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Latefa Ahrrare, plurielle et contraire
Publié dans Le Soir Echos le 07 - 07 - 2011

Le prix d'interprétation féminine lui a été décerné au festival international du court-métrage et du film documentaire de Casablanca, en juin dernier. Latefa Ahrrare revient à l'écran dans le dernier film de Daniel et Christine Gervais, Taza.
Plutôt connue dans des rôles de personnages mystérieux à la recherche d'eux-mêmes et à l'équilibre éphémère, Latefa Ahrrare endosse des rôles multiples mais reste une personne unique, vue par son entourage comme une femme exigeante mais tolérante, libre et passionnée.
Originaire de l'Atlas, d'un père militaire, la native de Meknès sillonne tôt villages et coins reculés du Maroc et reçoit une éducation rigoureuse, basée sur le respect et l'ouverture vers l'autre. Latefa Lahrrare de son vrai nom, partage sa passion pour l'art avec deux de ses trois frères (aujourd'hui musiciens) et ses deux sœurs (actrice et ex-mannequin). Tentée dès son jeune âge par la poésie, elle entreprend des études en littérature française à Rabat, jusqu'à ce qu'elle décide de laisser libre court à sa passion pour en faire sa profession. C'est le début d'une carrière prometteuse.
Pas besoin de casting pour incarner le rôle principal de la série télévisée « Bent L'fchouch » (fille gâtée); elle gagne la confiance de Benabdallah El Joundi pour jouer l'enfant roi des premiers pas de sa carrière. Des générations de téléspectateurs suivront Latefa dans ce personnage phare des années 1990.
Ensuite, elle intègre l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (ISADAC) et se distingue d'emblée parmi ses camarades. Latefa a un goût prononcé pour les langues, elle maîtrise l'arabe, l'amazigh, le français, l'anglais, l'espagnol et l'italien (et apprend encore aujourd'hui l'allemand et l'hébreu). Etudiante, elle lit beaucoup, mais pas forcément dans la bibliothèque de l'institut, elle préfère être en plein air. Studieuse, elle est aussi blagueuse et possède un fort esprit de groupe. Elle se rappelle d'ailleurs avec nostalgie de l'énergie qu'elle mettait dans les matches d'improvisation auxquels assistait Saïd Bey, son ami de toujours. De cette énergie positive s'est forgée une actrice charismatique selon son ex-professeur Mohammed Boubou. Latefa excelle en danse comme en chant et en humour comme en poésie, bien qu'elle ne publie jamais les recueils qu'elle écrit.
Cette année, la comédienne sort de la tournée internationale de Capharnaüm, la pièce primée en Europe et en Algérie, qui a pourtant suscité la controverse au Maroc.
Le poète et animateur de télévision Yassin Adnan, qui la connaît depuis 18 ans, la considère comme l'une des rares artistes à avoir cette sensibilité particulière pour le texte en vers. Inspirée par Tennessee Williams, elle met en scène Parle-moi de la pluie et laisse-moi écouter, en 1995, pour son projet de fin d'études qui fut jugé excellent (9/10) et lui permit de décrocher son diplôme d'interprétation.
Latefa Ahrrar a plus d'un tour dans son sac et assume provoquer pour briser les tabous. Elle se souvient avec enthousiasme d'une anecdote à la Koutoubia de Marrakech, le 19 mars 1999. Lors d'une rencontre de poésie devant le souverain et son frère Moulay Rachid, l'imprévisible actrice a contourné le protocole royal et s'est installée sur le trône princier en poussant une exclamation de bonheur: « Aah c'est bon! » provoquant le sourire du roi Mohammed VI, prince héritier à l'époque.
Mais les souvenirs de Latefa ne sont pas tous heureux. En janvier 2000, en pleine représentation de l'Impromptu de Casablanca, elle tombe de la scène et se casse le bassin. La chouchou du cinéma marocain en revient pourtant plus forte et estime, sans regret, que « ça a permis d'imposer une couverture de santé à tous les artistes marocains ».
Connue pour son goût de jouer dans des espaces non conventionnels, des lieux publics ou privés, des théâtres italiens ou encore dans la rue, Latefa Ahrrare a même eu l'idée, se souvient son ami de douze ans Larbi El Harti, de jouer la scène du Cimetière de voitures de l'Espagnol Arabal, au cœur de Baghdad, sur champ de guerre, en temps réel…
Les acteurs et actrices qui ont collaboré avec elle sont unanimes. Pour Saâdia Ladib, c'est « une amie et une complice, une vraie professionnelle et une partenaire sur qui on peut compter ». Yassin Adnan, à qui revient l'écriture du scénario de Capharnaüm, la voit « pertinente à imposer ses choix, quitte à refuser les rôles et les rencontres qu'on lui propose ». Larbi El Harti, lui, constate son efficacité dans les projets qu'elle entreprend, « c'est une femme de relations publiques à qui rien n'est refusé ». Cette année, la comédienne sort de la tournée internationale de Capharnaüm, la pièce primée en Europe et en Algérie, qui a pourtant suscité la controverse au Maroc, lorsque son personnage, en burka, se déshabille peu à peu sur scène, jusqu'à finir en maillot de bain, provoquant l'ire des islamistes. Critiques ou compliments, la comédienne prend tout et répond: « Merci à ceux qui ont apprécié et à ceux qui n'ont pas apprécié ».
Ghita Zine (stagiaire)


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