La table ronde organisée par Horizon Press, en partenariat avec Orange Maroc, a montré toute l'effervescence qui entoure aujourd'hui la transformation numérique du Royaume. En l'animant, j'ai senti une maturité nouvelle : celle d'un écosystème qui ne se contente plus d'observer, mais qui avance, construit et assume ses ambitions. Au centre des débats, un enjeu majeur : la donnée, devenue un actif stratégique, et les data centers, désormais essentiels à sa maîtrise. Avec la stratégie Digital Morocco 2030, le pays s'est doté d'une feuille de route claire. Salma Tazi, du ministère de la Transition numérique, a rappelé les progrès concrets : backbone renforcé, haut débit étendu, arrivée de la 5G, connectivité internationale solide et prochain lancement de l'AXP national, destiné à garder le trafic au Maroc et à renforcer la souveraineté numérique. Les intervenants ont également souligné l'évolution du marché. Pour Hicham Chiguer, président de l'AUSIM, le Maroc entre enfin dans une phase de structuration : diversité des offres, montée en compétences, croissance soutenue. Le Royaume peut viser un rôle régional, à condition d'ancrer la confiance et d'ajuster le cadre réglementaire. Du côté des opérateurs, Mohamed Bennis, d'Orange Maroc, observe un changement profond : les entreprises marocaines franchissent le pas du cloud souverain, attirées par les certifications, la sécurité et la proximité. Même les secteurs les plus sensibles, comme la banque, constatent une amélioration notable de l'hébergement local, comme l'a expliqué El Mostafa Ezzougari, d'Al Barid Bank. Une chose est claire : le Maroc dispose désormais des atouts pour faire des data centers non seulement un levier de compétitivité, mais aussi un marqueur fort de sa souveraineté numérique. Hicham Bennani / Les Inspirations ECO