En octobre 2025, l'encours du crédit bancaire a dépassé 1.188 MMDH, soit une hausse annuelle de 6%. Selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib, les prêts aux ménages atteignent 412,8 MMDH, soutenus par l'immobilier et le financement participatif, tandis que les crédits aux entreprises privées et publiques connaissent des dynamiques contrastées. Le crédit bancaire poursuit sa croissance. En octobre 2025, son encours a atteint 1.188,22 MMDH, soit une hausse de 6%, selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib. Cette progression dépasse la dynamique d'octobre 2024, qui affichait des signes de prudence. Les ménages voient leurs encours de crédit se renforcer. Les prêts qui leur sont destinés atteignent 412,801 MMDH, soit une croissance 5% sur un an. Les crédits immobiliers atteignent 319,512 MMDH en octobre 2025, soit une hausse annuelle de 3,2%. Les crédits à l'habitat représentent 254,95 MMDH, en progression de 3,3% sur un an, un rythme plus élevé que celui de l'an dernier. Le financement participatif à l'habitat atteint 28,67 MMDH, en hausse spectaculaire de 19%. Si le crédit à l'habitat progresse de 3,3%, ceux destinés aux promoteurs immobiliers évoluent de 4,5% pour atteindre 60,162 MMDH. Ces niveaux restent légèrement supérieurs à ceux d'octobre 2024, où la croissance était plus modérée. Le marché confirme ainsi une demande stable, portée par les ménages, les MRE et l'essor du financement participatif. En outre, les crédits à la consommation atteignent 61,3 MMDH, avec une croissance de 4,5%. Cette dynamique montre des ménages actifs dans leurs projets, aussi bien immobiliers que personnels, malgré un contexte d'incertitude internationale. Le privé avance lentement, le public stimule la croissance Les sociétés non financières privées totalisent 453,997 MMDH d'encours en octobre, soit une hausse de 1,4%. Ce rythme reste mesuré, mais il dépasse nettement la progression de 0,2% observée en octobre 2024. Les crédits d'équipement apportent l'essentiel de cette dynamique, avec un encours de 271,53 MMDH et une progression annuelle spectaculaire de 21,9%, contre 11,9% l'an dernier. Les comptes débiteurs et crédits de trésorerie s'établissent à 254,18 MMDH, reculant de seulement 0,8%, alors que la baisse dépassait 1,6% en 2024. De leur côté, les entreprises publiques stimulent fortement la croissance. Les sociétés non financières publiques atteignent 87,146 MMDH d'encours en octobre, soit une hausse marquée de 11% sur un an. Cette accélération dépasse largement le rythme de 4,5% observé en octobre 2024. Le secteur public porte ainsi une part croissante de la demande de financement, en phase avec les grands projets d'infrastructures en cours. Les administrations locales, avec 26,195 MMDH, reculent légèrement de 0,4%, mais ce repli reste plus contenu qu'en 2024. Le secteur public devient donc un vecteur central d'expansion des crédits. Par ailleurs, les crédits d'équipement atteignent 271,539 MMDH en octobre 2025, ce qui représente une hausse historique de 21,9%. D'ailleurs, aucune autre catégorie ne connaît une progression comparable. Cette expansion montre la volonté des entreprises d'accélérer leurs investissements après plusieurs années prudentes. Le contraste avec octobre 2024, où la hausse était de 11,9%, souligne un changement d'échelle. Ce dynamisme reflète la modernisation des outils de production, la montée des projets industriels et la relance des infrastructures dans plusieurs secteurs. Les créances en souffrance restent sous contrôle Les créances en souffrance atteignent 102,135 MMDH en octobre 2025, contre 98,490 MMDH en octobre 2024, soit une hausse maîtrisée de 3,7%, exactement au même rythme que l'an dernier. Le ratio de risque reste stable à 8,6%. Cette constance montre que les banques renforcent leurs dispositifs de suivi, tandis que les ménages et les entreprises parviennent globalement à honorer leurs engagements. L'évolution reste donc contenue, malgré l'augmentation de l'ensemble des encours, ce qui maintient un climat favorable pour la poursuite de l'expansion du crédit. La masse monétaire maintient sa croissance En octobre 2025, la masse monétaire a atteint 1.982 MMDH, affichant une hausse annuelle de 7,4%, légèrement inférieure aux 7,8% enregistrés en septembre. Cette progression résulte d'une combinaison de facteurs. La croissance des créances nettes sur l'Administration centrale a marqué un ralentissement, passant de 1,4% à 0,3%, tandis que le crédit bancaire au secteur non financier s'est renforcé, atteignant 3,6% après 3%. Parallèlement, les avoirs officiels de réserve ont fortement augmenté, à 19,6% contre 14,1%, soutenant la liquidité globale du système. Du côté des ménages et entreprises, l'évolution des actifs monétaires reste contrastée. Les ménages ont vu leurs encours augmenter de 6,5%, avec des dépôts à vue en hausse de 9,3% et des comptes d'épargne à +1,9%. Quant aux comptes à terme, ils continuent à reculer, de -3,8% à -4,4%. Les sociétés non financières privées poursuivent leur expansion (+10,8%), grâce à la progression des dépôts à vue et au ralentissement des investissements en OPCVM monétaires (+12,7% après +29,6%). En revanche, les sociétés publiques connaissent un léger ralentissement, tant pour leurs dépôts à vue que pour leurs dépôts à terme. Ces chiffres montrent une masse monétaire en croissance, mais modulée selon les acteurs économiques. L'Etat ajuste ses créances, les entreprises privées consolident leur trésorerie et les ménages maintiennent une épargne prudente. Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ECO