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Installations : Trois artistes brisent la glace
« Briser la glace » épuise les stocks de fil de fer à Marrakech
Publié dans Le Soir Echos le 11 - 03 - 2010

Sortir des sentiers battus. Telle est l'ambition de l'exposition-installation « Briser la glace ». La galerie Loft de Casablanca abrite à partir de demain 12 mars cette exposition un peu originale dans son genre. Les trois artistes de cette exposition entrent pour la première fois dans un monde à la fois loin et proche de leur univers. Amina Agueznay est créatrice de bijoux, Noureddine Amir et Saïd Mahrouf sont tous les deux designers de mode. La première vient de tenter l'expérience de l'installation artistique. Ses trois pièces qui meublent un coin de l'espace ne sont pas des bijoux. L'une de ces pièces, intitulée «alter cocons» au format 240 cm sur 100 cm  est réalisée à base de fil de cuivre enroulé dans du plastique. Dans des propos au Soir échos, Amina Agueznay déclare qu'elle a eu du mal à trouver du plastique. «Après l'interdiction de production des sacs en plastique noirs, on n'en retrouve plus sur le marché, j'ai eu du mal à me les procurer pour réaliser cette œuvre». Toujours sur la même hauteur, une autre pièce de la même artiste contient toujours du plastique mais cette fois-ci elle contient du fer et est enrobée de laine noire. «L'artiste récupère le plastique et enveloppe son fil de bout en bout sur des longueurs vertigineuses. Le plastique est chauffé pour qu'il soit purifié ou pour qu'il adhère à la texture du fil de fer» explique Moulim Laâroussi, Commissaire de l'exposition.  Ce dernier ajoute que le module de l'artiste, s'imbrique dans une texture spécifique pour construire patiemment toutes les structures qui se dressent dans l'espace. L'autre artiste à « briser la glace » c'est Noureddine Amir. Ce styliste a toujours été dans une dynamique de créations originales. Ceux qui suivent son travail depuis de longues années ont toujours vu, en plus en lui, plus qu'un designer de mode. Ces vêtements qu'il crée de toutes pièces ressemblent beaucoup plus à des sculptures. Cette fois-ci c'est loin des podiums et des mannequins qu'il confirme son style très proche du sculpté. Dans ces œuvres exposées à la galerie Loft, Noureddine Amir fait se rencontrer des matériaux qui sont destinés à tout sauf à être intégrés dans une œuvre artistique.
Une créatrice de Bijoux et deux designers de mode tentent l'expérience de  l'installation artistique. La galerie Loft abrite exposition «Briser la glace» avec Noureddine Amir, Amina Agueznay et Saïd Mahrouf à partir de demain 12 mars  et jusqu'au 16 mars.
«C'est la paille de fer utilisée pour la vaisselle, la filasse des plombiers, le fil de fer, les grillages de poulailler, la poudre de bois, l'argile, tout cela agencé dans des œuvres tridimensionnelles sorties des mains d'un artiste déchaîné» témoigne Moulim Laâroussi. Noureddine Amir s'est amusé à brûler la paille de fer et à la malmener à sa guise pour l'intégrer dans sa recherche. De loin le visiteur n'y voit que du feu. Mais une fois qu'il se rapproche de l'œuvre il perçoit mieux à  quelle matière il a affaire. Enfin, l'autre artiste, le troisième du lot : Saïd Mahrouf est allée sur une toute autre démarche. Celle de la performance. Ce créateur de mode résidant aux Pays-Bas. Sa recette originale «Wind Times seven» est composée de 7 mannequins, 7 moteurs électriques, 7 hélices, 7 robes et 7 socles en fer. «Le travail de Saïd Mahrouf est une interrogation en direction de la relation complexe et problématique du corps et de l'espace architectural» analyse Moulim Laâroussi.
Noureddine Amir a exploité une grande quantité de fil de fer. Au point d'épuiser les stocks des épiceries de Marrakech là où il réside. «J'ai provoqué une rupture de stock  des fils de fer» déclare le designer en souriant dans des propos au Soir échos. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il ne serait pas inutile de rappeler que Noureddine Amir a travaillé dans la création de costumes pour le cinéma. Il a d'ailleurs développé son talent avec Shirin Neshat en collaborant dans ses sept films.


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