Malgré les efforts palpables pour améliorer les infrastructures routières de la ville, Tanger risque d'être confronté à de gros défis de transport durant la CAN. Et pour cause, tout le flux est concentré sur deux principaux boulevards, qui sont déjà saturés en temps normal. A l'instar de toutes les autres villes marocaines sélectionnées pour abriter la compétition, Tanger se met aux couleurs de la CAN 2025. Depuis ce week-end, la ville du détroit déploie, sur ses artères et points de rassemblement, les drapeaux des pays participants, mais aussi des affiches et autres signalétiques de l'événement. C'est notamment le cas à son principal carrefour de circulation routière. D'ailleurs, en parlant de mobilité, il faut dire que c'est le principal défi de cette ville durant la compétition. Il est vrai que Tanger n'abrite le camp de base que d'une seule équipe, à savoir le Sénégal, mais son stade est programmé pour recevoir des matchs jusqu'aux demi-finales. Durant toute la compétition, ce sont des rencontres sur un rythme d'un match tous les trois à quatre jours qui y sont programmés. Sans parler des flux de supporters attendus dans la ville, dont les hôtels et les appartements de vacances sont déjà pris, bookés par les spectateurs qui viendront de l'étranger. Circulation Malgré les importants efforts déployés ces derniers mois pour améliorer les infrastructures routières de la ville, force est de constater que la fluidité du transport demeure un gros défi durant la CAN à Tanger. Et la raison principale tient au fait que la ville ne compte que deux principaux axes de circulation pour les déplacements dans le sens sud-nord et vice-versa, à savoir, d'une part, la route de Rabat et son prolongement sur les boulevards des FAR et Moulay Ismail, et, d'autre part, le boulevard Moulay Rachid. Ce dernier a récemment connu d'importants travaux d'élargissement et d'embellissement. Mais force est de constater que, même avant la CAN, la circulation est très intense, voire extrêmement difficile aux heures de pointe. Une situation qui pourrait s'aggraver durant les jours de match de la CAN, sachant que les rencontres sont souvent programmées entre 16 h et 20 h au Grand Stade de Tanger. D'ailleurs, l'accès à cette magnifique enceinte footballistique logée dans la cité des sports, entre le boulevard Moulay Rachid et la Route de Rabat, ne sera pas des plus faciles. En effet, le stade se situe au milieu de ces deux axes qu'empruntent presque tout le flux de travailleurs quittant ou entrant dans la ville en provenance ou en direction de Rabat. Le warning de la FIFA Reste à savoir quel plan de circulation sera privilégié pour la bonne gestion du transport et de la mobilité durant la compétition. Faudra-t-il détourner la circulation vers la lointaine voie de contournement pour accorder la priorité aux flux de voiture venant suivre les matchs ? Pour l'heure, les autorités n'ont pas encore communiqué sur le choix et les modes de gestion de la circulation à privilégier. Ce qui est sûr, c'est que le sujet est pris très au sérieux, puisque ces dernières semaines le plan de circulation a été retouché dans les environs du stade, avec déplacement du rond-point qui menait vers ce Grand Stade, afin d'y faciliter l'accès. Une chose est sûre, la CAN sera un test de ce que devrait être le Mondial pour Tanger, même si d'importants travaux devraient être lancés juste après afin d'améliorer toutes les questions de transport. On se rappelle qu'il y a presque tout juste un an, les rapports d'évaluation des villes marocaines hôtes du Mondial 2030 faits par la FIFA avaient alerté sur le handicap de Tanger en termes de mobilité. Ces rapports avaient classé la charmante Tanger à la dernière place. La ville du Nord était en effet classée en queue de peloton, en enregistrant les plus faibles notes (4), notamment pour les transports (2/5), l'hébergement (2/5) et les espaces pour les supporters (3/5). Chantiers post-CAN Et il faut en effet, encore une fois, tirer la sonnette d'alarme. Au vu de la configuration géographique de la ville, de sérieux blocages structurels dans la mobilité risquent de freiner son essor dans le futur. Les autorités sont donc appelées à réfléchir sur un éclatement des zones d'activité, pour développer la ville vers le côté Est et y orienter les flux de circulation. Dans ce sens, il faudrait attendre les résultats des nouveaux schémas directeurs d'aménagement urbain qui sont en gestation. En attendant, et probablement juste après la CAN, deux tunnels visant à faciliter la circulation près du Grand Stade de Tanger sont annoncés. Le premier tunnel sera réalisé à la hauteur de l'avenue Moulay Rachid, au niveau du croisement menant à la Cité des Sports. Le second tunnel, qui sera double et long de 1.000 mètres, se situera au niveau de l'avenue des FAR à proximité du stade. Ce qui contribuera à renforcer le nombre de tunnels dans Tanger et fluidifier la circulation pendant et en dehors des événements organisés dans la ville. Mais, cela paraît apparemment insuffisant. Abdellah Benahmed / Les Inspirations ECO