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Conjoncture : l'économie nationale maintient le cap
Publié dans Les ECO le 13 - 11 - 2025

La dernière revue de conjoncture de Bank Al-Maghrib dresse un tableau contrasté de l'économie marocaine. Le commerce extérieur garde son dynamisme, mais la balance commerciale reste déficitaire. Malgré les défis climatiques et la dépendance aux importations, le Maroc consolide sa résilience et confirme sa trajectoire de reprise économique. Les détails.
L'économie marocaine continue d'évoluer dans un contexte mondial instable. Les chocs externes, la volatilité des marchés et la sécheresse n'ont pas freiné la dynamique nationale. Les derniers chiffres publiés par Bank Al-Maghrib confirment une reprise solide, mais contrastée. Entre croissance soutenue, inflation maîtrisée et déséquilibres commerciaux persistants, le Maroc avance avec prudence sur la voie de la stabilité.
Echanges extérieurs : résilience confirmée, dépendance maintenue
Bank Al-Maghrib vient de publier sa revue de conjoncture pour le mois de novembre. Les chiffres qu'elle y publie rappellent que le commerce extérieur marocain maintient son élan, mais que les déséquilibres persistent. Ainsi, entre janvier et septembre 2025, les importations ont progressé de 9,2%, atteignant 605,4 MMDH. Les exportations, elles, n'ont augmenté que de 3,6%, à 346,3 milliards.
Résultat : le déficit commercial s'est creusé de 17,7%, à 259,1 MMDH. Les phosphates et dérivés restent une des locomotives des ventes marocaines, en hausse de 19,2%. Le rebond des prix mondiaux et la solidité des engrais ont soutenu cette performance. L'aéronautique suit la même tendance avec +6,1%, portée par l'assemblage.
Pour sa part, le secteur agroalimentaire a progressé de 3,4 %, grâce à la bonne tenue des produits agricoles. Mais certains piliers fléchissent. L'automobile recule de 2,7%, pénalisé par une baisse du segment «construction». Le textile et cuir, de son côté, se replie de 4,1%, sous l'effet d'une demande internationale en repli.
Du côté des importations, la poussée des biens d'équipement (+13,9%) et des produits finis de consommation (+13,1%) traduit une demande interne soutenue. La facture énergétique, elle, s'allège de 5,1%, tombant à 81,5 milliards, aidée par la baisse du pétrole.
En ce qui le concerne, le tourisme, moteur de devises, confirme sa vitalité : 100 MMDH de recettes, en hausse de 14,7%. Les transferts des MRE progressent légèrement à 92,7 milliards, tandis que les IDE bondissent de 39,5%, atteignant 42,5 milliards. Pour leur part, les réserves de change culminent à 419,8 milliards, soit plus de 5 mois d'importations. Ces chiffres traduisent la résilience du Maroc face aux chocs mondiaux. Mais ils rappellent aussi la dépendance structurelle du pays aux importations et la nécessité d'une montée en gamme industrielle.
Campagne agricole : un démarrage difficile
L'économie marocaine confirme son rebond. Au deuxième trimestre 2025, la croissance a atteint 5,5%, contre 3% un an plus tôt. Cette performance découle du redressement de la valeur ajoutée agricole (+4,7%) et de la hausse des activités non agricoles (+5,5%).
Dans ce contexte, il est important de rappeler que le démarrage de la campagne 2025-2026 reste marqué par un fort déficit pluviométrique : seulement 11,5 mm de pluie à fin octobre, soit -81% par rapport à la campagne précédente et -63,4% face à la moyenne quinquennale.
Le taux de remplissage des barrages ne dépasse pas 31,1%, un niveau encore fragile malgré une légère amélioration. Ce contexte appelle une vigilance accrue sur les rendements, mais la résilience du secteur s'appuie sur les périmètres irrigués et les filières à haute valeur ajoutée.
Industrie manufacturière : accélération soutenue
La valeur ajoutée industrielle a bondi de 6,9%, après 2,6% un an auparavant. La fabrication des matériaux de transport s'envole de 18%, stimulée par l'automobile et l'aéronautique. Les produits alimentaires et boissons progressent de 7,1%, les produits chimiques de 8% et les matériaux électriques de 30%.
Selon Bank Al-Maghrib, le taux d'utilisation des capacités (TUC) atteint 79,5% au troisième trimestre, en hausse de 1,9 point sur un an. Les industries extractives, elles, enregistrent une hausse de 10,9%, après 20% en 2024, tirées par une production de phosphate brut en hausse de 8,1% sur juillet-août.
Pour sa part, la branche électricité, gaz, eau et assainissement connaît un bond de 8,9%, après un recul de 5,2% l'an dernier. Ainsi, la production électrique augmente de 5,4%, grâce au solaire (+32%), à l'hydraulique (+12,6%) et au thermique (+ 5,5%), alors que l'éolien fléchit légèrement (-1,3%). Il est à souligner que la demande d'électricité croît de 19,1%, mais que le solde des échanges reste déficitaire : les importations progressent de 31%, les exportations reculent de 36%.
BTP et services : moteurs internes de la reprise
En ce qui concerne le BTP, la trajectoire ascendante se poursuit, avec une croissance de 6,7% au deuxième trimestre, après 3,6% un an plus tôt. Les ventes de ciment bondissent de 12,1% au troisième trimestre et de 16,4% sur le seul mois d'octobre, signe de chantiers actifs dans le logement, les infrastructures et le tourisme.
Ce dernier secteur reste par ailleurs un pilier solide. La valeur ajoutée de l'hébergement et de la restauration progresse de 10,5% après 9,4%. Pour leur part, les arrivées aux postes frontières augmentent de 7,1%, et les nuitées gagnent 4,5% sur les deux mois d'été.
De leur côté, les transports et entrepôts évoluent plus lentement : + 4,3% au deuxième trimestre, contre 7,9% un an auparavant. Enfin, le trafic aérien de passagers n'avance plus que de 5,7%, contre 20% précédemment.
La demande intérieure, pilier de la croissance
La demande intérieure reste le principal moteur. Sa contribution atteint 9,9 points de pourcentage, contre 7,1 l'an passé. La consommation des ménages augmente de 5,1%, portée par les revenus et le crédit. Celle des administrations publiques progresse de 6,5%, tandis que l'investissement bondit de 18,9%. À l'inverse, la demande extérieure nette pèse sur le PIB : les exportations progressent de 8,5%, mais les importations de 15,7%, amputant la croissance de 4,4 points.
Marché du travail : des signes de redressement
Entre les troisièmes trimestres 2024 et 2025, l'économie marocaine a créé 167.000 emplois, après seulement 5.000 au trimestre précédent. Les services arrivent en tête avec 94.000 postes, suivis du BTP (90.000) et de l'industrie (29.000). Seule l'agriculture reste en repli, avec une perte de 47.000 emplois.
Dans l'absolu, le taux d'activité global baisse légèrement à 43,3%, mais le taux de chômage recule de 0,5 point à 13,1%. En milieu urbain, il passe à 16,3%, et à 6,9% en zones rurales. Chez les jeunes de 15-24 ans, le chômage recule à 38,4%, contre 39,5% un an plus tôt et atteint 48,2% en ville contre 24,3% dans les campagnes.
Cette embellie traduit la résilience de l'économie nationale. Le Maroc a su conjuguer reprise industrielle, redressement des services et relance de l'investissement. Mais les défis demeurent : dépendance climatique, emploi des jeunes et montée en gamme industrielle. Pour transformer cette reprise conjoncturelle en croissance durable, il faudra renforcer la productivité, diversifier les chaînes de valeur et stimuler l'innovation. Car si la reprise est au rendez-vous, il faut l'ancrer dans la durée.
Inflation : un niveau historiquement bas
Après des mois de tensions, l'inflation retrouve son calme. En septembre 2025, elle s'établit à 0,4%, après 0,3% en août. Sa moyenne sur neuf mois s'élève à 0,9%, un niveau historiquement bas.
La composante sous-jacente recule à 0,2%. Ce qui traduit la baisse des prix des biens échangeables (-0,4%) et la modération de ceux des biens non échangeables (+0,9%).
Les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, eux, se stabilisent et allègent la pression sur le pouvoir d'achat. Une évolution qui témoigne de la maîtrise des politiques publiques et de la vigilance de Bank Al-Maghrib. L'institution maintient une orientation prudente pour soutenir la reprise sans alimenter l'inflation.
La vigilance reste donc de mise. Le contexte mondial demeure incertain, entre tensions géopolitiques, volatilité des prix du pétrole et aléas climatiques. Ces facteurs pourraient relancer des pressions sur les coûts d'importation.
Pour l'heure, la stabilité des prix renforce la confiance des ménages et des investisseurs. Elle offre aussi au gouvernement une marge pour accélérer la relance et les réformes sociales.
Cette configuration fait du Maroc un pays qui affiche une rare constance, celle d'une inflation contenue et d'une économie qui avance, avec prudence mais détermination.
Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ECO


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