Ramassez vos filets, la pêche au poulpe est terminée pour l'instant. La décision du département de la Pêche maritime au sein du ministère de l'Agriculture vient tout juste de tomber. En clair, l'instauration de cette période d'arrêt de la pêche au poulpe sur tout le littoral national pendant la saison printanière, caractérisée par le démarrage de la période de reproduction de l'espèce, vise «à préserver le stock parental, à garantir la reconstitution du stock et à lutter contre toute forme de pêche illicite». Cette décision relève de «l'intérêt général» et son respect aura, insiste le ministère, «un apport conséquent dans l'essor de la pêcherie poulpière». Face à l'état de surexploitation de la pêche au poulpe aux termes de la dernière campagne de prospection réalisée par le navire de recherche de l'Institut national de recherche halieutique (INRH), entre le 24 mars et 3 avril 2011, le département ministériel a tenu à rappeler que cette mesure d'arrêt, prise deux fois par an depuis 1989, s'inscrit dans le cadre d'un plan d'aménagement de la pêcherie poulpière qui lui-même est «profondément» ancré dans la vision stratégique du plan Halieutis. Une pause par an Une seule période de repos par an, en l'occurrence en automne (août-septembre-octobre). C'est le projet sur lequel planche depuis plusieurs mois le département d'Akhennouch. Loin d'être une mince affaire, cette option reste selon les responsables «tributaire de plusieurs conditions». Citons parmi elles la nécessité de retirer tous les pots actuellement immergés pour passer à une pêche à la turlutte. Encore faut-il, à ce titre démontrer «scientifiquement» que la turlutte aura moins d'impact que les pots sur le stock des géniteurs. Cet aspect demande à lui seul une appréciation scientifique de l'engin, sous réserve que le système de VMS (contrôle satellitaire des navires) soit véritablement opérationnel à bord de tous les chalutiers (côtiers et hauturiers). Autant dire que ce n'est pas gagné. C'est donc dans ce contexte que le ministère maintient la mesure d'arrêt semestriel, en vue de garantir la préservation des ressources poulpières.