Christian Deportzamparc est le maître d'œuvre du Grand théâtre de Casablanca. Les études techniques vont démarrer en septembre. Dans cet entretien, l'architecte revient sur les grandes lignes du projet et nous évoque son travail avec Rachid Andaloussi Votre cabinet d'architecture et celui de Rachid Andaloussi ont remporté le concours d'architecture pour la réalisation du Grand théâtre de Casablanca. Comment se déroule la collaboration avec cet architecte marocain ? Ensemble, nous avons eu des discussions sur le quartier, l'environnement ou sera situé le théâtre ainsi que sur la possibilité d'interrompre la rue. Nous avons longuement discuté sur la nécessité de créer une porosité de façon à ce que les visiteurs entrent facilement à l'intérieur du théâtre. Nous n'avons pas voulu créer une façade monumentale et unitaire mais plutôt installer des sortes de pavillons. Rachid Andaloussi m'a donné des idées sur ce qu'il trouvait de marocain et c'est lui qui a proposé le concept de la grande porte au milieu. Le tout est d'adoucir l'espace tout en respectant la grande place et l'architecture très classique et assez austère du Palais de justice qui se situe juste en face. Souvent, on entend dire qu'est-ce qu'il y a de marocain dans l'espace. Je réponds le rectangle. Le rectangle n'est ni français ni européen. Toute l'architecture méditerranéenne, on la retrouve dans ce bâtiment. Quelles ont été les propositions de cet architecte, intégrées dans l'œuvre finale ? Rachid Andaloussi a entre autres souhaité que les salles ne soient pas trop petites et qu'il fallait garder cette vie qui est sur l'esplanade. Cet architecte a été une antenne qui a réagi à mes propositions et mes croquis. Au départ, nous étions partis sur une grande façade et il a senti que cela allait glacer la place et que les foyers très vastes apportaient une certaine froideur au lieu. Christian Deportzamparc. Vous avez remporté le concours d'architecture du Grand théâtre de Casablanca, il y a deux ans. Pourquoi tout ce temps avant de lancer les études techniques ? Une fois que le concours a été attribué, nous avons travaillé sur la forme extérieure puis nous nous sommes arrêtés. Nous attendions le feu vert du maître d'ouvrage à savoir Casa aménagement. Le premier juillet, nous avons enfin signé le contrat et nous pouvons reprendre le travail et les études techniques vont démarrer en septembre. Cette pause nous a permis de prendre du recul et de réfléchir également à de nouvelles idées par la suite. Vous savez au départ, j'avais un peu le trac de reprendre ce bâtiment. En architecture moderne, faire le quatrième point d'une place ce n'est pas tellement évident. Vous avez remporté le concours d'architecture du Grand théâtre de Casablanca, il y a deux ans. Pourquoi tout ce temps avant de lancer les études techniques ? Une fois que le concours a été attribué, nous avons travaillé sur la forme extérieure puis nous nous sommes arrêtés. Nous attendions le feu vert du maître d'ouvrage à savoir Casa aménagement. Le premier juillet, nous avons enfin signé le contrat et nous pouvons reprendre le travail et les études techniques vont démarrer en septembre. Cette pause nous a permis de prendre du recul et de réfléchir également à de nouvelles idées par la suite. Vous savez au départ, j'avais un peu le trac de reprendre ce bâtiment. En architecture moderne, faire le quatrième point d'une place ce n'est pas tellement évident. Lorsque les travaux vont démarrer, la fontaine qui se situe sur la place sera détruite. N'avez-vous pas peur de la réaction virulente des fervents amateurs de cette place ? C'est vrai que cette fontaine pose problème, car elle n'est pas située au milieu et qu'elle ne détient pas une véritable visibilité sur le plan architectural. D'ailleurs, c'était pour nous un véritable casse- tête pour savoir comment cette fontaine a été conçue et installée dans l'espace. Nous sommes en train de réfléchir à une solution. La fontaine sera peut -être tout simplement déplacée. Si la fontaine est refaite ,nous veillerons à ce qu'elle garde sa forme circulaire. Des artistes ont participé à un workshop le 1er juillet à Casablanca pour donner leur idée sur le contenu de ce théâtre. Quels sont, selon vous, l'utilité et l'apport de ce séminaire dans la réalisation et l'aménagement architectural de l'espace ? L'apport de ce workshop est très bénéfique. Le fait d'écouter les propositions de tous les acteurs culturels qui étaient présents nous aidera à faire des ajustements nécessaires. Les artistes doivent s'approprier ce lieu et je pense que ce séminaire a beaucoup insisté sur ce fait. Le théâtre doit être un lieu de vie.