Alors qu'on attendait une conférence de presse sur les résultats catastrophiques du championnat du monde de Daegu, le président de FRMA a tenu un autre langage en présence de journalistes triés sur le volet. Le président de la Fédération d'athlétisme Abdeslam Ahizoune ne semble pas du tout concerné par la descente aux enfers de la discipline au niveau national. Au lendemain du facheux revers des athlètes marocains au championnat du monde de Daegu, où ils n'ont remporté aucune médaille, on s'attendait à des explications sur cette déroute. Mais, au lieu de cela, le président a esquivé le problème, au cours d'une conférence de presse où il fut question de l'organisation au Maroc de la Coupe intercontinentale d'athlétisme en 2014. Pour débattre de ce sujet, Abdeslam Ahizoune a fait appel à un parterre de journalistes triés sur le volet, essentiellement de Rabat. De ce fait, très peu de nos confrères étaient au courant de cette conférence. Les résultats de Daegu ne sont que le fruit d'une politique qui a précipité l'athlétisme national dans la décadence. Les athlètes, pour la plupart, ont émis des critiques à l'égard de la commission technique qui les a privés de leurs entraîneurs. Les dissensions, le copinage, une gestion approximative des centres de formation,..Toute une gabegie qui s'est abattue sur l'athlétisme national. Mais Ahizoune continue à se voiler la face et à narguer son monde. Et, pourtant, les chiffres sont têtus. Depuis décembre 2006, date de son arrivée à la tête de la FRMA, le Maroc est passé de la 5e place à l'échelle mondiale en athlétisme à un rôle de figurant. La domination marocaine sur le demi-fond et les courses de fond n'est qu'un lointain souvenir ; la compétence des cadres marocains n'existe plus. La logique veut que lorsque l'on échoue, on doit se remettre en question tout en révisant les stratégies au lieu de jeter son dévolu sur des futilités. En présence du président de la Confédération africaine d'athlétisme, Kalkaba Malboum sur lequel il compte pour redorer son blason terni par les résultats du championnat du monde, Ahizoune s'est longuement épanché sur l'infrastructure et les compétences humaines et le palmarès des athlètes marocains. Soit, le Maroc fut un pays d'athlétisme qui a produit de grands champions et de grandes championnes, qui a mis en place des infrastructures de qualité pour le développement de cette discipline, comme l'a souligné le président de la Confédération africaine, mais il n'y a pas eu de continuité. La décence aurait voulu que le président de la FRMA fasse son mea culpa et qu'il revoie sa copie, dans un esprit sportif et surtout en toute transparence. C'est donc le bouche à oreille qui a ameuté les autres confrères, ulcèrés de n'avoir pas été informés de cette conférence. «Nous demandons de la patience au public marocain car nous avons réalisé de grands chantiers pour le développement de l'athlétisme», a t-il lancé à tous ceux qui lui demandaient des explications sur les piètres résultats de Daegu. Circulez, il n'y a rien à voir ! Aujourd'hui, Abdeslam Ahizoune est tout heureux de l'appui de la Confédération africaine d'athlétisme qui lui a « offert » sur un plateau d'argent ce qui rendrait fierté à notre athlétisme. « La candidature du Maroc pour l'organisation de l'édition 2014 de la Coupe continentale d'athlétisme s'offre comme une opportunité pour l'Afrique d'accueillir cet événement majeur du calendrier international » Espérons que cette déclaration du président de la CAA Hamad Kalkaba Malboum se soit une réalité.