Le président Asif Ali Zardari était dimanche à New Delhi, marquant ainsi la première visite d'un chef d'Etat pakistanais en Inde, depuis 2005, pour une journée à la portée essentiellement symbolique illustrant une volonté commune de « normaliser » les relations diplomatiques. Sept ans après la visite de Pervez Musharraf, et plus de 3 ans après les sanglants attentats de Bombay, attribués à un groupe islamiste basé au Pakistan, Zardari a rencontré à New Delhi le Premier ministre indien, Manmohan Singh, au cours d'une visite «privée» aux contours toutefois très politiques. Avant de se rendre en un haut lieu de pèlerinage musulman au Rajasthan, raison principale de sa visite, le chef d'Etat pakistanais a déclaré avoir eu « des discussions très productives » avec Manmohan Singh et dit sa volonté d'entretenir « de meilleures relations avec l'Inde ». « Nous avons évoqué tous les sujets que nous pouvions », a-t-il ajouté, espérant « une rencontre sur le sol pakistanais, très bientôt », une invitation que le Premier ministre indien a dit avoir acceptée, sans donner plus de précision sur la date. Progrès Le Premier ministre a également assuré que « les relations entre l'Inde et le Pakistan devraient devenir normales, c'est notre désir commun. Nous avons un certain nombre de dossiers et nous souhaitons trouver des solutions tactiques et pragmatiques à tous ces dossiers », a-t-il commenté. Le secrétaire d'Etat indien aux Affaires étrangères, Ranjan Mathai, a pour sa part salué les « constants progrès dans le processus de dialogue qui a repris l'an dernier. Le processus se poursuivra comme prévu au cours des mois à venir », a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Pour rappel, l'Inde et le Pakistan, tous deux dotés de la puissance nucléaire, se sont menés trois guerres depuis leur indépendance en 1947, dont deux portant sur la question territoriale du Cachemire, une région divisée entre les deux pays mais que chacun revendique dans sa totalité. Cette visite intervient aussi après que les Etats-Unis ont promis une récompense de 10 millions de dollars pour la capture du Pakistanais Hafiz Saeed, le fondateur du Laskhar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste accusé d'avoir organisé les attentats de Bombay en 2008, ayant fait 165 morts.