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Enfants du sida:Le Maroc n'y a pas pensé
Publié dans Le Soir Echos le 25 - 02 - 2010

«Je suis tombée malade après la naissance de mon fils. Mon enfant avait la tuberculose. Mon médecin a fini par me conseiller de faire un test HIV. Il était positif… Durant ma grossesse, j'étais suivie dans une clinique, mais je n'ai jamais été informée de la possibilité de faire un dépistage du VIH. J'ai fait vacciner mon enfant et je l'ai allaité… il est mort à neuf mois. Aujourd'hui, je me sens coupable». Une femme séropositive de 35 ans confie à l'Association de lutte contre le sida (ALCS) un drame dont elle aurait pu échapper. Si seulement elle s'était soumise au dépistage du sida, son fils serait, peut-être, toujours près d'elle et elle n'aurait pas à trainer ce sentiment de culpabilité comme un boulet au pied. L'ignorance de ces femmes confirme un échec, celui de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant au Maroc. C'est le constat que dresse, aujourd'hui, l'ALCS dans un rapport intitulé «Mères et enfants, parents pauvres de la prévention». «Le programme national de lutte contre le sida est cité en exemple dans toute la région, mais son point faible demeure la  transmission verticale (de la mère à l'enfant », déclare au Soir échos le Dr. Othman Mellouk, chargé des relations internationales à l'ALCS et président de son antenne à Marrakech.
156 enfants âgés de 0 à 14 ans étaient suivis par les services de référence pour une infection au VIH.
De cette «faiblesse», 200 enfants en paient le prix fort, chaque année, au Maroc. Ils sont infectés par le virus, alors que 600 autres nouveaux nés courent le risque. Avec une cadence de 300 nouveaux cas de sida
annuellement, le Maroc pourrait voir augmenter le nombre de ses enfants atteints du sida. Des traitements à vie et une prise en charge à la fois lourde et très compliquée. «Jusqu'à ce jour, tous les enfants atteints du sida sont entièrement pris en charge par le ministère de la Santé. C'est un traitement éprouvant et à vie. Il coûte très cher et les laboratoires ne s'investissent pas trop à ce niveau», constate ce responsable.
L'ALCS révèle qu'en septembre 2008, 156 enfants âgés de 0 à 14 ans étaient suivis par les services de référence pour une infection au VIH. Et de préciser que dans 80% des cas, la sérologie positive au virus d'un ou des deux parents n'a été connue qu'après confirmation de la séropositivité de l'enfant. Ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays où subir un test VIH est, à présent, chose acquise. La transmission verticale est, en effet, à l'origine de près de 3% des cas de sida signalés. «Une question s'est toujours posée : faut-il généraliser le test de dépistage à toutes les femmes enceintes ? Par le passé, ce type de test exigeait énormément de temps. Ce n'est plus le cas désormais, et ces tests se font très rapidement et dans différents centres», estime le Dr. Othman Mellouk. Les moyens ne suivent pas toujours la volonté. L'accès aux services de prévention reste, bien sûr, une condition sine qua non pour la réussite de la prévention. Et sur ce point, le rapport de l'ALCS est sans équivoque : moins d'une femme séropositive sur dix a accès aux services visant à prévenir la transmission du VIH au nouveau-né. L'Association rappelle que 68% des femmes marocaines ont accès à au moins un examen prénatal pendant la grossesse et que 63% des naissances sont assistées par des professionnels de la santé. Jusqu'à présent, souligne encore l'ALCS, seuls quatre sites (Agadir, Marrakech et Casablanca) des services de santé de la mère et de l'enfant offrent conseils et dépistage du VIH aux femmes enceintes à travers le pays. Il s'agit d'un programme pilote entamé par le ministère de la Santé fin 2008 et qui se poursuit toujours. «Les premiers résultats montrent que l'écrasante majorité des femmes enceintes acceptent de se faire dépister, mais qu'elles préfèrent accoucher ailleurs. C'est un problème de confiance qui en est à l'origine», indique le Dr. Othman Mellouk. Elles ont peur, la stigmatisation les persécute jusque  dans les hôpitaux où, contrairement à ce qu'on pourrait croire, la discrimination monte d'un cran, selon l'ALCS qui y a même consacré une étude.
Que faire alors pour rectifier le tir ? «Pour l'ALCS, la prévention de la transmission verticale est une priorité. Une commission a été constituée pour revoir la stratégie de l'Association de manière à intégrer ce volet». L'ALCS aspire à développer son plaidoyer en y impliquant des ONG. «La responsabilité est partagée : ministère de la Santé, société civile et organismes internationaux. Comme nous avons réussi à générer un besoin en tests de dépistage du sida auprès des groupes vulnérables, travailleuses du sexe et toxicomanes, nous devrions le susciter auprès des femmes enceintes».
Comment l'ALCS agit-elle ?
Plus question d'attendre. L'ALCS propose, dans son rapport, plusieurs actions pour rattraper le retard qu'accuse le Maroc dans la prévention de la transmission verticale. L'Association du Pr. Hakima Himmich suggère que les services de prévention de la transmission verticale soient intégrés au package des services offerts aux femmes enceintes. Les centres de santé de la mère et de l'enfant doivent inclure le conseil et le dépistage du VIH pour leurs patientes, indique-t-elle. Et de suggérer l'élaboration de supports de communication (affiches, brochures et autres documents d'information) par le ministère de la Santé et la société civile pour les femmes et les couples. «Nous ne disposons, jusqu'à ce jour, d'aucune affiche sur la prévention de la transmission verticale dans les structures médicales», rappelle le chargé des relations internationales à l'ALCS, Dr. Othman Mellouk. Pas seulement une sensibilisation du grand public, mais surtout des professionnels de la santé. Ils doivent être formés sur l'art et la manière de réaliser le dépistage et suivre la patiente. L'ALCS propose, d'ailleurs, pour cela, une stratégie nationale de lutte contre la stigmatisation et les discriminations liées au VIH. Quant à l'apport de l'ONUSIDA et de l'OMS, il serait d'établir les «bonnes pratiques» pour des pays à faible prévalence, dont le Maroc. Et ce pour les orienter dans la mise en œuvre de programmes de prévention de la transmission verticale.


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