours, la journée du 6 novembre sera marquée par un départ symbolique depuis Tarfaya, point de départ historique de la Marche Verte. Une halte commémorative se tiendra à Tah, site de la première prière royale sur le sol saharien marocain. La caravane rejoindra ensuite Laâyoune, capitale du Sud, pour une parade et un Grand Prix de la Marche Verte, avant une soirée hommage aux vétérans. Les 7 et 8 novembre, des parades et expositions se dérouleront à Laâyoune, avant le retour progressif des participants vers Casablanca. La mobilisation institutionnelle autour de la Route 75 apparaît centrale. Le ministère du Transport et de la Logistique parraine officiellement l'événement, soutenu par la wilaya de la région Laâyoune-Sakia El Hamra et les gouverneurs des provinces de Nouaceur, Agadir, Tantan et Tarfaya. Plusieurs partenaires privés et institutionnels accompagnent également l'initiative, dont le Musée de l'Automobile Club du Maroc, Shell Vivo Energy, Groupe Renault, Global Engines, CTM, Atlas Voyages et d'autres médias et opérateurs. L'implication conjointe d'acteurs publics et privés souligne la volonté d'inscrire cette commémoration dans une démarche structurée, entre diplomatie symbolique, culture mécanique et ancrage territorial. Les organisateurs rappellent que cet événement annuel, revisité pour le cinquantenaire, entend dépasser le cadre d'une manifestation automobile pour se positionner comme un repère mémoriel fédérateur. Un exercice de mémoire En revisitant l'itinéraire fondateur de 1975, le rallye articule devoir de mémoire, projection nationale et mise en lumière des territoires du Sud. La célébration du cinquantenaire de la Marche verte se décline ainsi sur la route, au rythme de véhicules anciens porteurs d'histoire, dans une dynamique où patrimoine et diplomatie mémorielle se rejoignent. La commémoration de cet évènement s'inscrit dans le temps long d'un récit national en consolidation, dans lequel le Sahara demeure un espace de mémoire, d'affirmation et de projection. Sami Nemli / Les Inspirations ECO