Romancière, scénariste, Lola Salvadore Maldonado est à l'origine de Las Aulas, centre interdisciplinaire d'études d'arts narratifs et audiovisuels, visant la formation de nouveaux créateurs et professionnels culturels. De passage à l'Institut Cervantès de la Ville blanche, où elle a tenu un atelier de scénario, elle revient sur les jalons de sa vie de scénariste. Lola Salvadore Maldonado a connu le «régime infâme» de Franco et a vu l'un de ses romans adapté au cinéma (affiche ci-après), soulevant la question de la torture au moment d'un procès démocratique en Espagne. Comment êtes-vous devenue scénariste ? Depuis ma prime enfance, les histoires me fascinaient. J'écris depuis que j'ai eu six ans, j'étais convaincue de pouvoir changer le monde en racontant des histoires. Je suis totalement autodidacte, et lorsque j'ai débuté au sein de la profession, l'écriture destinée au scénario m'intéressait énormément. J'adorais la dimension qu'impliquait la narration à travers l'image ; j'ai travaillé pour la télévision et pour le cinéma. J'ai toujours raconté des histoires – je le répète – de façon naturelle. Je me considère également comme un écrivain, puisque je suis l'auteure de nombreux romans. Comment êtes-vous devenue scénariste ? Depuis ma prime enfance, les histoires me fascinaient. J'écris depuis que j'ai eu six ans, j'étais convaincue de pouvoir changer le monde en racontant des histoires. Je suis totalement autodidacte, et lorsque j'ai débuté au sein de la profession, l'écriture destinée au scénario m'intéressait énormément. J'adorais la dimension qu'impliquait la narration à travers l'image ; j'ai travaillé pour la télévision et pour le cinéma. J'ai toujours raconté des histoires – je le répète – de façon naturelle. Je me considère également comme un écrivain, puisque je suis l'auteure de nombreux romans. Qu'est-ce qu'un bon scénario, selon vous ? Un élément qui facilite la possibilité de faire un bon film : le scénario, c'est le film. Il reste la pièce maîtresse, pareille à une partition de musique, pour une composition. Lorsque le scénariste a suffisamment travaillé son script, la réalisation s'avère plus aisée. Un film est, avant tout, un scénario qui a germé dans l'esprit d'un scénariste. Et un outil indispensable, au service de l'ensemble de l'équipe, car il devient alors une référence pour chacun. À quel moment sait-on que l'on « tient » un bon script ? Quand le film que le scénariste a imaginé dans sa tête, est fini. Il n'y a rien de magique. On peut évidemment travailler et retoucher une peinture. En ce qui concerne un scénario, il correspond à la première phase d'un film, et il doit par conséquent être bien structuré et alimenté de dialogues bien sentis. Ensuite, il peut encore changer au moment du tournage, selon les consciences du scénariste et du producteur. Des comédies de talent, et un financement conséquent sont aussi à prendre en compte pour la fabrication d'un film. «Il arrive que de grands scénaristes deviennent réalisateurs. De nombreux cinéastes n'aiment pas écrire de scénario ; ils en sont incapables» Certains réalisateurs sont également scénaristes… Il arrive que de grands scénaristes deviennent cinéastes. Il n'est pas difficile, pour une personne qui a des facilités d'écriture, de passer à la réalisation. Ils sont capables d'écrire au fil de différents plans, alors que de nombreux cinéastes n'aiment pas écrire de scénario ; ils en sont incapables. L'écriture et la réalisation sont deux procédés de travail différents. En témoigne Charlie Chaplin, qui était même acteur ! Ou encore Woody Allen, scénariste, réalisateur et, de surcroît, comédien. Il s'agit d'une autre façon de réaliser. Un scénario vous a-t-il marquée au cours de votre carrière ? Non. Mais le public, la critique et la profession ont retenu le film Le crime de Cuenca [El crimen de Cuenca, titre espagnol]. C'est un long-métrage adapté de l'un de mes romans, publié en 1979, et numéro un des ventes de l'année suivante. Le film évoquait une histoire vraie, devenue un important scandale politique : un homme accusé d'avoir commis un crime. Il s'agissait, de plus, d'un sujet qui soulevait la question de la torture au moment d'un procès démocratique en Espagne. Vous avez vécu sous le régime de Franco. Ce film a-t-il contribué à changer les choses ? Je suis née pendant la guerre, j'ai connu la dictature de Franco et son régime infâme. Il a assassiné des gens jusqu'en 1975. J'avais conscience de ce qui se passait dans d'autres pays, puis des prémisses de la démocratie espagnole. Et un film ne change rien. Ce serait fantastique si une œuvre pouvait modifier le monde. C'est un ensemble de media qui y participent, l'art et le compromis d'artistes et d'intellectuels bousculent et font avancer les choses, car ils ont une vision progressiste. Mais ce sont les citoyens du quotidien qui changent véritablement la société.