Le conseil d'administration de Nyse Euronext a rejeté dimanche à l'unanimité l'offre d'achat non sollicitée formulée par Nasdaq OMX Group et InterContinental Exchange et a réaffirmé sa préférence pour une fusion avec Deutsche Börse. Les administrateurs de l'opérateur boursier transatlantique ont jugé l'offre de 11,3 milliards de dollars de Nasdaq et ICE «stratégiquement non attractive, avec un risque opérationnel inacceptable», a fait savoir Nyse Euronext dans un communiqué. «On peut difficilement qualifier cela d'offre car il s'agit d'une proposition formulée en termes vagues et qui est, de notre point de vue, une coquille vide», a déclaré Duncan Niederauer, le patron de Nyse Euronext, dans une interview à Reuters. «Nous avons défini une stratégie. L'association avec Deutsche Börse est cohérente avec cette stratégie. Un démantèlement de la société ne l'est pas. Point final», a ajouté celui qui devrait devenir le patron de la future entité formée par Nyse Euronext et Deutsche Börse. L'accord annoncé en février avec l'opérateur allemand Deutsche Börse, qui s'élève à 10,2 milliards de dollars, offre «plus de valeur à long terme» pour les actionnaires, a souligné Nyse Euronext à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration. De son côté, Deutsche Börse a indiqué que la fusion avec Nyse Euronext restait «sur les rails» et qu'il pensait pouvoir la mener à bien d'ici la fin de cette année. Une fusion entre Nyse Euronext et Deutsche Börse donnerait naissance au plus important opérateur boursier du monde. Alors que l'offre présentée le 1er avril prévoit que Nasdaq OMX reprenne les Bourses de New York, Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne ainsi que les plates-formes américaines d'options, tandis qu'ICE, spécialisé dans les produits dérivés, reprendrait le Liffe, c'est-à-dire les activités de Nyse Euronext dans les taux d'intérêt basées à Londres. À ce titre, le président de Nyse Euronext, Jan-Michiel Hessels, a souligné que «le démantèlement de Nyse Euronext et le chargement des différentes branches de hauts niveaux de dette ainsi que la destruction de son inestimable capital humain serait une erreur stratégique (...) et n'est clairement pas dans le meilleur intérêt de nos actionnaires».