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Le français que j'aime...
Publié dans Les ECO le 01 - 04 - 2010


Je suis un affreux francophone et je ne m'en suis jamais caché. D'ailleurs, je ne me soigne même pas. Après tout, une langue qui n'est pas la vôtre, mais qui vous colle quand même à la peau, c'est comme les gènes : vous ne l'avez pas choisie, et que vous le vouliez ou pas, vous devez vivre avec. Cela dit, dans mon cas, je ne porte pas le français comme une tare ou comme une maladie incurable. Au contraire, je m'estime privilégié d'avoir croisé cette langue à la croisée des chemins, car elle est à la fois infiniment belle, infiniment riche, et infiniment créative. Elle est impérieuse. Elle est inspiratrice. Elle est impératrice. On s'est rencontré, elle et moi, par hasard. J'étais tout petit, et même si petit que j'étais, je m'en souviens comme si c'était hier. Je baragouinais à peine quelques mots d'arabe dialectal, qu'on m'avait mis dans les bras du français. Ou plutôt de la Française. En effet, j'ai eu ma première maîtresse française à l'âge de 5, 6 ans. Qu'est-ce qu'elle était belle ! Quand elle parlait, surtout quand elle me parlait, je n'avais qu'une envie : la croquer. Je ne l'ai jamais fait d'abord parce qu'elle était belle et je n'allais pas gâcher cette si magnifique beauté pour le seul plaisir de la langue, ensuite, aurais-je voulu la croquer que je ne le pouvais pas, car elle était trop grande pour moi. Pour tout vous dire, c'est grâce à elle que j'ai connu mes premiers émois, émois dont le plaisir avait duré des mois. Il faut dire que sur ce plan-là, j'étais un enfant précoce. Et, déjà, j'étais beau gosse. J'étais son préféré. Je l'avais compris assez tôt, et j'en avais drôlement profité. Tenez ! Par exemple, quand je voulais quelle me mette sur ses genoux – et, Bon Dieu, quels genoux ! – je devais juste montrer que j'étais triste. J'étais un sacré comédien. Je faisais mon cinéma. Déjà. Dès qu'elle voyait que je faisais la gueule (on ne disait pas ça, à l'époque, mais plutôt «faire la tête» ou «bouder»), elle venait vers moi, me prenait dans les bras, contre sa poitrine – oh, maman, mon biberon ! – revenait vers son bureau, s'asseyait, et, enfin, me posait délicatement sur ses si beaux et si bons genoux. Le rêve ! Par la suite, en grandissant, et en gagnant progressivement mes galons de voyou bien élevé, j'ai connu pas mal de genoux, mais, mes amis, des comme ça, jamais ! D'ailleurs, je crois que c'est grâce à ce type de position que j'ai bien appris et bien apprécié le français. Et, bien sûr, les Françaises. Je crois même que c'est à cette époque, déjà, que j'ai pigé une fois pour toutes, que le mot genou, comme d'ailleurs, bijou, caillou, chou, hibou, joujou et même le vilain petit pou prenaient un «x» au pluriel. Comme quoi, il suffit de peu de choses pour apprendre à apprendre. Enfin, quand j'appelle «peu de choses», des «choses» aussi belles, c'est par euphémisme et par abus de langage, mais vous m'aviez sûrement compris, n'est-ce pas ? Au fait, me demanderiez-vous, pourquoi je vous parle de tout ça ? C'est simple : hier, en lisant la presse, j'ai appris que le «Secrétariat d'Etat à la Francophonie» a demandé à plusieurs étudiants à travers la France, de «franciser» (quel mot moche !) certains anglicismes trop envahissants à son goût. Voici le résultat (Ce sont juste quelques exemples, ne m'engueulez pas, je n'y suis pour rien) : «Tuning» devient «bolidage» (bolide toi-même !), il ne faut plus dire «Buzz», mais plutôt «ramdam» (Allez le jeûne !), «Talk» a été remplacé par «débat» (quelle découverte !), et le plus fin pour la fin : désormais, vous n'allez plus faire du «Chat» sur Internet, mais du ... «e-blabla». Au secours, maîtresse ! Bon week-end ! Pardon. Bonne fin de semaine.

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