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Agadir : la centralité en quête d'un second souffle
Publié dans Les ECO le 29 - 12 - 2025

La région Souss-Massa doit impérativement briser son isolement ferroviaire via la LGV Marrakech-Agadir et déployer l'autoroute Agadir- Tiznit vers la voie express Tiznit-Dakhla tout en activant le port sec de Drarga pour réaliser ses ambitions industrielles. Parmi les autres priorités identifiées figurent la restructuration radicale de l'offre touristique (hôtels fermés et restaurants délabrés), le désenclavement routier vers le nord (Taghazout et Imi Ouaddar), en plus du développement de l'offre pour le tourisme d'affaires.
Occupant une position médiane en tant que 6e région créatrice de richesse au niveau national, le Souss-Massa contribue à hauteur de 6,2 % au PIB national. La région a été replacée il y a plus de cinq ans dans le cadre d'une nouvelle centralité géographique, conformément au discours royal prononcé à l'occasion du 44e anniversaire de la Marche verte. Cela s'est traduit par l'amorçage de la déclinaison régionale du Plan d'accélération industrielle (PAI) et le lancement du Programme de développement urbain (PDU).
La région occupe actuellement une position centrale dans l'équilibre nord-sud du Royaume, avec plus de 3 millions d'habitants et un ancrage territorial qui en fait un point d'articulation stratégique entre l'axe économique Tanger-Rabat-Casablanca-Marrakech et les provinces du Sud.
Au-delà de ce rôle déterminant dans l'architecture économique du pays, la région a entamé la transformation de son modèle économique en vue de gagner des places sur le podium national. Il est ainsi question de renforcer le poids de l'industrie, notamment à travers le développement du foncier industriel.
L'offre actuelle se déploie sur plus de huit zones industrielles et une zone logistique. Ce pari d'avenir implique non seulement la résorption du chômage et l'amélioration du taux d'activité, mais aussi la promotion en amont de l'investissement.
Fragilités : la seule région dépourvue de chemin de fer
Il faut noter aussi que la région présente plusieurs fragilités structurelles qui limitent encore sa compétitivité et freinent la diversification de son économie ainsi que la structure même du modèle économique régional. Actuellement, le Souss-Massa est la seule grande région économique du Royaume dépourvue de chemin de fer, ce qui impacte négativement la massification logistique, les coûts industriels, les délais et toute ambition de diversification manufacturière.
De ce fait, l'accélération de l'intégration territoriale par les infrastructures de transport et de mobilité lourde constitue le premier levier de la mutation en cours. La réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV) Marrakech-Agadir (240 km), dont le coût a été estimé à 50 MMDH par l'ONCF, constitue un véritable «pont économique» brisant l'isolement géographique de la région par rapport au triangle économique du pays malgré l'existence de l'autoroute.
En réduisant drastiquement les temps de trajet à 1h20, contre plus de trois heures auparavant, la LGV favorisera une mobilité fluide des capitaux et des talents, transformant la ville d'Agadir et sa région en une extension naturelle du hub économique national.
Parallèlement, le second pilier repose sur la consolidation du rôle d'Agadir en tant que plaque logistique vers les provinces du Sud et l'Afrique subsaharienne. Le raccordement stratégique de l'autoroute Agadir-Tiznit à la voie express Tiznit-Dakhla est la pièce maîtresse du corridor transsaharien voulu par la vision royale. Pour le moment, ce projet estimé à 6 MMDH sur 70 km est programmé d'ici 2030.
Le port sec se fait attendre
Ces deux chantiers stratégiques doivent concrétiser une vision du développement où l'infrastructure sert de catalyseur à l'investissement privé. C'est dans cette optique que le port sec d'Agadir a été pensé. Porté par la société Agadir Atlantic Hub SA, le projet est financé par la région (280 MDH) et quatre autres partenaires (30 MDH chacun), à savoir l'ANP, l'AMDL, la CDG et l'Agence spéciale Tanger Méditerranée (TMSA).
L'investissement global estimé pour le projet s'élève à 1,220 MMDH avec une première phase de 400 MDH. S'étendant sur une superficie de 100 ha, au sein de la zone d'accélération industrielle de Drarga, le futur port sec d'Agadir sera réalisé sur un terrain de 50 hectares, extensible de 50 hectares supplémentaires.
Les objectifs de cette convention spécifique sont multiples : ils englobent non seulement la création de la société anonyme Agadir Atlantique Hub au capital de 150 MDH, permettant le démarrage du projet de port sec, mais aussi la réalisation d'études approfondies et les travaux in situ. Cette infrastructure donnera aussi un nouvel élan aux zones industrielles comme le parc Haliopolis, l'Agropole et le parc intégré.
Rocade nord-est : l'impératif prolongement vers Taghazout
Sur le plan touristique et de la mobilité, l'impératif du prolongement de la voie de contournement nord-est vers Taghazout et Imi Ouaddar s'impose. La nécessité de désengorger un axe vital pour le développement touristique et économique de la région prend tout son sens lorsque l'on considère que le littoral nord d'Agadir concentre quatre pôles touristiques majeurs. Il y a d'abord l'incontournable station balnéaire de Taghazout Bay. Vient ensuite la station d'Imi Ouaddar, développée dans le cadre du plan Biladi pour les nationaux.
Cette zone connaît un véritable essor des hébergements résidentiels et hôteliers en front de mer. Il y a ensuite la future station balnéaire d'Aghroud, et enfin la commune d'Imsouane, également réputée pour son affluence. À noter également la réalisation d'une unité d'aménagement touristique (UAT) qui vise à développer une zone d'accueil pour les investissements touristiques dans le village.
De plus, l'extension et la rénovation de l'aéroport Agadir Al Massira sont impératives pour répondre à la montée en charge des flux internationaux prévus après la CAN. Ces projets, couplés au quai de croisières au port d'Agadir qui se fait attendre depuis plus d'une décennie, permettront d'améliorer les conditions de transit des croisiéristes.
La création d'un terminal de croisières permettra d'accueillir un plus grand nombre de visiteurs internationaux et de renforcer la position du Maroc sur la carte mondiale du tourisme de croisière, alors que la mise en service effective du Palais des congrès est une priorité absolue pour positionner Agadir sur la carte du tourisme d'affaires international.
De la même manière, l'achèvement du pôle sport avec la grande salle couverte et la piscine olympique, venant compléter le Grand Stade, transformera Agadir en un centre pour la préparation des sportifs et l'accueil de compétitions internationales.
L'épineuse question des hôtels fermés et restaurants délabrés
Si la destination a gagné le défi de la mise à niveau urbaine avec l'injection de plus de 7 MMDH dans le développement urbain, la revitalisation du produit touristique constitue le défi structurel le plus pressant pour l'image de la destination. La question épineuse des hôtels fermés pour libérer la capacité litière et la mise à niveau des restaurants délabrés, surtout en front de mer, représente un « manque à gagner » qui grève l'attractivité de la destination.
La destination Agadir voit une partie significative de sa capacité d'accueil classée paralysée : 19 établissements totalisant 6.524 lits restent hors service alors que la destination continue d'enregistrer des performances positives en matière de fréquentation touristique (1,5 million d'arrivées prévues d'ici la fin d'année et 6,3 millions de nuitées rien que dans les hôtels classés). Ces hôtels abandonnés à leur sort ou projets inachevés altèrent le paysage urbain et limitent le développement de la capacité litière au moment où le fonds de reprise, déjà annoncé, n'est toujours pas activé.
Par ailleurs, le front de mer doit redevenir une vitrine de la région soutenue par une animation culturelle permanente. L'ouverture attendue des musées et des parcs ludiques y compris le Grand théâtre d'Agadir viendra combler un déficit historique en matière d'offre de loisirs et d'animation culturelle, permettant de retenir les touristes plus longtemps (durée moyenne de séjour) et d'augmenter la dépense moyenne par visiteur, tout en offrant aux résidents un cadre de vie touristique, notamment avec l'ouverture du passage de la plage d'Agadir vers l'embouchure d'Oued Souss.
Yassine Saber / Les Inspirations ECO


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