Six mois après sa nomination en tant que président du directoire de la Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT), Tarik Senhaji initie une orientation et une stratégie nouvelles au sein de son département. La SMIT se dote d'un nouveau management et d'une nouvelle stratégie. Quels en sont les grands axes ? D'abord, je tiens à rappeler que la mission de la SMIT, telle qu'elle a été conçue initialement, est trop souvent associée au Plan Azur, chose qui n'avait pas été réellement d'un apport bénéfique pour le tourisme national. La nouvelle stratégie Vision 2020 suppose que cette jeune entité devienne un acteur de référence, armé d'une stratégie bien intégrée. C'est ainsi que la nouvelle feuille de route de la SMIT couvre tous les axes stratégiques composant la Vision 2020. Cette nouvelle reconfiguration trouve son fondement dans des études de benchmarking réalisées vis-à-vis des pratiques de pays concurrents (Egypte, Turquie, Mexique…). On s'est rendu compte que l'infrastructure touristique demeure le maillon faible et que l'investissement touristique a besoin d'une vision à moyen terme. Combler les lacunes passe inéluctablement par la promotion de l'infrastructure touristique et l'instauration de l'intégrité du produit. C'est ce que j'appelle l'intégrité touristique. Celle-ci va de la conception du produit jusqu'à la participation dans les projets, en passant par la promotion et l'accompagnement des investissements touristiques. Le financement des projets reste le nerf de la guerre. Dans ce contexte de crise et d'instabilité, pensez-vous que c'est facile de mobiliser les fonds nécessaires sur le marché international ? Une chose est sûre, on n'a pas les moyens de mettre sur pied toutes nos aspirations. N'empêche que la quête de capitaux ou d'investisseurs potentiels étrangers se poursuit. Nous sommes entrés en contact avec des fonds souverains des pays du Golfe. L'objectif est d'arriver, à terme, à lever un total de 50 milliards de dirhams. Certes, les effets de la crise sont là pour se prolonger et les événements que connaît la région n'aident pas. Toutefois, face à l'instabilité du contexte actuel, le Maroc dispose de plusieurs cordes à son arc. À la clé, la capacité de résilience de l'économie nationale, la garantie de rentabilité des investissements et, surtout, un élément de taille, à savoir la visibilité à moyen terme. Qu'en est-il de l'état d'avancement des deux stations balnéaires Lixus et Mogador ? Dans le cadre du Plan Azur 2020, les projets des stations Lixus et Mogador sont en cours de concrétisation. Pour Lixus, nous avons signé un mémorandum d'entente entre CDG Développement et le groupe Alliances en juin dernier. Par ailleurs, nous sommes au début des discussions autour du lancement de la station Mogador. Les résultats des élections anticipées ne risqueraient-ils pas de fausser tous vos calculs, avec l'installation d'un nouveau gouvernement et, éventuellement, une nouvelle politique touristique ? Je trouve qu'il est impensable que qui que ce soit puisse remettre en cause la tendance mondiale du développement durable (maillon fort de notre stratégie, NDA), la mise en place du grand chantier de la régionalisation avancée ou encore l'intégrité touristique. Les nouvelles règles du jeu requièrent en outre une certaine flexibilité pour pouvoir s'adapter aux conditions du marché. Vous allez co-organiser, les 26 et 27 septembre prochain à Casablanca, la première conférence internationale sur l'investissement dans l'hôtellerie en Afrique (HICA). Quel en est l'objectif ? Tout d'abord, il faut prendre conscience que la tenue de cette conférence internationale en Afrique est une première. Nous saisissons ainsi cette opportunité d'accueillir les plus grands noms de l'hôtellerie mondiale, soucieux d'assurer une présence en Afrique. Enfin, le choix du Maroc pour héberger cette conférence est important pour la promotion de l'image de notre pays qui pourra, dès lors, s'affirmer en mettant en avant ses atouts.