La première étape de l'extension de la ligne à grande vitesse jusqu'à Marrakech commence à se concrétiser. Une première cargaison de plus de 6.400 rails en provenance de Chine a quitté le port de Bayuquan. Fruit d'une coopération stratégique sino-marocaine inscrite dans l'Initiative des Nouvelles routes de la soie, cette livraison inaugure un chantier colossal qui doit transformer la mobilité entre les principales métropoles du Maroc d'ici 2029. À l'horizon 2029, Kenitra et Marrakech seront reliées par une ligne de train à grande vitesse. Le coup d'envoi de ce chantier a été donné par le Roi Mohammed VI en avril dernier. Une nouvelle étape va être franchie avec la livraison prochaine de 6.457 rails en acier depuis la Chine. Selon les autorités portuaires chinoises, les rails de 36 mètres ont quitté le port de Bayuquan, dans le nord-est de la Chine, le 15 novembre. Cette expédition marque l'aboutissement du premier lot livré par China Railway Material Group Hong Kong Macau Co. Une coopération stratégique Au total, la cargaison représente 13.000 tonnes d'équipements ferroviaires spécialement conçus pour les lignes à grande vitesse. Il s'inscrit dans le cadre d'un projet majeur de coopération sino-marocaine lié au mégaprojet chinois des Nouvelles routes de la soie. La Chine a mis en place une procédure de dédouanement accélérée, garantissant un départ sans délai d'attente pour le navire transportant le chargement. Cette première livraison découle d'un important contrat attribué cette année par l'Office national des chemins de fer (ONCF). Pour rappel, en avril dernier, un consortium de trois entreprises chinoises s'était imposé face à plusieurs concurrents internationaux en remportant l'appel d'offres portant sur la fourniture de nouveaux rails pour un montant de 51,6 millions de dollars. Parmi les entreprises sélectionnées figurent China Railway Material Group Hong Kong Macau Co et Angang Steel Company Limited. Le contrat prévoit la fabrication de rails 60 E1 de 36 mètres, leur transport jusqu'au port de Casablanca, puis leur transbordement sur des wagons plats fournis par l'ONCF. Le tout devra être exécuté dans un délai de 18 mois. En juin, la China Railway Construction Corporation (CRCC) a annoncé avoir obtenu un second contrat, estimé à plus de 600 millions de dirhams, pour la fourniture de rails en acier supplémentaires. Il s'agit de la première exportation de ce type de matériel à destination du continent africain. Au total, le projet nécessitera 60.000 tonnes de rails en acier au manganèse 260, conformes aux standards européens 60 E1. La livraison complète est attendue d'ici 2026. La future ligne Kénitra–Marrakech constitue la deuxième phase du vaste programme marocain de développement du réseau à grande vitesse. Longue de 430 kilomètres, elle doit relier les principales métropoles du pays, avec une desserte directe des aéroports de Rabat, Casablanca et Marrakech. À terme, les trains pourront atteindre 350 km/h, réduisant drastiquement les temps de trajet. Pour ce faire, l'ONCF a attribué plusieurs contrats de génie civil à des consortiums internationaux. Les groupes chinois REG et Shandong Hi-Speed Engineering Construction ont décroché respectivement les lots 1 et 2 pour un total de 7,4 MMDH, tandis que la société française GTR a obtenu le lot 3 pour 2,22 MMDH. Les travaux prévoient également l'aménagement des zones terminales de Rabat, Casablanca et Marrakech, l'installation de l'ensemble des équipements ferroviaires, la construction de gares nouvelle génération et l'édification d'un centre de maintenance à Marrakech. Les tests techniques sont programmés pour débuter en janvier 2029, en vue d'une mise en service commerciale en novembre 2029. Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO